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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Lenormant, François: Bas-reliefs de bronze assyriens
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0127

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— 121 —

exactes, et, à ce point de vue, la sculpture assyrienne demeure fort au-dessous de la
sculpture égyptienne. Elle n’a pas non plus le même souffle d’idéal, la même
hauteur d’inspiration, le même caractère de grandeur calme et religieuse ; mais, en
revanche, elle a une énergie, une vie, un mouvement que Eart de l’Égypte n’a
jamais connu.

Nous ne possédons jusqu’à présent aucun morceau de sculpture remontant
jusqu’aux débuts de la monarchie assyrienne. Mais dans les spécimens qui peuplent
nos musées on distingue trois époques successives et nettement caractérisées (1). Au
ixe siècle avant l’ère chrétienne, sous Assournazirabal et Salmanassar II, les cons-
tructeurs du grand palais de Kalakh (aujourd’hui Nimroud), l’art est encore empreint
d’un incontestable archaïsme, rempli de rudesse et d’une grandeur quelque peu
sauvage. Sous Sargon, le destructeur de Samarie (sculptures de Ivhorsabad), et sous
son fils Sennachérib (sculptures du plus ancien palais de Koyoundjik), il avait acquis
plus de finesse dans le détail, d’habileté dans l’exécution, en gardant encore sa
grande tournure ; les exagérations de musculature étaient un peu atténuées (2) ; les
sculpteurs assyriens excellaient surtout alors, à la fin du vme siècle, dans les repré-
sentations colossales. Enfin, sous Assourbanabal, à la fin de la monarchie (milieu du
vu® siècle), l’art atteignit son suprême degré d’élégance , de finesse, de vie, de
perfection dans l’imitation de la nature, mais en perdant le grandiose des œuvres
plus anciennes.

La sculpture assyrienne est tout à fait inférieure à elle-même dans les œuvres de
la statuaire; elle ne déploie ses mérites supérieurs que dans le bas-relief. Les
quelques statues assyriennes que nous possédons sont conçues avec une incroyable
maladresse. Absolument plates, elles ne peuvent être vues que de face. Aussi les
artistes ninivites évitaient-ils d’en faire autant que possible, tandis qu’ils multi-
pliaient à l’infini les bas-reliefs, qui étaient pour eux le grand moyen d’expression
de l’art. Les trois époques principales que nous venons de signaler dans le dévelop-
pement de la plastique, correspondent à trois systèmes bien tranchés dans la
composition des bas-reliefs.

Au ixe siècle, les figures sont peu nombreuses, groupées dans des compositions
simples et fort rudimentaires encore, qui deviennent très-confuses dès que l’on essaye
d’y introduire plus de personnages, comme dans certaines représentations de sièges,
où l’on remarque aussi l’absence de toute préoccupation des lois de la perspective.
Les mouvements des figures sont en général sobres, contenus, mais pleins de vérité
et de convenance. Sous Sargon et Sennachérib, les artistes deviennent plus ambi-

(1) Voy. G. Rawlinson, The five great monar-
chies, 1r» édit., t. I, p. 428-446 ; et mon Manuel
d’histoire ancienne de l’Orient, Be édit., t. II,
p. 202- 207.

(2) Le peu de sculptures jusqu’ici connues qui
datent du temps de Teglathphalasar II, le conqué-
rant de Damas, offrent une transition entre la
première et la seconde époque.
 
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