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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Martha, Jules: Note sur une sirène en terre cuite trouvée à Vulci: (cabinet des médailles)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0303

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NOTE SUR UNE SIRÈNE EN TERRE CUITE TROUVEE A VUEC1

(cAlîINET DES MEDAILLES)

(Plancha 34.)

La figure reproduite sur la planche 341 est celle d’un de ces êtres fantastiques, moitié
femme et moitié oiseau, que l’art antique a si souvent représentés et pour lesquels on
hésite entre le nom de Sirènes et celui de Harpyes2. Le type en est variable, suivant que,
dans la combinaison des éléments hétérogènes qui le constituent, le caprice de l’artiste
a plus ou moins accentué les traits caractéristiques d’un corps d’oiseau ou d’un corps de
femme. Tantôt on a sous les yeux un oiseau qui n’a d’une femme que la tète ; tantôt, au
contraire, c’est une femme qui n’a d’un oiseau qu’une paire d’ailes et quelques plumes
donnant l’illusion d’une queue. Ici, les attributs des deux natures s’unissent dans des
proportions à peu près égales. Tandis que le bas du corps est celui d’un oiseau, le buste
est celui d’une femme, plus les ailes3.

La tète est diadémée et couverte d’un voile dont les pans tombent derrière les épaules
et se confondent avec les ailes. Un collier de perles rouges et noires orne la gorge. A la
hauteur des coudes, une légère saillie marque l’endroit où finissent les manches d’une
tunique collante, dont le bord inférieur, dessiné par un trait noir, s’arrondit près de la
naissance de la queue, laissant de chaque côté une échancrure pour les pattes.

Le modelé, abstraction faite de la tête, est très sommaire et très sec. vrai dire, il
n’y en a pas. Les bras ont l’air d’être en bois, tant ils sont raides, avec leurs coudes
pliés, comme de force, à angle droit, leurs mains étalées à plat, leurs doigts écartés et
rigides comme des baguettes. La surface des ailes est distribuée en trois plans d épais-
seur décroissante, destinés à simuler la superposition des rangs de plumes, celles-ci
étant plus longues et moins fournies à l’extrémité des ailes que dans le voisinage de leur
point d’attache. Les couleurs, d’ailleurs assez bien conservées, suppléent en partie à
l’insuffisance du modelé. Les chairs sont peintes en blanc ainsi que les pattes d’oiseau;
la tunique est rouge; les ailes sont mouchetées de noir au dessus des bras; sous les bras,
les grandes plumes sont figurées par des raies alternativement noires et rouges, laissant
entre elles des bandes jaunâtres, qui ne sont pas autre chose que la terre cuite non
coloriée4.

U Cette terre cuite faisait autrefois partie de la collec-
tion Beugnot. Elle a été décrite par M. de Witte dans le
Catalogue de cette collection, n° 198.

2. Cf. Gerhard, Arch. Ztg. III, 76.

3. Le type est analogue à celui des Harpyes du monu-
ment de Xanthos.

4. Une partie de l’aile droite et la queue ont été res-
taurées.
 
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