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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Houssaye, Henry: Torse de femme du musée de Vienne
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Lenormant, François: Un monument du culte de Glycon
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0185

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179 —

Nous laissons à d’autres la curiosité de résoudre, s’ils le peuvent, ce
double problème. Devant le torse du Musée de Vienne , nous ne
pensons qu’à admirer un chef-d’œuvre.

Henry IiOUSSAYE.

UN MONUMENT DU CULTE DE GLYCON.

L’intaille sur jaspe rouge, dont la gravure est placée en tête de
cet article , m’a été communiquée par M. Al. Sorlin-Dorigny, qui
l’a récemment acquise à Constantinople. C’est un monument d’un
véritable intérêt, par la façon dont il se rattache directement à
l'un des plus singuliers épisodes des derniers siècles du paga-
nisme, à la fourberie du devin Alexandre d’Abonolichos en Paphlagonie, racontée
en détail par Lucien dans un petit traité spécial, qu’il a intitulé « Alexandre ou
le faux devin (f). »

Cet imposteur, qui avait été l’élève d’un des amis du thaumaturge Apollonius
de Tyane, abusa de la crédulité facile de ses compatriotes en leur faisant adorer
un dieu nouveau de sa fabrique. C’était sous le règne d’Antonin le Pieux.

Alexandre fit déterrer adroitement une plaque de bronze où se lisait un soi-disant
ancien oracle annonçant qu’un jour Esculape se manifesterait de nouveau sur la
terre dans la ville d’Abonotichos (2). Répandant ensuite d’autres oracles égale-
ment apocryphes, qui confirmaient le premier et ordonnaient de reconnaître,
comme pontife du dieu qui allait apparaître, Alexandre, descendant de Persée et
fils du héros Podalire (3), il revint dans sa ville natale qu’il avait quittée depuis
assez longtemps. On y jetait déjà les fondations d’un temple d’Esculape , sur la
foi de l’oracle prétendu. Un jour Alexandre, feignant d’être saisi d’un délire divin,
entraîna à sa suite le peuple d’Abonotichos vers le chantier des travaux, et sous
ses yeux y découvrit dans la tranchée des fondations un œuf, qu’il avait eu
soin d’y placer pendant la nuit. On le cassa, et il en sortit un petit serpent: c’était
le nouveau dieu (4). Alexandre, en tant que pontife, l’emporta processionnellement

(1) M. Aubé, dans la seconde partie, récemment
publiée, de son Histoire des persécutions de
l’Église (p. M 7-125), a parlé avec détail de ce
curieux épisode, en lui faisant la place qu’il mérite
dans l’histoire religieuse du ne siècle.

(2) Lucian., Alexand , 10.

(3) Ibid., 11.

(4) Ibid., 14.
 
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