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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Lenormant, François: Bas-reliefs de bronze assyriens
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0128

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— 122 —

tieux ; ils veulent combiner de vastes scènes avec de nombreux personnages, dans
lesquelles ils savent mettre plus de clarté, mais pas plus de perspective que leurs
prédécesseurs. A toutes les scènes de chasse et de guerre ils donnent un fond de
paysage grossièrement exécuté, où ils s'efforcent de déterminer la nature du lieu de
la scène par ses arbres et ses animaux caractéristiques, mais avec les plus étranges
erreurs dans les proportions réciproques des choses; on voit par exemple, au milieu
des flots, des poissons aussi gros que les navires, et dans les bois, des oiseaux qui
ont la moitié de la taille des guerriers qui les traversent. Les gestes des figures sont
plus accentués, plus énergiques qu’à la première époque et non moins vrais. Au
temps d’Assourbanabal enfin, le bas-relief rentre dans des données plus conformes
aux conditions réelles et aux sains principes du genre. On renonce aux fonds de
paysage, à la prétention de représenter simultanément, si ce n’est en plusieurs
registres, des scènes disposées sur plusieurs plans différents. La nature des lieux où
se passent les épisodes de guerre et de chasse est seulement indiquée par quelques
arbres, rendus avec une frappante vérité, ou quelques édifices sobrement esquissés ;
il y a donc moins d’occasions de fautes de perspective. En même temps on remarque
encore un grand progrès sur l’époque précédente, dans la vie et le mouvement des
personnages, ainsi que dans l’art de les grouper et de balancer les divers éléments
de la composition.

Quiconque a pratiqué les monuments de la sculpture assyrienne n’hésitera pas un
seul instant à reconnaître dans les bas-reliefs de bronze de M. Schlumberger tous
les caractères de la première des époques que nous avons essayé de définir. Ce sont
d’excellents échantillons de l’art du ixe siècle avant notre ère. Il y a même plus;
en l’absence de toute inscription, il serait permis de les attribuer au règne de
Salmanassar IL Leur analogie de style, de composition et de rendu avec les
sculptures du célèbre obélisque de pierre noire du palais de Nimroud (1), actuelle-
ment conservé au Musée Britannique, est telle que l’on doit admettre une
contemporanéité d’exécution. D’après les types ethnographiques des tributaires
étrangers représentés, il s’agit des mêmes campagnes. Enfin les traits du monarque
à deux fois figuré sur les bandes de bronze sont positivement ceux de Salmanassar,
tel que nous les connaissons par les sculptures de l’obélisque. Car dans les monu-
ments assyriens déjàconnus, on aies éléments certains d’une iconographie royale (2),
et il n’est pas possible de se méprendre sur la distinction des portraits des terribles
conquérants ninivites du ix<> au vne siècle, Assournazirabal, Salmanassar II, Samsi-
Bin, Theglathphalasar II, Sargon, Sennachérib, Assarhaddon, Assourbanabal.

Ceci, d’ailleurs, est formellement confirmé par l’inscription qui couvre un des

(1) La yard, Monuments of Nineveh, pl. 53-56. I (2) Vov. ce que j’ai dit à ce sujet dans la

I Gazette des Beaux-Arts, t. XXV, p. 218-225.
 
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