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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 9.1884

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Reinach, Salomon: Deux têtes archaïques du Musée du Constantinople
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https://doi.org/10.11588/diglit.25357#0096

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8S —

DEUX TÊTES ARCHAÏQUES

DU JYÏUSÉK DU CONSTANTIÎYfOPLE

( Planche 13.)

Des deux tôtes arcliaïques que nous avons réunies sur la planche 13, il en est
une, celle de droite, dont ia provenance est absolument certaine. Elle est
sculptée dans cette pierre calcaire assez friable que les artistes chypriotes ont
presque exclusivement employée, à défaut du marbre qui ne se rencontre pas
dans l’île. Ses dimensions ( 0 m 32 de liauteur ) indiquent qu’elle a dù faire partie
d’une statue plus grande que nature. La qualité du personnage représenté est.
nettement indiquée par la couronne de feuillage dont sa clievelure est ceinte et
qui constituait, à Chypre comme en Grèce, l’insigne de plusieurs sacerdoces.
On sait que les statues de prêtres et de donateurs, dont Jes fouilles de Chypre
ontfait retrouver un grand nombre, sont des statues iconiques, des portraits,
où la tète, généralement plus soignée quele reste du corps, présente un carac-
tère individuel très marqué. Ce caractère est particulièrement sensible dans le
monument qui nous occupe et l’artiste l’a rendu avec beaucoup d’habileté et de
iinesse. G’est une œuvre sans doute contemporaine de la plus belle époque de
i’art grec : l’archaïsrne dont elle conserve des traces tient plutôt aux traditions
qu’à l’inexpérience du sculpteur. Elle appartient à la troisième phase de l’art
chypriote, lorsque, oubliant ses anciens modèles d’Égypte et d’Assyrie, il se
laissa séduire par l'imitation des œuvres grecques. Aucune région du monde
oriental n’a subi de meilleure heure et plus complètement que l’île de Chypre
ce choc en retour de l’art grec, que M. Heuzey a si ingénieusement mis en
lumière. Seulement, comme l’imitateur retarde toujours sur l’original, les
sculptures chypriotes de la troisième époque ne s’affrancliirent jamâis complè-
teinent de l’archaïsme, que l’art hellénique traversa sans s’y attarder.

La collection chypriote de Tchinli-Kiosk, à Constantinople, est peut-être,
avec celle du Metropolitan Museum de New-York, la plusriche en grands mor-
 
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