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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Reinach, Salomon: Buste d’athlète au musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0102

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82 BUSTE d’athlète AU MUSÉE DU LOUVRE.

cerclés par des paupières en bourrelet qui ajoutent à la sévérité de l’expression b Les
cheveux, ceints d’une bandelette, sont coupés courts et disposés en petites boucles; ils
sont relevés sur le devant de la tête et descendent assez bas sur la nuque. Ces carac-
tères permettent de reconnaître avec certitude une statue d’athlète, bien que les
oreilles ne soient pas tuméfiées, comme elles le sont en général dans les têtes de lut-
teurs 1 2. L’étiquette du Louvre indique dubitativement le nom de Thésée : c’est une
attribution tout à fait invraisemblable. Glarac y voyait avec raison un athlète, en ajou-
tant qu’une physionomie semblable avait parfois été donnée à Mercure.

Les œuvres des sculpteurs contemporains de Phidias ou un peu plus âgés que lui,
comme Myron, Calamis, Pythagore de Rhégium, n’ont été signalées et étudiées avec
soin que depuis une vingtaine d’années 3. Le mérite d’avoir appelé l’attention sur elles
et d'avoir contribué par là à débrouiller la confusion des anciennes écoles, revient sur-
tout à M. Brunn. On a pu, en particulier, reconstituer un groupe de têtes, disséminées à
travers les musées de l’Europe, qui, bien que contemporaines de Phidias, appartiennent
à une école toute différente et ont été classées, à titre provisoire, sous le nom de Myron,
dont le Discobole du palais Massimi nous fait connaître par à peu près la manière.

A cette série de sculptures, dont l’étude n’est encore que commencée, se rattache le
buste du Louvre. M. Conze s’en est souvenu fort à propos, en 1864, devant une œuvre
analogue de la collection Blundell. On sait que cette riche galerie d’antiques, qui compte
plus de cinq cents numéros, a été créée au dix-huitième siècle par Henry Blundell, et
luxueusement installée à Ince Hall, près de Liverpool4. M. Conze y a signalé, entre
autres œuvres remarquables, une tête d’éphèbe grec, qu’il décrit ainsi : « Le visage est
d’un ovale un peu allongé, la tête est également assez longue dans son développement
du front à l’occiput. Les cheveux sont courts et bouclés, avec de petites mèches sur les
tempes. Cette tête me rappelle surtout la belle tête du Louvre, à droite de la porte d’en-
trée, dans la salle grecque, qui semble n’avoir pas encore été jugée digne d’une gra-
vure ou d’un moulage. Les oreilles de la tête d’Ince Hall, non moins que la disposi-
tion des cheveux, prouvent que cet éphèbe n’était pas étranger aux luttes athlétiques.
Je ne me souviens pas d’avoir vu ailleurs une indication si nette de l’oreille du pugiliste
tuméfiée par les coups. »

La tète Blundell, dont il existe des moulages, a été publiée5 en photographie dans

1. Même caractère dans la Junon Farnèse et d’autres
tètes de la même école.

2. Otfried Millier, Handbuch der Archœologie, § 329, 7;
Winckelmann, Monumenti inéditi, tav. LXIII; Histoire de
l’art, 1. IV, ch. 4; Rayet, Monuments grecs, 1877, p. 4-5.
Sur les cheveux courts des athlètes, voir Waldstein, Jour-
nal of hellenic studies, I, p. 172 et suiv.

3. Voir Brunn, Annali dell’ Instiluto, 1858, p. 374;

1879, p. 201; Kékulé, Ueber den Kopf de Praxitelischen
Hernies, 1882; Waldstein, Essays on the art of Pheidias,

1886.

4. Conze, Archæologischer Anzeiger, 1864, p. 223 ;
Michaëlis, Ancient marbles in great Britain, p. 333 et
suivantes.

5. Archœologische Zeitung, 1874, pl. 3 et p. 20 (Ancient
Marbles, p. 367); Wolters, Gipsabgüsse antiker Bildwerke,
n° 459 ; Kékulé, Ueber den Kopf des Praxitelischen Hermes,
p. 12. Elle avait déjà été signalée par Waagen, dans ses
Treasures of art (t. III, p. 257), qui l’attribue fort juste-
ment à la période immédiatement antérieure à Phidias.
 
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