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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Héron de Villefosse, Antoine: Anse d’amphore en bronze appartenant au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0299

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ANSE D’AMPHORE EN BRONZE

APPARTENANT AU MUSEE DU LOUVRE

(Planche 33.)

Les traditions mythologiques nous montrent les Gorgones sous un aspect terri-
fiant. Leurs têtes sont garnies de serpents enroulés et menaçants; leurs dents, longues
et pointues, ressemblent à des défenses de sanglier; elles ont des mains d’airain; leurs
ailes d’or les soutiennent dans les airs et les portent à travers l’espace. Malheur à qui les
regarde! il demeure pétrifié1. Les monuments de l’art primitif s’accordent avec cette
description et les représentent sous des figures épouvantables.

Chez les vieux maîtres grecs, la tête coupée de Méduse devint l’emblème de la
terreur. De bonne heure, cette tête apparaît sur l’égide ou sur le bouclier 'd’Atliéna et
elle ne tarde pas à prendre place dans toutes les productions de l’art. Des antéfixes la
reproduisent souvent en relief, quelquefois rehaussée de couleurs qui font ressortir
encore davantage les traits de cette face hideuse. Sur les appliques en terre cuite ou en
bronze, sur les vases peints, les marbres, les monnaies, les armes, les meubles et les
instruments de tout genre, nous la retrouvons tantôt comme la figure principale, tantôt
dans une position secondaire. Mais à mesure que l’art se purifie et marche vers l’idéal et
la perfection, la conception archaïque suit les mêmes étapes ; la tête de Méduse perd peu
à peu son caractère de laideur étrange et repoussante, le type primitif s’adoucit et s’hu-
manise; après de nombreuses modifications, il finit par se transformer en un type nou-
veau dont le charme est irrésistible et dont J a beauté est accomplie2.

On a cité comme un des modèles les plus parfaits en ce genre la tête de la Méduse
mourante de la villa Ludovisi3; on peut y ajouter un monument qui a le tort d’être
trop peu connu, c’est une autre tête de Méduse, de profil, du plus beau style grec, en
marbre de Paros, trouvée à Athènes et donnée au Musée du Louvre par M. Poujade,
consul de France4.

L’anse de vase en bronze reproduite sur la pi. 33 appartient à une période encore voi-
sine du type primitif. La Gorgone qui en fait le principal ornement est représentée de

U Apollodori bibliolheca, U, 3, 2, dans les Fragm. hist.
graec. éd. Didot.

2. Sur cette transformation, voy. D1' Konrad Levezow,
Ueber die Entwickelung des Gorgonen-Ideals in der Poesie
und bildenden Kunst der Allen, Berlin, '1833, in-4°. Cf. les
remarques du duc de Luynes, à propos de cet ouvrage.
Gazette archéologique. — Année 1887.

dans les Annali dell’ Instit. di corresp areheol., t. Vf,
1834, p. 311 à 332.

3. Collignon, Mythologie figurée de la Grèce, p. 346.

4. W. Frœhner, Notice de la sculpture antique du Louvre,
n° 497; Id. Les Musées de France, pi. 25.

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