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Lasteyrie, Robert de: Miniatures inédites de l’Hortus deliciarum (XIIe siècle), [1]
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jusqu’à ce jour, que plus d’une miuiature du plus haut intérêt a péri sans qu’il
nous en reste le moindre croquis
Une circonstance heureuse me permet toutefois de combler quelques-unes
de ces lacunes, et d’apporter à la restitution de YHortus une contribution
qui n’est pas sans importance.
On sait que le comte de Bastard, l’auteur du magnifique et trop rare Recueit
depeintures et ornements des manuscrits, avait eu l’intention de reproduire
dans son ouvrage quelques-unes des plus remarquables pages de YHortus
delidarum. II avait même donné à ce projet un commencement d’exécution,
et l’on se rappelle peut-être avoir vu en 1874, à l’exposition des Alsaciens-
Lorrains, une grande planche en couleurs reproduisant la première miniature
de YHortus. Malheureusement. le projet de M. de Bastard en est resté là.
Aucune des planches qu’il avait voulu faire n’a été terminée, aucune n’a été
mise dans le commerce, et, pour des raisons que j’ignore, la Société pour la
conservation des monuments liistoriques de l’Alsace n’a pu profiter des maté-
riaux réunis par ce laborieux érudit.
M. de Bastard est mort, il y a quelques mois. Sa veuve, à la requête de
M. Léopold Delisle, a libéralement cédé à laBibliothèque Nationale les épreuves
uniques qu’elle possédait de ces planches. Elle a bien voulu en même temps
m’autoriser à les reproduire dans la Gazette archéologique, et à rechercher
dansles notes de M. de Bastard tous les renseignements qui pourraient servir
à compléter les descriptions trop imparfaites, qu’il est possible de faire aujour-
d’hui, de ces précieuses peintures àjamais disparues.
Je n’ai pas à m’étendre ici sur le manuscrit d’Herrade de Lansdperg,
peu de volumes ont été plus souvent décrits. Engelhardt, Lenoble, et bien
d’autres ont depuis longtemps appelé l’attention sur cette volumineuse compi-
lation dans laquelle l’abbesse de Hohenbourg avait réuni, pour l’usage de ses
nonnes, de longs extraits des livres saints et des commentaires qu’ils avaient
1. llortus deliciarum pur l’abbesse Herrade de
Landsperg, reproduction héliographique d’une série
de miniatures, calquées sur l’original de ce manus-
crit du douzième siècle, avec texte explicatif par le
chanoine A. Straub. Strasbourg, gr. in-fol. — Les
trois livraisons de cet ouvrage, publiées jusqu’à ce
jour, contiennent 29 planches, qui vont jusqu’au
129 e f» du manuscrit ; or, il y avait au moins 85
grandes miniatures comprises dans cette partie du
manuscrit. Engelhardt a reproduit diverses fîgures
empruntées à une vingtaine de ces miniatures, on
peut juger par là de l’étendue des lacunes.
jusqu’à ce jour, que plus d’une miuiature du plus haut intérêt a péri sans qu’il
nous en reste le moindre croquis
Une circonstance heureuse me permet toutefois de combler quelques-unes
de ces lacunes, et d’apporter à la restitution de YHortus une contribution
qui n’est pas sans importance.
On sait que le comte de Bastard, l’auteur du magnifique et trop rare Recueit
depeintures et ornements des manuscrits, avait eu l’intention de reproduire
dans son ouvrage quelques-unes des plus remarquables pages de YHortus
delidarum. II avait même donné à ce projet un commencement d’exécution,
et l’on se rappelle peut-être avoir vu en 1874, à l’exposition des Alsaciens-
Lorrains, une grande planche en couleurs reproduisant la première miniature
de YHortus. Malheureusement. le projet de M. de Bastard en est resté là.
Aucune des planches qu’il avait voulu faire n’a été terminée, aucune n’a été
mise dans le commerce, et, pour des raisons que j’ignore, la Société pour la
conservation des monuments liistoriques de l’Alsace n’a pu profiter des maté-
riaux réunis par ce laborieux érudit.
M. de Bastard est mort, il y a quelques mois. Sa veuve, à la requête de
M. Léopold Delisle, a libéralement cédé à laBibliothèque Nationale les épreuves
uniques qu’elle possédait de ces planches. Elle a bien voulu en même temps
m’autoriser à les reproduire dans la Gazette archéologique, et à rechercher
dansles notes de M. de Bastard tous les renseignements qui pourraient servir
à compléter les descriptions trop imparfaites, qu’il est possible de faire aujour-
d’hui, de ces précieuses peintures àjamais disparues.
Je n’ai pas à m’étendre ici sur le manuscrit d’Herrade de Lansdperg,
peu de volumes ont été plus souvent décrits. Engelhardt, Lenoble, et bien
d’autres ont depuis longtemps appelé l’attention sur cette volumineuse compi-
lation dans laquelle l’abbesse de Hohenbourg avait réuni, pour l’usage de ses
nonnes, de longs extraits des livres saints et des commentaires qu’ils avaient
1. llortus deliciarum pur l’abbesse Herrade de
Landsperg, reproduction héliographique d’une série
de miniatures, calquées sur l’original de ce manus-
crit du douzième siècle, avec texte explicatif par le
chanoine A. Straub. Strasbourg, gr. in-fol. — Les
trois livraisons de cet ouvrage, publiées jusqu’à ce
jour, contiennent 29 planches, qui vont jusqu’au
129 e f» du manuscrit ; or, il y avait au moins 85
grandes miniatures comprises dans cette partie du
manuscrit. Engelhardt a reproduit diverses fîgures
empruntées à une vingtaine de ces miniatures, on
peut juger par là de l’étendue des lacunes.