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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Müntz, Eugène: Pétrarque et Simone Martini (Memmi): à propos du Virgile de l'Ambrosienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0123

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PÉTRARQUE ET SIMONE MARTINI ( MEMM1 )

A PROPOS DU VIRGILE DE l/AMRROSIENNE

(Planche 13.)

L'amitié de Pétrarque a autant fait pour la gloire de Simone Martini que le génie même
de ce maître pur et suave entre tous, véritable Fra Angelico du xive siècle. Deux sonnets
souvent réimprimés rendent témoignagne de l’admiration du poète pour son ami et
compatriote, fixé comme lui à la cour d’Avignon :

Per inirar Policleto a prova fiso,

Con gli altri ch’ebber fama di quell’ acte,

Mill’ anni, non vedrian la minor parte
Délia beltà che m’ave il cor conquiso.

Ma certo il mio Simon fu in Paradiso,

Onde questa gentil donna si parte ;

Ivi la vide, e la ritrasse in carte,

Per far fede quaggiù del suo bel viso.

L’opra fu ben di quelle che nel Gielo
Si ponno immaginar, non qui fra noi,

Ove le membre fanno ail’ aima vélo.

Cortesia fe ; nè la potea far poi.

Che fu disceso a provar caldo e gelo
E del mortal sentiron gli occhi suoi.

t. « Quand Polyctète el les autres qui ont acquis de la
réputation dans cet art, l’auraient regardée à l’envi pen-
dant mille ans ils n’auraient pas vu la minime partie de
la beauté qui m’a subjugué le cœur. — Mais certes, mon
cher Simon a été dans le paradis, d’où cette noble dame
est venue; c’est là qu’il l’a vue, et qu’il l’a peinte sur le
papier, pour faire connaîire ici-bas son beau visage. —
L’œuvre fut bien de celles qui se peuvent imaginer dans
le ciel, et non au milieu de nous, où le corps voile l’àme.
— Simon a fait acte de courtoisie; il n’aurait pas pu le
faire apres être redescendu sur terre à la merci du chaud
et du froid, et après que ses yeux se furent de nouveau
habitués aux (simples) mortels.

«Quand vint à Simon la sublime pensée qui, sur mes

Gazette auchéologique. — Année 3 887.

(Quando giunse a Simon l’alto concelto
Ch’a mio nome gli pose in man lo slile,
S’avesse dato alh opéra gentile
Con la figura voce ed intelletto,

Di sospir molti mi sgombrava il petto,

Che ciô ch’ altri ban più caro, a me fan vile :
Perd che in vista ella si mostra umile,
Promettendomi pace nell’ aspetto ;

Ma poi ch’i’ vengo a ragionar con lei,
Benignamente assai par che m’ascolte,

Se risponder savesse a’ detti miei,

Pigmalion, quanto lodar ti dei
Dell’ immagine tua, se mille volte
N’avesti quel ch’io sol una vorrei! 1

instances, lui mit le stylet à la main, s'il avait donné à son
œuvre admirable la voix et fintelligence en même temps
que les traits, il m’aurait délivré la poitrine de bien des
soupirs qui me font paraître de peu de prix ce que les
autres ont de plus cher; car dans son portrait elle se
montre humble et sa face promet de me rendre le calme.
— Mais quand je viens ensuite à m’entretenir avec elle,
bien qu’elle semble m’écouter avec bonté, elle ne saurait
répondre à mes paroles. — Pygmalion, combien tu as dû
te louer de ta statue, puisque tu as eu mille fois d’elle ce
que moi je voudrais avoir une seule fois! » — Sonnets
XLIX et L. Voir les Rimes de François Pétrarque, trad.
F. Reynard.

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