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Lasteyrie, Robert de: Miniatures inédites de l’Hortus deliciarum (XIIe siècle), [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0067
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inspirés aux Pères de l’Eglise et aux docteurs les plus appréciés du Moyen-
Age. Toute l’histoire du peuple juif, l’histoire du Christ et des apôtres s’y
déroulaient successivement dans l’ordre même des livres de l’Ancien et du
Nouveau Testament. Chaque extrait des livres saints était suivi de longs com-
mentaires sur le sens mystique des principaux versets, entremèlés de pièces
de vers, de dissertations théologiques et morales, de légendes, empruntées à
l’histoire sacrée ou profane, qui en faisaient une sorte d’encyclopédie de tout
ce qu’on enseignait au xn e siècle en fait d’histoire sacrée, de théologie, de
morale, etc. 1
Une compiiation de ce genre pouvait offrir un intérêt considérable pour les
pieuses nonnes en vue desquelles elle avait été composée; elle en avait moins
pour nous, et n’étaient les poésies nombreuses dont Herrade avait entremêlé
son œuvre, n’était l’utilité de tous ces longs et fastidieux commentaires
pour l’interprétation des miniatures qui les accompagnaient, on pourrait à la
rigueur se consoler de la perte du texte môme de 1 'Hortus; mais comment ne
pas regretter un monument d’une pareille importance pour i’histoire de Tart,
un volume où se trouvaient plus de cent cinquante miniatures à pleine page
d’un éclat etd’une conservation incomparables.
Mais je ne veux point empiéter ici sur l’œuvre des savants alsaciens, en
entrant dans le détail des nombreuses questions que soulèvent ces belles pein-
tures; mon but est simplement de signaler aux érudits quelques miniatures de
1 'Hortus dont on pouvait craindre qu’il ne restàt aucune trace, et de mettre aux
mains des nombreux travailleurs qui ne possèdent point les dessins assez
médiocres d’Engelhardt, ni l’ouvrage trop coûteux de la Société alsacienne, la
reproduction fldèle de quelques-unes des plus belles pages d’un manuscrit que
bien des personnes ne connaissent que de réputation 2.
Notre planche n° 8 représente l’arbre généalogique du Christ. Cette peinture
était piacée au folio 80 v° dumanuscrit. Elle peut être considérée comme com-
plètement inédite, car les éditeurs strasbourgeois en ont seulement donné deux
1. Voir sur le caractère de cette compilation,
Gérard, Les artistes de l’Alsace, 1.1, p. 51 -35.
2. Nous avons dû réduire dans une assez forte
proportion les dimensions de l’original. Les minia-
tures que nous reproduisons mesuraient environ
0 m 45 sur 0 m 35.
inspirés aux Pères de l’Eglise et aux docteurs les plus appréciés du Moyen-
Age. Toute l’histoire du peuple juif, l’histoire du Christ et des apôtres s’y
déroulaient successivement dans l’ordre même des livres de l’Ancien et du
Nouveau Testament. Chaque extrait des livres saints était suivi de longs com-
mentaires sur le sens mystique des principaux versets, entremèlés de pièces
de vers, de dissertations théologiques et morales, de légendes, empruntées à
l’histoire sacrée ou profane, qui en faisaient une sorte d’encyclopédie de tout
ce qu’on enseignait au xn e siècle en fait d’histoire sacrée, de théologie, de
morale, etc. 1
Une compiiation de ce genre pouvait offrir un intérêt considérable pour les
pieuses nonnes en vue desquelles elle avait été composée; elle en avait moins
pour nous, et n’étaient les poésies nombreuses dont Herrade avait entremêlé
son œuvre, n’était l’utilité de tous ces longs et fastidieux commentaires
pour l’interprétation des miniatures qui les accompagnaient, on pourrait à la
rigueur se consoler de la perte du texte môme de 1 'Hortus; mais comment ne
pas regretter un monument d’une pareille importance pour i’histoire de Tart,
un volume où se trouvaient plus de cent cinquante miniatures à pleine page
d’un éclat etd’une conservation incomparables.
Mais je ne veux point empiéter ici sur l’œuvre des savants alsaciens, en
entrant dans le détail des nombreuses questions que soulèvent ces belles pein-
tures; mon but est simplement de signaler aux érudits quelques miniatures de
1 'Hortus dont on pouvait craindre qu’il ne restàt aucune trace, et de mettre aux
mains des nombreux travailleurs qui ne possèdent point les dessins assez
médiocres d’Engelhardt, ni l’ouvrage trop coûteux de la Société alsacienne, la
reproduction fldèle de quelques-unes des plus belles pages d’un manuscrit que
bien des personnes ne connaissent que de réputation 2.
Notre planche n° 8 représente l’arbre généalogique du Christ. Cette peinture
était piacée au folio 80 v° dumanuscrit. Elle peut être considérée comme com-
plètement inédite, car les éditeurs strasbourgeois en ont seulement donné deux
1. Voir sur le caractère de cette compilation,
Gérard, Les artistes de l’Alsace, 1.1, p. 51 -35.
2. Nous avons dû réduire dans une assez forte
proportion les dimensions de l’original. Les minia-
tures que nous reproduisons mesuraient environ
0 m 45 sur 0 m 35.