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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Palustre, Léon: Les architectes du château de Fontainebleau
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0062

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LES ARCHITECTES DU CHATEAU DE FONTAINEBLEAU.

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cher ailleurs, et M. Molinier qui, à aucun prix, 11e veut entendre parler de Chambiges
ni de tout autre architecte français, pour cette partie du château, met assez habilement
en avant le nom du Rosso. Seulement ce peintre, quoi qu’en dise M. Milanesi dans ses
annotations de Vasari, n’apparaît pour la première fois dans les comptes qu’en 1535 h et
la grotte des Pins, comme tout le bâtiment « es appuis du jardin duchasteau», était ter-
minée en 1531 1 2. Quant à la décoration, nous accordons volontiers qu’on a pu y travailler
à différentes époques. Le père Dan parle de « chiffres et devise du roi François Ier »,
M. Molinier y a remarqué le croissant de Henri II ; tout cela ne présente rien que de
fort acceptable. Mais la question de construction n’en demeure pas moins intacte, et
comme, d’une part, le dessous ne saurait être moins ancien que le dessus, que, de
l’autre, la salle appelée par Vasari « il padiglione », dont nous avons retrouvé rempla-
cement — M. Molinier a bien voulu le constater — butait à son extrémité orientale la
galerie d’Ulvsse et, par conséquent, a été construite en même temps qu’elle3, il s’ensuit
que la grotte des Pins est bien de la date indiquée plus liant. Si Chambiges 11e l’a pas
construite, puisque le Rosso est écarté, nous nous demandons encore une fois à quoi
l’architecte français a bien pu gagner les 70.000 livres dont parlent les Cornistes. Car, du
même coup, il faut distraire de son actif toute l’aile droite de la cour du Cheval-Blanc.

La grotte des Pins amène M. Molinier à parler de la porte à pont-levis qui se voyait
jadis à quelques mètres en avant du passage conduisant à la cour de la Fontaine. Ce
hors-d’œuvre, suivant le témoignage de Ducerceau, datait de 1561, et Catherine de
Médieis l’avait fait élever dans le moment où elle prenait des précautions contre un
enlèvement possible du jeune Charles IX. Seulement, il paraît que quand 011 11’a pas de
documents, on en demande, et quand on en a, on ne sait pas s'en servir. Aussi, sous
prétexte que ladite porte se trouvait placée non en face de l’escalier construit par
Philibert de l’Orme, mais sur le côté, près de la galerie d’Ulvsse, que pour faire passer le
fossé qui coupe la cour du Cheval-Blanc, il a fallu démolir, sur une longueur de quelques
mètres, une partie de l’aile dite des Ministres, n’hésite-t-on pas à infirmer l’autorité d’un
contemporain, en soutenant, con tre toute vraisemblance, que le monument est antérieur
à la mort de François Ier. M. Molinier, qui s’effraye des petites difficultés, ne redoute pas
les grandes, et nous le voyons écrire hardiment : « Il eût été plus simple de faire passer
la ligne des fossés en avant de la cour du Cheval-Blanc. »

Quoi! il s’agit de mettre le château à l’abri d’un coup de main, et vous considérez
comme chose indifférente de doubler presque le périmètre de la défense, car la cour du
Cheval-Blanc ne mesure pas moins de 152 mètres de longueur sur 112 de largeur. Vérita-

1. Comptes des bâtiments du roi, t. I, p. 98.

i. Id., t. I, p. 67.

3. Les Comptes parlent de « deux corps d’hostel et
galleries à jour en forme d’esquerre estant au bout dudit
corps d’hostel assis en la basse court de l’abbaye dudit
Fontainebleau et ès appuis du jardin du chasteau » (t. I,

p. 67), ce qui comprend toute l’aile droite de la cour du
Cheval-Blanc et celle en retour du côté de la place qui a
été détruite sous Napoléon Ier. Le « padiglione » et la
grotte des Fins située au dessous, occupent à peu près le
milieu de ce grand ensemble.
 
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