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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Reinach, Salomon: La Vénus drapée au musée du Louvre, [2]: monnaies
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0309

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LA VÉNUS DRAPÉE AU MUSEE DU LOUVRE. 273

qu’une victoire remportée contre des Romains avait naturellement d’odieux b Le temple
de Vénus Genetrix construit sur le forum resta l’objet de toute la sollicitude de César.
Nous connaissons un certain nombre d’objets d’art qui y furent placés par le dictateur2;
c’est là qu’il reçut le sénat dans une occasion solennelle, restant assis au milieu des
sénateurs debout3; dans les honneurs qui lui furent rendus après sa mort, la mention
du temple revient à plusieurs reprises4 et c’est dans le sanctuaire de l’aïeule des Jules
qu’Octave éleva à son père adoptif une statue d’airain avec une étoile sur la tête5. En
Fan 20 après J.-C., les villes d’Asie qui avaient été détruites par un tremblement de terre,
et que Tibère avait rebâties ou restaurées, dédièrent, près du temple de Vénus

f

Genetrix, une statue colossale de l’empereur6 dont il nous reste une reproduction sur
des monnaies de bronze7; nous en connaissons aussi la base sculptée par une copie qui
en fut faite à Pouzzoles8. Sous Néron encore, les sénateurs se réunirent dans ce temple
de Vénus pour juger Paetus Thrasea9.

La statue qui ornait le sanctuaire de ce temple célèbre était la Vénus Genetrix
d’Arcésilas. « Vairon, dit Pline10, vante Arcésilas, ami familier de Lucius Lucullus, dont
les modèles se vendaient d’ordinaire plus cher aux artistes eux-mêmes que les ouvrages
des autres. Il ajoute que ce sculpteur exécuta une Vénus Genetrix qui est dans le forum
de César, mise en place avant d’être achevée, tant on avait hâte de la dédier ; que ce même
artiste convint avec Lucullus de faire, pour 1.000.000 de sesterces, une figure de la Félicité,
figure dont on fut privé par la mort de F un et de l’autre; qu’Octave, chevalier romain,
voulant faire faire une coupe, Arcésilas lui en vendit le modèle en plâtre un talent. »
Plus loin11, citant encore Varron, Pline rapporte qu’Arcésilas était Fauteur d’une lionne
en marbre et d’amonrs ailés jouant avec elle, le tout taillé dans un seul bloc. Enfin, il
est question de centaures portant des nymphes, œuvres d’Arcésilas, placés par Asinius
Pollion dans un des édifices construits par lui12. A cela se bornent les renseignements
que les textes nous donnent sur ce sculpteur13; tout concis qu’ils sont, ils ne présentent
pas moins un vif intérêt, puisque la statue de Vénus Genetrix par Arcésilas est la seule

L Wissowa, de Veneris simulacris, p. 23. Cf. Appien,
Guerres civ., II, 101 : rà 51 'Pcouaiwv cpuXaija[j.ëV0ç apa,
wç spcpuXia, ou/. sor/.oxa xe aùxw /.ai 'Pwp.aiotç aicrypà /.ai

a-aiaia, sjuypâ-iai OpiâaSw. Cependant l’idée de la Victoire
resta attachée au nom de Vénus Genetrix, et les jeux
institués à cette occasion par César furent appelés
indifféremment VENERIS GENETRICIS et VJCTORIAE
CAESARIS. Cf. Mommsen, Corp. inscr. lut., t. I. p. 397;
Rcifferscheid, Annali deiï Instit., 1863, p. 370, 371.

2. Pline, Ilisl. nat., VII, 126; VIII, 155; IX, 116;
XXXV, 26 et 136; Appien, Guer res civ., If, 102; Dion
Cass., LI, 22.

3. Suétone, Caes., 78; Dion Cass., XXXXIV, 8.

4. Suétone, Caes., 84; Pline, Hist. nat., II, 93; Dion
Cass., XXXXV, 6; Servies, ad Aen., VIII, 681.

5. Dion Cass., XXXXV. 7.

6. Cf.Pottier et lteinaeh, La nécropole de Myrina, t. I,

p. 51.

7. Eckhel, Doctrina nunmorum, t. VI, p. 192.

8. Corpus inscr. lat., t. X, i, p. 201, où l’on trouvera la
bibliographie.

9. Tacite, Annales, XVI, 27.

10. Pline, Hist. Nat., XXXV, 155; éd. Littré, t. Il,
p. 487. Cf. L. von Urlichs, Arbesilaos, I9tes Programm
zurStiftungsfeier des Wagnerischen Kunstinstitûtes, Würz-
bourg, 1887, p. 6. On lisait autrefois HS LX, c’est-à-dire
60,000 sesterces; Dellefsen, d’après le manuscrit de Bam-
berg, a corrigé HS |X|,c’est-à-dire 1.000.000 de sesterces
ou 200.000 francs.

11. Id., ibid., XXXVI, 41 ; éd. Littré, t. II, p. 506.

12. Id., ibid., XXXVI, 33 éd. Littré, t. II, p. 505.

13. Qverbeck, Schriftquellen, nos 2268-2270.
 
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