Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

DOI Artikel:
Chanot, E. de: Silène criophore
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0025

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
toute la série de lumineux rapprochements que le savant archéologue
développe dans ce mémoire, et que nous ne saurions reproduire ici
dans leur étendue complète. C’est une chaîne dont les anneaux se
tiennent si bien qu’il serait difficile d’en détacher seulement quelques-
uns. Rappelons seulement qu’un parallélisme presque inévitable s’éta-
blit entre l’Hermès eriophore, portant le bélier sur ses épaules, et l’Her-
mès chargé de l’outre qu’il a faite avec la peau du géant Ascos, tué par
lui en délivrant Dionysos (i). Le même parallélisme existe entre notre
Silène eriophore, muni du bélier qu’il va sacrifier au dieu dont il est le
suivant, tandis que de sa peau il fera une outre pour contenir son
breuvage favori, et le Silène portant l’outre.pleine de vin sous son
bras ou sur son épaule. L’outre sur l’épaule était en particulier l’at-
tribut caractéristique de la statue de Marsyas du Forum romain (2),
symbole de liberté (3), dont une copie se dressait sur la principale place
de toutes les colonies de droit latin (4) et a été souvent reproduite
sur leurs monnaies (5). Cet attribut appartenait à plus d’un titre au
rival malheureux d’Apollon, car il rappelait que de sa peau écorchée
on avait fait une outre (6), aussi bien que de celle du géant Ascos.

Remarquons que, suivant la féconde observation d’Eckhel, l’image
de Marsyas, dans les colonies, était comme un symbole de la posses-
sion du jus Latii. Or, il paraît aujourd’hui très-vraisemblable que la
colonie de Vienne, lors de sa fondation par César, ne posséda primi-
tivement que le droit latin et que ce fut seulement plus tard, sous
Auguste, qu’elle reçut la plénitude du droit de cité (7). Ceci donné,
et d’après les rapprochements qui précèdent, ne peut-on pas se
demander si notre bronze n’a pas du être apporté d’Italie dans le pays
des Allobroges à la création même de la colonie, comme étant un
Marsyas, et si, pendant la période où la ville était de droit italique, ce
n’est pas à ce titre qu’il aura figuré dans le laraire de quelqu’un des
premiers magistrats municipaux ?

E. de CHANOT.

(1) Steph. Byz., Etym. Magn., et Zonar., y.
Aapaaxdç

(2) Le type exact du Marsyas voisin des Ros-
tres et sa “conformité avec le Silène signalé par
Servius dans toutes les villes de droit italique,
ont été définitivement établis par les grands bas-
reliefs découverts il y a quelques années dans les
fouilles du Forum Romain : Mon. inéd. de l’Inst.
arch., t. IX, pl. xlvu et xlvui ; Brizio, Ann. de
l’Inst. arch., t. XLIV, 1872, p. 312 et 317.

(3) Voy. Preller, Éœm. Mythol., p. 433; Mi-

chaëlis, Ann. de l’Inst. arch., t. XXX, 1858.
p. 317.

(4) Serv., ad Tira., Æneid., III, 20; IV, 38;
Macrob., Saturn., IV, 12.

(5) Eckhel, Doctr. num. vet., t. IV, p. 493. Cf.
Elite des mon. céramograph., t. II, p. 194 et 193.

(6) Herodot., VII, 26.

(7) Herzog, Galliae Narbonensis historia, p. 90-
94; Zumpt, Stud. rom., p. 332 et s.; Comment,
epigr., p. 370.
 
Annotationen