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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 12.1887

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Courajod, Louis: Quelques sculptures en bronze de Filarete, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25011#0323
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QUELQUES SCULPTURES EN BRONZE DE FILARETE. 287

Cette scène est entourée par un encadrement au bas duquel on lit en capitales romaines
le mot VICISSATIM. Elle est circonscrite par des pilastres et fermée en haut par une voûte
à caissons dessinant une de ces dispositions architectoniques telles qu’on en voit dans
les bas-reliefs de Donatello et de son école. C’est là un des encadrements familiers à toutes
les compositions du milieu du xve siècle; c’est le portique obligatoire. Au dessus, un
fronton de profil antique se dessine, et les rampants de ce fronton sont chargés de deux
figures de génies nues et couchées. Les caissons dont la voûte est décorée sont alternati-
vement ronds et en losange, et, de cette voûte, ou de cette arcade qui surmonte l’ensemble
du sujet, on voit pendre, rattachés par de gros anneaux, les objets suivants se détachant
sur le fond et ainsi groupés : 1° un arc et son carquois rempli de flèches; 2° un bouclier
orné de l’image d’un homme nu, et, à côté, une hache à deux tranchants ; 3° un casque
sur lequel est représenté en relief un Centaure. Ce casque est associé à une seconde
hache à deux tranchants.

Le fond du bouclier et le fond des caissons de la voûte, ainsi que le fond sur lequel se
détachent les génies, sont granulés et comme frappés, avant la fonte, par un outil d'une
forme spéciale produisant un semis de petits pois.

N'eût-on pas l’inscription pour se guider, il serait impossible de méconnaître le sujet
de ce bas-relief. L’auteur a voulu représenter le combat d’Ulysse et du mendiant Irus.
C’est une illustration très exacte du commencement du dix-huitième chant de l’Odvssée.
La tète de mouton ou de chèvre qu’Antinous lève en l’air, c’est l’enjeu du combat, c’est
le morceau de viande dont parle Homère. La femme qui regarde la lutte, postée entre
les deux piliers, c’est Pénélope ou la Nourrice.

Si le sens de la composition ne peut pas être douteux pour personne, à mes yeux, l’at-
tribution du travail ne peut pas l’être davantage. Le nom de Filarete, ce monomane
d’antiquité grecque, s’impose avant tout autre à la pensée. Dans son Traité d’archi-
tecture, l’auteur des portes de Saint-Pierre s’est chargé lui-même de nous renseigner
sur ses prétentions archéologiques. Voici un des passages où Filarete fait, avec ostenta-
tion, à propos d’un pavement en mosaïque, étalage de ses connaissances en matière de
mythologie et d’histoire ancienne :

El pavimento voglio che siajfacto intorno per ispatio d’un braccio da ogni banda che paia corne
dire terreno, e poi in quel mezo sia corne a dire il mare ; cioè che paia acqua in nel quale dimons-
tramento sia quando il figlio di Dedalo, cioè Icaro volse volare col padre e casco nel mare; e
cosi quando Theseo ne meno Phedra e lassa la sorella cioè Ariadna nel P isola; e corne Egeo, suo
padre, si getto dalle finestre del palazo perche vidde le velle nere. E ancora li dei marini. E cosi
voglio ancora quando Leandro d’Abido notava per lo mare che portava Ero e andavala a vedere alla
sua casa. Questo voglio che siano in nella meta. Nell’ altra, voglio che sia quando Artemisia prese
i Rodiani e colle loro medesime navi ando poi a pigliare Rhode. E anchora le navi d’Octaviano,
quando prese Cleopatra. E anchora quella navicella che passo Cesare di nocte quel bracio di mare
con tanta fortuna. E anchora quando noto con quella lettera in mano. E quella di Pompeio quando
fu morto e altre cose voglio anchora fare, questo in quanto al pavimento. Aile volte di sopra voglio
che sia corne Phaëtonte mena i cavalli del sole ; e Dedalo quando vola cosi un poco piu abasso ;

Gazette archéologique. — Année 1887. ‘in
 
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