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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 4.1878

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Chanot, E. de: Statues iconiques du temple d'Athienau, dans l'île de Cypre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24674#0199
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Ceccaldi et M. le général de Cesnola, pour le temple dont les ruines
ont été fouillées par l’éminent directeur du Musée archéologique de
New-York, dans la localité cypriote d’Athienau, à peu d’heures de
Larnaca, et ont livré au jour un si curieux ensemble de monuments,
aujourd’hui transportés au delà de l’Atlantique (1). Ces savants avaient
cru pouvoir y reconnaître le célèbre temple de l’Aphrodite de Golgos,
mais M. Neubauer objecte avec raison que Golgos devait être bien
plus voisin de Paphos, en former comme un des faubourgs et se con-
fondre presque avec cette cité. De plus, le déchiffrement des inscrip-
tions en écriture cypriote exhumées en grand nombre de l’emplacement
du sanctuaire d’Athienau lui offre, dans la plupart, des dédicaces vo-
tives à Apollon, qui une fois y reçoit le surnom de Mageirios, déjà
connu par d’autres inscriptions de Cypre. Jl me semble cependant
que M. Neubauer force les conclusions à tirer de ces inscriptions
quand il veut que le temple ait été consacré au seul Apollon. D’autres
dédicaces, tirées du même lieu, sont adressées à Héra Muyoia, e-ra
my-ko-i-a (2), à la déesse de Paphos, pa-pi-a (3), à la déesse de Hol-
mone, ta ti-a vo-lo-mo-ni-a (4), ou simplement à la déesse, se-a (b),
c’est-à-dire asà pour Otâ. D’ailleurs il importe de ne pas se borner à
faire entrer en ligne de compte les documents épigraphiques pour
déterminer les divinités du sanctuaire; les nombreux morceaux d’an-
tiquité figurée, statues et bas-reliefs, découverts en même temps,
fournissent à ce sujet des indications non moins importantes et non
moins précieuses. De ces représentations plastiques, les unes ont trait
incontestablement au culte de la Vénus de Cypre, les autres à celui
d’Hercule , comme le remarquable colosse de ce dieu qui a été publié
dans la dernière livraison de la Gazette archéologique (planche 26).

Par conséquent, le temple d’Athienau, localité dont le nom antique
reste jusqu’à présent inconnu, nous apparaît, d’après l’ensemble des
monuments de toute nature, sortis de ses décombres, comme ayant
été en réalité consacré simultanément à une déesse mère, rapprochée
en même temps de Héra et de l’Aphrodite de Paphos (6), à Héraclès
et à Apollon Mageirios. C’est là un groupement de divinités qui pour-
rait sembler étrange au point de vue de la mythologie purement hel-

(1) Sur les fouilles d’Athienau, voy. les intéres-
sants articles de M. Colonna-Ceccaldi dans la
Revue archéologique de 1871 et 1872 (tomes XXII
et XXIV de la 2» série) ; et Cesnola, Cyprus,
chap. iv, v et vi.

(2) M. Schmidt, Sammlung kyprischer Inschrif-
ten in epichorischerSchrift, pl. xiii,n°2, et pl.xn,
n° 3 ; R. Neubauer, mém. cit., p. 681, n°* 10 et 9.

(3) M. Schmidt, pl. xn, n° 4; pl. xvi, n* 1 ;

pl. xix, n* 5; pl. xx, n» 4; K. Neubauer,
mém. cit., p.684, n°s 13 et 16.

(4) M. Schmidt, pl. xvn, n° 4 ; R. Neubauer,
mém. cit. p. 684, n» 13.

(5) M. Schmidt, pl. xix, n° 4; R. Neubauer,
mém. cit., p. 684, n» 12.

(6) Comparez l’Aphrodite-Héra de Sparte; Pau-
san., III, 13, 6.

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