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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Héron de Villefosse, Antoine: La pyxis de Vaison
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0122

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— 116 —

ne laisse guère de doute à cet égard. Cicéron , en parlant d’Antéros
et de l’infàme commerce dont il était le dieu, dit positivement que
ce goût avait pris naissance dans les gymnases des Grecs : Milii qui-
dern haec in Graecorum gymnasiis nata consuetudo videtur, in quibus
isti lïberi sunt et concessi amores. Bene ergo Ennius : flagitii princi-
pium est nudcire inter cives corporct (1). Une fable conservée par
Elien (2), le récit des amours de Neptune et de Néritès, est accom-
pagnée de réflexions sur Anléros et sa signification , inflexions qui
expliquent de la façon la plus claii’e le rôle que ce petit dieu jouait
dans les mythologies grecque et romaine.

Antéros était fils de Vénus et de Mars (3). Chez les Grecs, il présidait
avec son frère Éros aux exercices des gymnases : leurs statues étaient
placées au gymnase d’Elis, à côté de celle d’Hercule, et dans une
autre partie du même établissement se trouvait un bas-relief qui les
représentait tous deux luttant l’un contre l’autre pour la possession
d’une palme (4). Ici c’est une colombe que les deux enfants se disputent :
on sait que cet oiseau figurait au nombre des présents offerts par les
érastes à leurs jeunes éromènes (5), en même temps qu’il était l’oiseau
sacré de Vénus et d’Adonis (6). Cette double signification explique
très-bien la lutte engagée entre ces deux enfants de caractère si
différent.

Eunape, dans la Vie de Iamblique, raconte que ce philosophe,
s’étant rendu avec ses disciples aux sources chaudes de Gadara en
Syrie, demanda aux habitants le nom des deux sources les plus petites
et les plus pures. Elles ôe nommaient Éros et Antéros. Il n’eut qu’à
toucher l’eau de la main en murmurant quelques paroles, et on en vit
sortir aussitôt deux beaux enfants, les deux Génies des sources. Eros
se présentait ainsi : Asuxôv vjv zb naidiov xat ptsxptwç eùfj.éqeOsç, xat ^pvaocideïç
aùzâ x optai xà ptExà'ppEva xat xà azépva nEptsffxiXëov xat oXov eooxei Xouoysvîù xe xat
X=Xoup.£'v«. Antéros ne différait de son frère que par la couleur des che-
veux : Elxa xàx£ï xà aùzà clpàcaç, sÇExàXEOEV Ixspov vEpooxaxw npozépcp nupa.n'kfiGiov
txnœjza., îtXyiv ôgo'j ai xouai ysXâvxspat xô xat riXcwffai xaxexéyuvxo (7). Ces parti-
cularités ne peuvent être étudiées que sur les monuments peints ou
coloriés, mais il est cependant bon de faire observer que les che-
velures des deux enfants du groupe de Vienne sont essentiellement

(1) Cic., Tuscul., XIV, 28.

(2) Dénatura animalium, XIV, 28.

(3) Cic., De natura Deorum, III, 33.

(4) Pausanias, VI, 23. — Cf. le bas-relief
d’Isciiia : Real Museo Borbonico, t. XIV, pl. 34;,
Montfaucon, Antiq. expliq., t. I, pl. 1, 122;
BôLtiger, kleine Schriften, t. I, p. 162.

(5) Voir les textes cités par M. de Witte et Ch.
Lenormant, Élite des mon. céram., t. IV, p. 179,
note 2.

(6) Ibid., t. IV, p. 235 et suiv.

(7) EuvaTi'ou Æi'cu tpiAos-otpwï xai a-acpirTm (édit.

Boissonnade, dans la coll. Didot), v° .
 
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