Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (9.1884)

UNE ŒUVRE INEDITE DE LUCA DELLA ROBBIA

LE TABERNACLE EN MARBRE DE l’ÉGLISE DE PERETOLA ,

PRÈS DE FLORENCE

(Planches 49 et 50.j

La biographie de Luca della Robbia est maintenant assez bien connue.
Grâce aux Vite de Yasari, grâce aux documents publiés par Gaye, Rumohr,
Milanesi, on connaît les dates de sa naissance et de sa mort, les circonstances
< |ui accompagnèrent l’exécution de ses principales œuvres, les noms des artistes
(jui y collaborèrent. Mais, ainsi que pour la plupart de ses grands contempo-
rains, ii reste dans sa biographie certains points obscurs dont plusieurs doivent
être considérés comme insolubles. De même que plusieurs statues de Micliel-
Ange se sont évanouies d’une façon que nous avons peine à comprendre,
sans qu’il en soit resté aucune trace, de môme, nous avons à déplorer la perte
de plus d’une œuvre de Luca della Robbia. Que sont devenues ces sculptures
que Luca envoya en France et en Espagne, et dont parle Yasari? Qu’estdevenu
le tombeau d’un jeune frère du duc de Caiabre que mentionne le même
Vasari 1? Les premières paraissent à jamais perdues, le second existe peut-
ètre encore caché dans une de ces églises de Naples dans lesquelles il v a
tant de découvertes à faire au point de vue de l’art et de l’archéologie. Une
autre sculpture de Luca, le tabernacle exécuté de 1441 à 1443 pour l’hôpital de
Santa Maria Nuova, à Florence, pouvait être regardée, il y a peu de temps
encore, comme détruite ou disparue; heureusement, elle est retrouvée; c’est
celle-là que nous publions aujourd’hui.

L Vasari, édition Milanesi, t. II, p. 174-175.