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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Reinach, Salomon: La Vénus drapée au musée du Louvre, [2]: monnaies
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0308
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272 LA VÉNUS DRAPÉE AU MUSÉE DU LOUVRE.

L’étude des répliques que nous venons d’énumérer autorise, à notre avis, les conclu-
sions suivantes : 1° la statue de Paris donne une idée exacte de l’original; la restitution
de la main tenant la pomme est justifiée; la tête, avec son caractère archaïque et sans
stéphané, doit être considérée comme très voisine du modèle; 2° un certain nombre de
répliques sont probablement des portraits 1 ; 3° il n’est pas certain que l’un des seins fût
découvert dans l’original ; peut-être existait-il d’anciennes variantes du même type avec
ou sans le vêtement intérieur. M. Bernoulli pense que le sein a été couvert dans les
répliques qui ont fait office de portraits; c’est attribuer un bien vif sentiment de pudeur
à des Romaines qui se sont parfois laissé figurer, comme de nos jours Pauline Borghèse,
dans l’appareil de l’Aphrodite enidienne.

Nous pouvons maintenant passer à l'examen des quatre hypothèses qui se sont pro-
duites au sujet de la statue du Louvre et de ses répliques, hypothèses où l’on a tour à
tour fait valoir l’importance des monnaies de Sabine, l’air archaïque de la tète et
la nature de la draperie. Ces hypothèses sont les suivantes : 1° la Vénus Genetrix
est une réplique de la statue d’Arcésilas; 2° elle est une réplique de VAphrodite clans les
Jardins d’Alcamène; 3° elle appartient à l’époque alexandrine; 4° elle remonte à un
original de Praxitèle. Il n’est plus nécessaire de discuter l’interprétation de Winckelmann,
qui voyait des danseuses dans les statues de cette série1 2, ni celle de quelques anti-
quaires du siècle dernier, dont se sont inspirés les restaurateurs, qui s’imaginaient y
reconnaître des Muses. On peut contester l’épithète de la déesse, Uranie ou Genetrix,
mais c’est bien toujours d’une Aphrodite qu’il s’agit.

1° La Vénus d'Arcésilas. — On sait que Jules César croyait descendre de Vénus3 et qu’il
portait sur lui l’image de la déesse armée, sans doute gravée sur le chaton d’une bague 4.
Appien raconte5 que, la nuit avant la bataille de Pharsale, César invoqua Vénus Victrix,
promettant de lui élever un temple s’il était vainqueur, et qu’il donna comme mot
d'ordre ou cruvÔY)p.a à ses soldats le nom de cette déesse, alors que les Pompéiens rece-
vaient celui d’Hercules invictus6. La guerre terminée à son avantage, César dédia le
temple promis à Vénus Genetrix, aïeule de la famille des Jules, — wç àp^yÉTiSoç toO
yevouç aûToO oùViqç, dit Dion Cassius 7, — le 25 ou le 26 septembre de l’an de Rome 7088.
Peut-être voulait-il, en évitant dans la dédicace l’épithète de Victrix, dissimuler ce

1. Cf. Burkhardt, der Cicerone, 4e éd., p. 101.

2. Winkelmann, Werke, V, p. 25 (Hist. de l’art, t. V,
c. 3, § 5). Cf. Visconti, Mus. Pio Clem., t, III, p. 44. Sui-
les danseuses figurées par la sculpture antique, cf. l’inté-
ressante notice de Rayet, Monuments de l’art, Ue livr.,
pl. vi et vii.

3. Caelius, ap. Cic, ad Famil., VIII, 15; Suétone,
Caes., 6, 49; Velleius Paterculus, II, 41.

4. Dion Cassius, XXXXlIi, 43.

5. Appien, Guerres civiles, II, (38.

6. César fit encore de même à Cordoue, d'après Appien,
Guerres civ., II, 104. Cf. Dion Cassius, XLIII, 43 : SûvOr;p.a

aüTTjv Èv rot; TîXst'crrotç /al p.Eytarotç xivoôvoi; STïOtaro.

7. Dion Cassius, XXXXlIi, 22; Appien, Guerres civ.,
Il, 102.

8. Les fastes des Arvales et les fasti Pinciani donnent
la date a. d. VI Kal. Oct., les fasti Vallenses le jour précé-
dent, a. d. VI! Kal. Oct.
 
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