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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Chanot, E. de: Les divinités criophores
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Fivel, Léon: [Intailles antiques du Trésor de Curium [vignettes)]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0110

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— 104 —

Pasteur, tel qu’on le voit toujours sur les monuments (1), ils ont produit une
création plastique tout à fait originale et qui leur est propre, ou du moins s’ils ont
suivi des modèles plus anciens, c’est dans les représentations de scènes purement
rustiques qu’ils ont été les chercher (2). Le caractère essentiel de tous les simulacres
de divinités païennes qui viennent de nous occuper est la nudité, qui, dans les idées
des Hellènes, ne manquait guère d’être attribuée aux images des dieux et des héros;
tout au plus y voit-on, comme dans l’Hermès de Tanagra, une chlamyde jetée sur
les épaules, mais laissant toute la partie antérieure du corps à découvert (3). Cette
nudité ne pouvait convenir au Dieu des Chrétiens, même sous la figure allégorique
du Pasteur. Conformément à l’esprit et au texte même de la parabole évangélique,
les peintres et les sculpteurs de la primitive Eglise présentent à nos regards l’image
d’un véritable berger, dans le costume réel de sa profession. Le Bon Pasteur porte
une tunique courte, ceinte autour des reins et quelquefois encore sous les bras.
Cette tunique est fréquemment recouverte d’un petit manteau, d’une espèce de
sagum, ou bien encore d’une pénule de peau (scortea). Ses jambes sont revêtues
d’une sorte de réseau de bandelettes, fasciæ enraies, mais sa chaussure admet
d'assez nombreuses variétés. Sauf deux seules exceptions, sa tête est toujours nue.
Enfin, outre la brebis portée sur ses épaules, on lui donne presque invariablement
pour attributs le pedurn pastoral, le vase à lait (mulctra) et la syrinx à sept
tuyaux.

E. DE CHANOT.

Je reprends la suite des études que j’ai commencées dans une des précédentes
livraisons de la Gazette archéologique, sur les pierres gravées du Trésor de Curium,

(1) Sur les traits essentiels de ce type dans les
représentations figurées, voy. farticle Bon
Pasteur dans l’excellent Dictionnaire des anti-
quités chrétiennes de M. l’abbé Martigny, 2e édi-
tion, Paris 1877.

(2) Parmi les antiquités si nombreuses et si
remarquables exposées au Palais du Trocadéro par
M. Gréau, j’ai noté une statuette de terre-cuite
provenant d’Amrith, l’ancienne Marathus, sur la
côte de Syrie. Elle représente un simple pâtre
dans son costume rustique, singulièrement con-
forme au Bon Pasteur chrétien, sauf que c’est, au

lieu d’une brebis, un chevreau qu’il porte sur ses
épaules. Cette statuette paraît du temps des
derniers Séleucides, mais malheureusement sa
conservation laisse beaucoup à désirer. Une autre
figurine, celle-là de Tanagra, également dans la
collection Gréau, nous offre de la même manière,
dans la même attitude et avec le même costume,
un acteur comique, le masque sur le visage.

(3) Le bronze de Tarragone, conservé au Louvre,
fait seul exception; mais c’est précisément dans
cette circonstance que nous voyons l’indice d’une
influence particulière.
 
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