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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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Courajod, Louis: Une sculpture en bois peinte et dorée de la première moitié du XIIe siècle, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0137

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— 129 —

UNE SCULPTURE EN BOIS PEINTE ET DOREE

DE EA PREMIÈRE MOITlÉ DU XII e SIECIÆ

(Suite et fin.)

Passons à l’examen de la valeur esthétigue de l’œuvre et à i’analyse
de son expression. L’attitude est pleine de simplicité et de noblesse. L’agonie
n’a pas contracté les traits qui sont restés calmes et empreints d’une sorte d’im-
passible sérénité. Ge n’est pas l’image d’un supplicié, mais celle d’un roi
endormi qu’on a sous les yeux. Le front, en effet, est ceint non pas de cette
couronne d’épines dont l’iconographie du xm e siècle amènera l’usage, mais
d’un diadème royaldont il nereste que quelques traces. Le type est conforme
au signalement apocryphe du Ghrist qui circulait au Moyen-Age et qu’on
prétendait avoir été envové au Sénat romain par Lentulus : taille haute et
bien proportionnée ; cheveux longs descendant sur le dos et divisés en deux
parties; front uni et pur, face sans tache; nez et bouche irréprocliables ;
barbe abondante et fourchue ; mains longues; bras charmants 1. Dans notre
Christ de bois, le torse, la main,lebras et les jamhes sont d’une grande
élégance par l’exagération de la longueur et de la maigreur jointes à la
finesse des attaches. Je répète encore une fois que le hras, la main et les
doigts recollés du côté droit du Ghrist sont absolument et indiscutablement
anciens. Le beau caractère de leur dessin pourrait soulever sur la date de ieur
exécution des doutes que la vue de l’œuvre originale fait immédiatement tom-
ber. On peut remarquer le même choix dans les formes du bras et de la main
sur un Christ bénissant du tympan de la cathédrale de Cahors 2. Le bas-relief
sculpté au portail de i’église de l’abbaye de Moissac 3montre également des mains
d’un rendu vraiment extraordinaire. 11 n’y a pas lieu, du reste, de s’étonner.
En effet, on rencontre quelquefois dans les œuvres de la sculpture romane

1. Didroii, Iconoyraphie chrélienne, llistoire de

Dieu, p. 252, d’après le Codex apocryphus nov.

testam., ap. Fabricium, lïambourg, 1703.

2. N° 38 du Calaloçjue des moulayes du Musée de
sculplure comparée.

3. N° 73 du mème Cataloyue.
 
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