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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Palustre, Léon: Les architectes du château de Fontainebleau
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0061
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LES ARCHITECTES DU CHATEAU DE FONTAINEBLEAU.

51

Les travaux, à Saint-Germain, ne marchèrent pas plus rapidement qu’ailleurs, puisque,
même en utilisant la partie inférieure du château de Charles Y, même en conservant la
chapelle et le donjon, il restait encore tout un corps de bâtiment à construire, cinq
années après le début de la première campagne. Certes, Pierre Chambiges a continué
l’œuvre d’un devancier, mais ce devancier appartient au xive siècle et non auxvie. On est
donc malvenu à contester le « style Chambiges », quel que soit, du reste, le mérite
qu’il faille lui accorder. A Challuau, à la Muette, nous retrouvons également la brique
substituée à la pierre dans toutes les parties saillantes, et pour le dernier au moins de ces
châteaux, nous sommes suffisamment renseignés par les Comptes. Comme Saint-
Germain, il était l’œuvre de Pierre Chambiges. Dès lors, n’est-il pas naturel, à propos de
constructions absolument semblables qui se voient à Fontainebleau d’évoquer le nom du
même architecte?

Quoi qu’en dise M. Molinier, le château de Saint-Germain, dont la construction était
commencée depuis moins d’une année, en 1540, n’a dû absorber qu’une faible partie des
70.000 livres payées à Pierre Chambiges, et c’est ailleurs qu’il faut en chercher l’emploi.

Restent deux objections qui ne sont pas plus difficiles à réfuter que les précédentes.
La première est relative à une somme de 18.000 livres payée pour les charpenteries de
Saint-Germain-en-Laye, en 1545, « ce qui indique tout au moins que depuis un certain
temps déjà la maçonnerie était terminée. »

Or, le château de Saint-Germain-en-Laye, comme jadis la Muette et Challuau, est
couvert non par des charpentes, mais par des terrasses en pierre de liais, qui reposent
sur des voûtes. Il ne peut être ici question de toiture dans le sens ordinaire de ce mot,
et la somme payée à Guillaume Le Peuple se rapporte à tout autre chose. Par « ouvrage
de charpenterie » on entend sans doute, dans la circonstance, les échafaudages néces-
saires, non seulement pour élever les murs, mais encore pour cintrer les voûtes. Ajoutez
à cela les mille détails consignés dans un compte publié par M. de Laborde, T. II, p. 306.
Suivant que les châteaux sont conçus de telle ou telle façon, les documents réclament
une interprétation différente.

En second lieu, est-il si extraordinaire que Pierre Chambiges ait attendu cinq ans le
payement de ce qui lui était dû pour les travaux entrepris à Fontainebleau. De sem-
blables retards se font remarquer à chaque instant dans les Comptes, et, par exemple,
ne voyons-nous pasGatien François et Jérôme délia Robbia recevoir, en 1550, la somme
de 94.666 livres pour travaux commencés dix ans auparavant1.

La grotte des Pins a été longtemps considérée comme une œuvre indiscutable de
Serlio. El, de fait, si quelque chose pouvait lui être attribué à Fontainebleau, c’était bien
ce portique où l’appareil rustique se montre dans toute sa lourdeur. Mais, par malheur,
nous savons maintenant que le célèbre architecte bolonais n’est venu en France qu’en
1541, c’est-à-dire postérieurement à F achèvement des travaux. Force est donc de cher-

1. Comptes des bâtiments du ioi> t. I, p. 207.
 
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