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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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Marmier, Gaston: Les routes de l’Amanus
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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0051

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— 43 -

LES ROUTES DE L AMANUS

Les voyageurs qui ont pénétré en Syrie par Alexandrette se sont générale-
naent accordés à placer les Pylae Syriae des anciens au col de Beylan, où la
route actuelle d’Alep franchit la chaîne de montagnes au sud du golfe ; et de
prime abord, quand on voit au col même, à droite et sur le bord de la route,
un pan de maçonnerie de 7 mètres d’épaisseur, quand sur le revers du Kara
Dagh on foule en certains endroits le pavé d’une vieille chaussée, quand
enfin parvenu dans la plaine, et près d’arriver aux villages d’Aïn-el-Béda et
d’Aïn-Haramyeh, on rencontre deux viaducs d’une voie antique franchissant
des terrains marécageux, et qu’on suit cette voie elle-même pendant deux à
trois kilomètres, on est assurément tenté de souscrire aux conclusions tirées
par les voyageurs de l’existence de tous ces vestiges et de faire passer à Beylan
les armées de Cyrus et d’Alexandre.

Mais en y réfléchissant, on s’aperçoit que ce sont là les ruines d’une civilisa-
tion postérieure à ces expéditions. Alexandrette n’existait pas alors; surlacôte
se trouvaient la ville et le port Phénicien de Myriandu, appelé communément
par les Grecs Myriandros'. Son commerce était alimenté par de nombreux
navires, et les marins avaient consacré l’importance de cette place en attri-
huant son nom au golfe 1 2. Myriandu bâtie sur une étroite hande de terrain

1. Xenoph. Anab. I. 4, 6 ; Steph. Byz.; Straho
XIV, p. 676; Pompon. Mela, I, 12, 5; Pline, V, 8 ;
II, 112; Ptolem., V, 18.

2. Ilérodote (IV., 38) écrit MujjiavStxoü xoXtiou ,
d’où la forme MupiavSo? <I>otv6«ov que l’on retrouve
dans le Périple de Scylax. Cette forme semble pré-
férable à la forme plns commune de Mupt'avBpoç,
étant donnée l’origine phénicienne de la ville ; son
nom aurail donc été Mu-u-ru-andu :

Mu-u-ru , nom porté par uue ville d’un pays
voisin (Obélisque de Nimroud, inscription de Sal-
manassar II, 1. 130). Andu, flnale que l’on retrouve
dans beaucoup de noms antiqucs, et notamment
dans Asi-andu (Delitzch., Paradies, p. 101), qui doit
être rapproehé du nom du prince Azi-ba-(’a)-al
(Delitzch., ibid., p. 281). Un pcuple de Bilhynie
portait le nom de Maptavouvot (Hérodote, I, 28).
 
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