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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0362

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CHRONIQUE

MUSÉES NATIONAUX

DÉPARTEMENT DES ANTIQUITÉS ÉGYPTIENNES. - LES

NOUVELLES ACQUISITIONS.

Sur le budget de l’année actuelle, le Musée
égyptien a acquis :

1° Un chien de basalte de taille plus grande
que nature et d’une vérité d’expression remar-
quable. Il faut noter seulement que le devant
du cou n’a pas été achevé. J’aurai bientôt l’occa-
sion de revenir sur cette pièce dans un prochain
article que je destine à la Gazette archéolo-
gique.

2° Une admirable tête égyptienne de l’ancien
empire, dont j’ai déjà parlé dans la Gazette des
Beaux-Arts et qu’on peut considérer comme un
de nos plus beaux chefs-d’œuvre. Le travail en
est très savant et très fouillé. L’étude du crâne
est splendide, ainsique celle de la figure, à traits
tourmentés et énergiques. C’est justement cette
énergie qui établit le mieux la période à laquelle
appartient cette sculpture. Ainsi qu’on l’a dit
depuis longtemps, l’art saïte est une renais-
sance: jusque dans les détails, c’est une imita-
tion, un pastiche de l’art de l'ancien empire.
Jamais il n’arrivera de prendre une œuvre de
l’ancien empire pour une œuvre de l’époque
intermédiaire, de celle du canon , car, du temps
du canon, le convenu domine, toutes les figures
sont conçues d’après le même modèle et la
sculpture n’a plus aucune liberté d’allure. Mais
il est très possible de confondre, à défaut de
dates précises, certaines œuvres saïtes imitant
le faire de l’ancien empire avec celles qui appar-
tiennent réellement à cette période reculée.
Seulement cette confusion n’est possible que
quand il s’agit de figures sans caractère, com-
munes, tranquilles et douces. L’art saïte est fin ,
soigné, n’excluant pas une certaine liberté de
pose, etc. Il n’est jamais énergique et bien
rarement original. A ce point de vue, cette tête

doit prendre place à côte du scribe et de tant
d’autres merveilles dont la date est certaine.
Elle appartient bien évidemment à l’ancien
empire. Ajoutons que c’est une des plus belles
choses qu’ait acquises depuis de longues années
le Musée du Louvre, même dans ses départe-
ments uniquement artistiques. Toutes conven-
tions mises à part, la sculpture italienne de la
grande période n’a rien produit de plus beau et
de plus vrai.

3° Une tête royale, très soignée, d’époque
récente. Le monarque représenté n’était certai-
nement pas un Egyptien , mais un Européen ,
probablement même un Romain. Nous en
donnerons bientôt une reproduction dans cette
Revue.

4° Plusieurs très intéressantes figurines en
terre cuite, que nous aurons aussi à publier
photographiquement. Ces terres cuites, que les
Grecs ont imitées, sont très rares en art égyptien.
Je signalerai : la partie supérieure d'un vase,
représentant une tète de femme, d’expression
commune, mais d’une grande vérité ; une
jeune tête royale d’époque saïte, qui sem-
ble sourire ; et une femme nue traitée avec
délicatesse et sobriété. Tout cela est à voir par
ceux qui voudront étudier à fond cette branche
d’art que les Athéniens et les Italiotes ont tant
développée.

5° Une délicieuse petite statue saïte. dont le
type se rapproche beaucoup de la statue de
Nechthorhib, qui est à l’entrée de la salle du
Musée Egyptien. La souplesse et le modelé des
membres sont remarquables. La figure est pleine
de grâce.

6° Un lot de charmants petits objets, parmi
lesquels on remarquera surtout : un bélier en
lapis lazuli, qui est d’une perfection étonnante ;
un Horus épervier en pierre dure avec plumes
en or; une Thoueris à tête de lionne ; une Sekhet
également très bien fouillée; un Osiris en bronze
avec incrustations d’or ; un Harpochrat assis
sur une fleur de lotus entre Isis et Nephthys ;
 
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