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Courajod, Louis: Une sculpture en bois peinte et dorée de la première moitié du XIIe siècle, [2]
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Chacun cl’eux devait, dans ce cas, être accompagné de deux figures, l’une de
ia Vierge et l’autre de saint Jean. Cependant, quoique je n’ose pas m’arrêter
définitivement à une autre hypothèse, il ne serait peut être pas invraisemblable
de regarder le plus ancien de ces deux monuments comme un fragment d’une
descente de croix. Ainsi que tout le drame de la Passion, cette scène a été
traitée par les maîtres romans; et la composition, dont on supposerait l’ordon-
nance ôriginale, pourrait se justifier par l’existence d’autres témoignages arrivés
jusqu’à nous. On peut voir, en effet, dans la cathédrale de Volterra, un excel-
ient groupe en bois des xn c-xm e siècles représentant un Christ de grandeur
plus que naturelle détaché de la croix, entre la Vierge et saint Jean. C’est un
des meilleurs morceaux que je connaisse de la sculpture romane ou romano-
gothique de i’Italie.
II nous reste à essayer de dater avec précision l’œuvre d’élite sur laquelle
nous nous sommes efforcés d’appeler l’attention. Cette sculpture, dans laquelle,
malgré d’incontestables tendances au naturalisme, se rencontrent tant de
traces d’un enseignement rigoureusement fidèle aux traditions, nous paraît
nécessairement antérieure au complet épanouissement de l’école romane, par
exemple à l’époque où fut édifié le portail occidental de Chartres, sur lequel
l’art se présente dans un état d’émancipation plus complet. Nous ne pensons
donc pas qu’on puisse lui assigner, d’uncôté, unedate qui dépasseraitheaucoup
le milieu du xn e siècle. D’autre part, on ne saurait considérer ce crucifix comme
un ouvrage qui aurait précédé la construction du portail de Vézelay, type le
plus remarquable de la sculpture de la Bourgogne et du Morvan pendant la
période romane, dont les analogies avec ledit ouvrage ont été précédemment
signalées. La limite extrôme de ce dernier côté serait donc les premières
années du xii c siècle. En conséquence, c’est à la première moitié de ce siècle
que nous assignerons avec confiance l’exécution du monimient étudié dans cet
article.
Louis COURAJOD.
Chacun cl’eux devait, dans ce cas, être accompagné de deux figures, l’une de
ia Vierge et l’autre de saint Jean. Cependant, quoique je n’ose pas m’arrêter
définitivement à une autre hypothèse, il ne serait peut être pas invraisemblable
de regarder le plus ancien de ces deux monuments comme un fragment d’une
descente de croix. Ainsi que tout le drame de la Passion, cette scène a été
traitée par les maîtres romans; et la composition, dont on supposerait l’ordon-
nance ôriginale, pourrait se justifier par l’existence d’autres témoignages arrivés
jusqu’à nous. On peut voir, en effet, dans la cathédrale de Volterra, un excel-
ient groupe en bois des xn c-xm e siècles représentant un Christ de grandeur
plus que naturelle détaché de la croix, entre la Vierge et saint Jean. C’est un
des meilleurs morceaux que je connaisse de la sculpture romane ou romano-
gothique de i’Italie.
II nous reste à essayer de dater avec précision l’œuvre d’élite sur laquelle
nous nous sommes efforcés d’appeler l’attention. Cette sculpture, dans laquelle,
malgré d’incontestables tendances au naturalisme, se rencontrent tant de
traces d’un enseignement rigoureusement fidèle aux traditions, nous paraît
nécessairement antérieure au complet épanouissement de l’école romane, par
exemple à l’époque où fut édifié le portail occidental de Chartres, sur lequel
l’art se présente dans un état d’émancipation plus complet. Nous ne pensons
donc pas qu’on puisse lui assigner, d’uncôté, unedate qui dépasseraitheaucoup
le milieu du xn e siècle. D’autre part, on ne saurait considérer ce crucifix comme
un ouvrage qui aurait précédé la construction du portail de Vézelay, type le
plus remarquable de la sculpture de la Bourgogne et du Morvan pendant la
période romane, dont les analogies avec ledit ouvrage ont été précédemment
signalées. La limite extrôme de ce dernier côté serait donc les premières
années du xii c siècle. En conséquence, c’est à la première moitié de ce siècle
que nous assignerons avec confiance l’exécution du monimient étudié dans cet
article.
Louis COURAJOD.