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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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Nouvelles diverses
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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0197

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— 189 -

s’étend entre la citadelle de Byrsa, aujour-
d’hui le monastère de Saint-Louis, et les
anciens ports dont l’emplacement est hien
connu. La tranchée de i’est, située sur le
terrain où la carte de Falbe, dressée en
1839 , place le Forum, a environ 60 mètres
de longueur; on y a trouvé, outre des
substructions carthaginoises, cpaelques
statuettes de terre cuite, des fragments
d’architecture et une série très considérable
de stèles puniques votives à Tanit et à Baal-
Hammon; c’est là que M. de Sainte-Marie
avait déjà recueilli les nombreuses inscrip-
tions du même genre qui sont aujourd’hui
à la Bibliothèque Nationale. La seconde
tranchéequi a environ 150 mètres de long,
coupe perpendiculairement la plaine unie
qui s’étend entre Byrsa et leport militaire.
Elle a étê poussée jusqu’au sol vierge, qui
n’a été atteint qu’à sept mètres de profon-
deur. On y remarque, sur presque toute sa
longueur, deux systèmes de constructions
superposés Tun à l’autre et n’avant aucun
rapport entre eux. Les constructions supé-
rieures sontromaines et descenderit juscju’à
quatre mètres de profondeur environ ; elles
ont fourni de nombreux déhris romains de
toute nature ; les murs inférieurs sont cer-
tainement puniques ; en les dégageant, on
a recueilli des monnaies de Garthage, une

inscription néo-punique écrite à l’encresur
un tesson, comme les ostraca égyptiens ,
enfin un important masque de femme en
terre cuite et un bas-relief en ivoire repré-
sentant Tanit : la photographie de ces trois
derniers objets a été présentée par M. G.
Perrot à l’une des dernières séances de
l’Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres. La troisième tranchée, moins
importante que les deux autres, a été
ouverte sur un monticule artificiel situé au
nord-est du village dc Douar-Ghott, non
loin de l’une des extrémités des ruines du
cirque romain. Elle a fourni, notamment,
une statue romaine colossale en marhre
blanc ; cette statue est bien conservée,
maisacéphale : elle représentait, sansdoute,
un empereur romain. La Gazette archéolo-
nique aura prochainement l’occasion de
reproduire la plupart des monuments
recueillis au cours des fouilles qui vien-
nent d’ètre entrepnses. Esperons que le

Ministère de l’instruction publique ne
s’en tiendra pas à ce premier essai ; main-
tenant que le sol de Carthage est une terre
française, il serait fort désirable que nous
y fissions des travaux analogues à ceux
que les archéologues allemands ont entre-
pris à Olympie. Les sondages exécutés par
MM. Babelon et Reinach permettent d’ap-
précier approximativement l’étendue des
sacrifices en argent que l’on serait obligé
de faire pour déblayer l’ancien sol punique
et faire de Garthage une autre Pompéi,
d’autant plus intéressante que nous ne
connaissons que hien peu de choses sur
l’histoire et l’art des Garthaginois.



* *

Voici les principales décisions prises par
la Commission des monument historiques
dansses séances du28 mars et du 16 mai.
Elle a classé l’église de Rouy (Nièvre),
édifice du xiGsiècle, dontles bas-côtés pré-
sentent des voùtes d’une forme curieuse;
la maladi'erie d’Allonnes (Oise), dont la
helle grange du xm e siècle est menacée
par des travaux qui risquent d’en compro-
mettre le caractère ; les lantcrnes des morts
de Saint-Léomer et de Moussac (Vienne),
et le beau portail du xm e siècle de l’an-
cienne cathédrale de Dax. Ellea votédivers
crédits pour l’hôtel de ville de Lorris, joli
édifice en brique et pierre du xvi e siècle;
pour le bel hôtel de Pincé à Angers ; pour
le château de Foix ; pour l’église de
Taverny; pour le curieux donjon de Saint-
Honorat dans les îles de Lérins, et le
célèbre jubé en hois sculpté de l’église du
Faouet. Elle a approuvé un projetdecons-
truction qui permettra d’ouvrir deux salles
nouvelles au Musée de Cluny. Enfin elle a
repoussé divers projets de restaurationqui
lui ont paru peu satisfaisants ou peu
urgents.



* *

M. Auguste Nicaise nous transmet les
renseignements suivants sur un intéressant
vase gaulois, récemment découvert à la
Cheppe (Marne), dans unesépulture à char.

« Ge vase, malheureusement brisé en
morceaux nombreux, est formé d’une terre
 
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