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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Lenormant, François: Bas-reliefs de bronze assyriens
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0126
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120 —

s’est vu dans l'impossibilité d’exécuter la promesse qu’il avait bien voulu faire à la
Gazette Archéologique, en lui donnant la permission de publier ces monuments dans
ses planches. Les lecteurs de notre recueil ne le regretteront pas moins vivement
que les directeurs, car ils perdent ainsi l’occasion de lire un très-intéressant travail,
à la place duquel je devrai me borner à quelques sèches explications.

Les originaux de nos planches 22, 23 et 24, en ce moment exposés au Palais
du Trocadéro, ont été envoyés de Mossoul à un négociant de Paris, de qui
M. Schlumberger les a acquis. Ils consistent en fragments plus ou moins étendus
de longues bandes de bronze fort peu épaisses, travaillées au repoussé, puis ciselées,
qui devaient être appliquées sur du bois. Ces bandes formaient des zones de figures
qui décoraient quelque meuble ou se déployaient à hauteur d’appui sur les parois
d’une salle lambrissée dans un palais (1). Je ne connais jusqu’ici rien d’analogue,
et ce qui ajoute encore à la valeur de ces morceaux, c’est que les sujets qui s’y trou-
vent retracés sont historiques et peuvent être datés avec une entière certitude.

Il importe avant tout d’en déterminer la place dans la succession du développe-
ment de la sculpture assyrienne, tel que nous le connaissons par les monuments
parvenus jusqu’à nous.

Comme tous les arts primitifs, la sculpture assyrienne offre, aussi bien que la
sculpture égyptienne, une imparfaite imitation de la nature, une roideur maladroite
et presque architecturale dans le dessin des figures, des partis-pris conventionnels
en grand nombre, dans le genre de ceux que les enfants de tous les pays adoptent
pour leurs premiers essais de dessin. Toutes les ligures, par exemple, dans les bas-
reliefs, sont posées de profil, au risque même de déranger la composition, parce
qu’il est plus facile de modeler en méplat un profil qu’une face. Mais l’art assyrien
dérive d’un tout autre principe que l’art égyptien. Au lieu de procéder par grandes
masses, de dégager, pour ainsi dire , les formules algébriques des formes de la
nature, de simplifier les plans et les lignes en réduisant le modelé, par un choix
systématique et intelligent à la fois, à ses éléments essentiels et caractéristiques, il
cherche à rendre le détail avec un soin minutieux ; il n’oublie ni une broderie du
vêtement, ni une mèche des cheveux ou de la barbe, ni un muscle des bras ou des
jambes. A force de s’étudier à reproduire les détails, Tart assyrien arrive à s’éloigner
de la réalité autant que fart égyptien, mais dans la voie diamétralement opposée. Les
choses secondaires prennent une importance exagérée qui nuit aux lignes de
’ensemhle ; la musculature des membres , à force d’être accentuée , devient
monstrueuse ; les proportionse entre les diverses parties du corps ne sont plus

(1) Ce qui semblerait de nature à confirmer
cette dernière idée, c’est que M. Schlumberger a
acquis en même temps quelques fragments de
zones analogues de bronze repoussé, présentant

des sujets de même nature, lesquels fragments
dessinent des tronçons de courbe qui les feraient
assez volontiers rapporter au revêtement de
colonnes de bois, peut-être à des chapiteaux.
 
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