Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (9.1884)

CHRONIQUE

31 DÉCEMBRE 1884

ACAOÉMIE DES INSCRIPTIONS & BELLES-LETTRES

Séanck üu 5 Srptembre 1884.

M. Oppert lit la traduction d’une inscrip-
tion cunéiforme babylonienne duroi Antio-
chus Soter, fils de Seleucus, conservée au
BritishMuseum. Cemonument, danslequel
ti^urent Antiochus (Antikus), Séleucus
( Sélukhu) et Stratonice (Astartanikku), est
daté de l’an 43 de lere séleucide (269
avant notre ère). L’existence d’un roi
Séleucus, fils d’Antiochus , mort avant son
père, n’était connue que par un passage
des extraits de Trogue Pompéequi se lisent
à la suite de Justin ; on ignorait que ce
Séleucus eùt été associé au Lrûne paternel.

M. Léopold Delisle commence la lecture
d’un mémoiresur d’anciens sacramentaires.

SÉ\NCE DU 12 Septembre 1884.

M. Léopold Delisle continue la iecture
de son mémoire sur les sacramentaires de
l’époque carolingienne.

M. Oppert lit un mémoire sur une
inscription assyrienne concernant ies cycles
lunaires. II établit à l’aide de calculs que
l’Asie antique a connu deux cycles chrono-
logiques partant, l’un et l’autre, de l’an
11542 avant notre ère.

Séance du 19 Septembre 188-4.

M. le ministre dc l’Instruction publique
confirme par une lettre adresséc à l’Acadé-
mie la nouvelle de la rnort de M. Huber,
cbargé d’une mission en Arabie. L’explo-
rateur a été assassiné à Kars-Alliah, près
de Tafna. II serait désirable que l’on pùt
recueillir les papiers et les objets qui lui
ont appartenu.

Séance du 26 Septembhe 1884.

M. Alexandre Bertiiand donne lecture
d’un mémoire de M. Abel Maître intitulé :
Los lumulus de Gavr' Inis ; explication de
l'origine des dessins sculptés sur les pierres
de l allée couverte. L’île de Gavr’ Inis
est située dans le golfe du Morbihan; son
allée couverte est longue de plus de douze
mètres et les pierres en sont ornées de des-
sins en forme de lignes spirales parallèles.
M. Maître pense que ces dessins repro-
duisent les Jignes striées qu’on remarque
sur l’épiderme des doigts et de la main ;
des photographies réduites de ces dessins
présentent en elfet avec les stries de l’épi-
derme une ressemblance frappante. Les
tombes portant ces dessins devaient être
celles de quolques médecins ou devins qui
pratiquaient la chiromancie.

M. Salomon Beinach litun mémoire sur
le sens du inot aretalogus que l’on ren-
contre dans Juvénal. Le sens de bouffon,
qu’on lui donne d’ordinaire, semble contre-
dit par deux inscriptions de Délos, dans
lesquelles l’auteur d’un ex-voto se donne le
titre d’arétalogue et interprète des songes.
Le mot virtus, synonyme du grec àps-ni
est employé en latin biblique dans le sens
de miracle. La signification primitive
d’aretalogus a dù être interprète des
miracles, d’où on a tiré ensuite le sens dc
conteur d’histoires fabuleuses.

Séance du 3 Octobre 1884.

M. Delisle donne une seconde lecture de
son mémoire sur l’école calligraphique de
Tours au ix° siècle.

M. Salomon Reinach commence la lec-
ture d’un Mémoire sur les fouilles exécutées
à Carthage , par lui et M. E. Babelon , aux
mois de mars et avril 1884.