Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (9.1884)

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brune, d’un grain fîn, serré et lustré. II est
orné de peinLures encore bien conservées,
d’un rouge violacé, et reproduisant sur
deux zones circulaires et parallèles, des
espèces de griffons adossés en forme d’S.

» Ge vase, de forme étroite, mais de
grande dimension, offre un genre de
décoration qui n’a jamais été signalé sur
les produits céramiques de la civilisation
gauloise extraits du sol si fécond du dépar-
tement de la Marne.

» Des griffons semblables ornent un
bassin de bronze découvert dans le tumulus
dela Garenne, aux Mousselots (Côte-d’Or).
On en voit également sur la patère de
bronze du tumulus de Lunebourg (Basse-
Saxe), dont le moulage est au Musée de
Saint-Germain ; sur un vase en terre de
Chiusi, provenant de Poppio-Renzo ; sur
le vase de Klein-Glein, déposé au Musée
de Graz (Styrie).

» Mais cette reproduction sur le vase de
la Cheppe est doublement intéressante,
parce qu’elle apporte un nouvel élément
permettant d’affirmer l’origine gauloise de
la phalère d’Auvers , qui a été l’objet d’une
intéressante discussion de la Société des
antiquaires de France et d’un savant
article de M. Robert de Lasteyrie, dans la
Gazette archéologique de 1883.

» M. Alexandre Bertrand a démontré
que l’ornementation en forme d’S adossés

appartient surtout à l’art gaulois, et qu’on
doit faire remonter au ni eou iv e siècle avant
notre ère la civilisation qui a donné la
phalère d'Auvers etle casque d’AmfrevilIe.
Les sépultures à char de la Marne sont
ainsi classées au m° ou iv° siècle avant
notre ère. Le vase de la Cheppe est donc
intéressant à un double titre.

» J’ai de nouveau exploré cette sépul-
ture le 8 avril 1884, j’y ai recueilli avec
soin tous les débris de vases qu’elle renfer-
mait , presque tous sont ornés de dessins
géométriquespeintsenrouge. J’ai recueilli
un vase presque entier d’une terre noire
brillante, dont l’ornementation consisteen
reliefs circulaires ou cordons parallèles.
J’ai recueilli aussi les fragments de dix
autresvases et j’aitrouvé, en place, encore
adhérente au sol crayeux , la base du beau
vase à griffons, et un certain nombre de
morceaux du même vase.

» J’aimesuré exactement cette sépulture :
Elle est longue de 4 m. 60; large de
2 m. 30 et profonde de 1 m. 25.

» Elle a donné, outre les 10 vases, deux
mors de cheval, un couteau en fer, huit
boutons en bronze , 4 applatis, 4 en forme
degland, aveccabochon terminal en corail,
trois anneaux en feret deux cercles de roue,
mesurant 98 cent de diamètre.

» C’est la plus grande sépulture à char
que j'ai encore rencontrée, pour ma part. »

SOMMAIRE DES RECUEILS PÉRIODIQUES

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

AVRIL 1884.

Delisle (Léopold). Les livres d’Heures
du duc de Berry ( 2 e article), planche.

Garnier (Edouard). Les collections
Spitzer. La verrerie , fig.

MAI 1884.

Delisle (Léopold). Les livres d’Heures
du duc de Berry (fin), planche.

Palustre (Léon). Michel Colombe (1 er
article), fig.

Nolhac (Pierre de). Une galerie de
peinture au xvi e siècle. Les collections de
Fulvio Orsini.

notizie degli scavi di antichita

Publiées sous la direction de M. Fiorelli.

NOYEMBRE 1883.

Ghirardini (Gherardo). Fouilles de la
nécropole d’Este, 1 pl.

Intéressant rapport sur les antiquités de toutes
sortes recueillies dans cette nëcropole. Elles appar-
tiennent pour la plupart à l’époque de la domina-
tion gauloise dans l’Italie supérieure.