Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

DOI Artikel:
Lenormant, François: Deux terres-cuites grecques
DOI Artikel:
Fivel, Léon: [Observation sur un des vases athéniens]: [publié dans la planche VII]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0161
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
— ISS

sur ce sujet , mon père a appelé l’hermaphrodite passif et l’hermaphrodite
complet {1). L’image d’une « femme à barbe », telle qu’était celle de l’ancien simu-
lacre de l’Aphrodite d’Amathonte (2), avait été naturellement conçue par l’art
asiatique, avant tout préoccupé de donner une forme extérieure à des idées de
symbolisme et ne reculant pas , pour y parvenir , devant les représentations
monstrueuses. Mais elle avait quelque chose de disgracieux qui devait répugner aux
yeux plus difficiles de la race hellénique. Il est donc naturel que les Grecs de Cvpre,
tout en adoptant la conception religieuse apportée des sanctuaires de l’Asie, aient
cherché une autre expression plastique, plus conforme aux lois du beau, de l’aspect
mâle de la Vénus orientale. Et c’est, me paraît-il, cette expression qui avait dû se
traduire dans le personnage d’Aphroditos. Car la désinence masculine de son nom
semble se rapporter , non pas tant à une personnification féminine ayant certains
attributs de la virilité, qu'à une transformation du côté mâle d’Aphrodite-Astarté en
un éphèbe presque à demi-femme , tel que celui de la terre-cuite que la collection
Lécuyer nous montre représenté par un coroplaste de Tanagra, cent ans tout au
plus après l’époque où Aristophane mentionnait Aphroditos.

Je n’ose, du reste, dans une question aussi difficile, en présence d’une représenta-
tion aussi neuve et aussi énigmatique, proposer une conclusion complètement
affirmative, une désignation formelle. Il me suffira d’avoir appelé sur ce curieux
monument l’attention des maîtres de la science, et soumis à leur jugement les
principaux éléments qu’il faut, je crois , faire entrer en ligne de compte dans
l’examen du problème qu’il soulève.

François LENORMANT.

La peinture du charmant petit vase attique publié par M. Eug. Piot, sous le
numéro 2 de la planche 7 de cette année, offre une singulière analogie avec celle
d’une petite œnochoé de Vulci, appartenant au Musée de Berlin , qui a été jadis
éditée par Gerhard (3). Sur les deux monuments la scène est essentiellement la
même ; seulement le vase de Berlin y donne pour acteurs deséphèbes, et le vase de
M. Piot des enfants ; en outre, sur le vase de Berlin, le personnage qui joue du
tympanum, au lieu de venir au devant du groupe principal, le suit, et celui qui
tient une torche le précède au lieu de le suivre.

Ce qui fait le grand intérêt de l’œnochoé du Musée de Berlin, c’est que toutes
les figures y sont accompagnées d’inscriptions explicatives. Les noms des deux
personnages du groupe principal sont KÜM02 et NEANIÀ2 • ce dernier, comme

(1) Ann. de l'Inst, arch., t. VI, p. 252-264 -
voy. ma Monographie de la Voie sacrée Éleu-
sinienne, t. I, p. 359-372.

(2) C’est par suite de la tradition du caractère

androgyne primitif de la déesse d’Amathonte que
Catulle (LXYI, 51) l’appelle Amathusia duplex

(3) Archœol. Zeit. 1852., p. 404-407, pl. xxxvii.
n» 2.
 
Annotationen