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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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Rayet, Olivier: Thésée et le minotaure – la fuite de Dédale, peinture d’un skyphos trouvé en Grèce
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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0014
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— 6 —

exister quelque relation? Gelui qni, par son étrangeté même, a ehance d’être
le plus aisément reconnu, est celui qui s’enfuit à tire d'ailes, àtruvers les airs.
Ni Éros, en admettant même qu’à cette époque il ait été déjà figuré ailé,
ni Thanatos, ni Hypnos, ni les âmes des morts, ni aucun des êtres ailés
que les peintures de vases nous font connaître, n’ont, en aucune façon, la
même physionomie. G’est un homme muni d’ailes, non un génie, que nous
avons sous les veux. Or, il n’y a, dans toute la série des fahles grecques, que
deux hommes qui se soient envolés à travers les airs : Dédale et Icare. Icare,
dont le rôle est fort effacé et tout épisodique dans la légende, doit être une
addition relativement récente au mythe ancien. Reste Dédale, dont la présence
est toute naturelle sur un vase décoré de scènes empruntées au mvthe du
Minotaure, et c’est Dédale, en effet, que je reconnais ici sans hésitation.

Si le personnage ailé est Dédale, le cavalier à la poursuite duquel il échappe
ne peut guère être que Minos ou Talos. La légende de Dédale nous est fort mal
connue, et nous ne savons pas si quelqu’un des vieux chants qui la racontaient
montrait Minos galopant aux trousses de l’artiste fugitif. Quant à Talos, ni Apol-
lonius deRhodes, niApoliodore qui n’a faitquerésumer Apollonius 1, ni les autres
auteurs qui en parlent forthrièvement, nele dépeignent comme un cavalier. Mais
les légendes des anciens jours n’avaient-elles pu donner un cheval à cet homme
de bronze, fabriqué par Héphæstos, et qui faisait trois fois en une journée le tour
de l’île de Crète? Un cheval aurait rendu la rapidité de sa tournée de garde
plus compréhensible pour l’imagination populaire. II ne me semble donc pas
invraisemblable que le nom de Talos doive être donné à notre cavalier.

Sur une amphore à anses décorées de mascarons, trouvée àSant’ Agata de’
Goti et maintenant au Musée de Naples 2, on voit Dédale ajustant, en présence
d’Athéna, une paire d’ailes aux épaules d’Icare. Mais je ne crois pas qu’au-
cune peinture de vase représentant la fuite de Dédale ait été signalée jusqu’à
ce jour.

0. RAYET.

1. Apollonius, Argonauliques, IV, 1636.—Apol- 2. Heydemann , Museo Nazionale zu Neupel,

lodore, Bibliolhèque, I, 9, 27. n° 1767.
 
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