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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Reinach, Salomon: Buste d’athlète au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0101

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BUSTE D’ATHLÈTE AU MUSÉE DU LOUVRE

(Planche 10.)

Le magnifique buste cfatlilète que reproduit notre planche 10, bien qu’entré depuis
quatre-vingts ans au Musée du Louvre, avec les marbres de la villa Borghèse dont il
ornait un portique l, est loin d’avoir encore appelé l’attention dans la mesure de son
intérêt et de son mérite. M. Conze se plaignait, en 1864, qu’il n’en existât ni reproduc-
tion ni moulage 2. Il est vrai que ce buste avait été gravé, dès 1853, dans le cinquième
volume du Musée de sculpture de Clarac3; mais le savant allemand était bien excu-
sable de ne point le reconnaître sous l’incroyable travestissement que lui a infligé le
graveur. L’athlète aux traits virils, à l’expression sévère et presque maussade, est
devenu un jeune homme quelconque, doucereux et banal comme un héros grec de
Guérin. Il y a dans le recueil de Clarac bien des statues et bien des bustes qui, pour
avoir été gravés, n’en sont pas moins inédits.

M. Frœhner a inséré, dans son intéressant ouvrage les Musées de France, une repro-
duction du buste du Louvre par la phototvpie 4. Cet art était encore dans l’enfance au
moment où l’in-folio de M. Frœhner fut publié. La planche consacrée à notre buste, et
que n’accompagne malheureusement aucune notice, est particulièrement défectueuse.
La photographie, mal venue et prise de trop haut, a encore été gâtée par un silhouet-
tage maladroit. C’est ce qui explique comment M. Michaëlis, jugeant d’après cette
reproduction imparfaite, n’a pu reconnaître la ressemblance de l’athlète du Louvre avec
celui d’Ince Hall, dont M. Conze l’avait rapproché fort justement5; c’est ce qui explique
aussi que nous ayons cru devoir publier une œuvre qui n’a été, jusqu’à présent, ni bien
reproduite, ni étudiée.

Le buste du Louvre est en marbre pentélique; la partie supérieure de la tête, l’extré-
mité du nez et la poitrine sont des restaurations modernes, exécutées avec intelligence,
que la notice de Clarac ne signale pas. La tète est d'un ovale prononcé, effilée vers le
bas; la bouche a quelque chose de dur et de triste, caractère commun à plusieurs sculp-
tures de la même époque6. Le nez est fort, les yeux, petits et oblongs, sont comme

1. Clarac, Musée des Antiques, '1830, p. 132.

2. Archœologischer Anzeiger de Gerhard, 1864, p. 223.

3. Clarac, Musée de sculpture, pl. 1073, n° 308.

4. Frœhner, Musées de France, 1873, pl. xxxvii.

5. Michaëlis, Ancient marbles in great Britain, p. 367.

6. Michaëlis, loc. laud., observe ([ue ce caractère se

retrouve, bien plus prononcé encore, dans la tète de la
Junon Farnèse , Mommenti dell' Instituto, t. VIII, pl. i.
Cette tête a été considérée par Brunn comme une copie
d’après Polyclète (Annali, 1864, p. 297). Il n’est pas
certain qu’elle représente une Junon.
 
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