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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

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Nr. 3-4
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Maury, Alfred: Les situles en bronze: des musées d'este et de Bologne
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0063
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LES SITUEES EN BRONZE

DES MUSÉES DESTE ET DE BOLOGNE

(Planche 12.1

Entre les découvertes qui sont venues, depuis une douzaine d’années, apporter des renseigne-
ments inattendus sur l’état social et sur les arts des populations primitives du nord-est de l’Italie,
les situles de bronze ornées de représentations figurées occupent incontestablement la première
place. Depuis peu, d’autres vases du même genre se sont ajoutés à ceux qui avaient été antérieu-
rement mis au jour. On en a rencontré non-seulement dans le sol du territoire de l’antique
Felsina, mais encore dans la Garniole et dans divers cantons contigus à la Vénétie. Nous citerons
notamment les situles de Moritzing et celles dites Arnoaldi-Veli et Watsch. Il n’y a pas longtemps,
M. Léo Benvenuti a donné un très intéressant mémoire sur la situle découverte près d’Este, dési-
gnée par le nom de ce savant antiquaire [La situla Benvenuti nel Museo di Este. Este, 1886). Ce
travail est accompagné de planches reproduisant, dans de grandes dimensions et de la manière la
plus exacte, le vase en question et les sujets qui le décorent. M. Léo Benvenuti est conduit, par
l’examen auquel il s’est livré, à regarder ce vase comme datant, au plus tard, de la seconde
moitié du ve siècle avant notre ère, mais étant vraisemblablement plus ancien.

Pour mettre les archéologues à même d’étudier, d’une manière comparative les situles en
bronze, aujourd’hui connues, et qui ont été découvertes en diverses localités de la région qui
s’étend de la Romagne à la Carniole, nous croyons utile de reproduire ici, avec quelques amélio-
rations dues à l’auteur, la plus grande partie d’un mémoire important que M. Alfred Maury avait
fait paraître, en 1882, dans le Journal des Savants, sur les antiquités dites euganéennes, et où il
a traité de ceux des monuments dont nous parlons qui avaient été publiés jusqu’alors, et en
particulier des situles des musées d’Este et de Bologne.

Le district de la Venétie, que traversent les monts Euganéens, a fourni, depuis un
certain laps d’années, de curieuses antiquités se rapportant à des temps antérieurs
à la domination romaine. La région où ces vestiges ont été mis au jour fut certai-
nement, dès un âge reculé, le siège d’une population nombreuse et le foyer d’une
industrie assez développée. Elle était habitée par une nation que les Romains dési-
gnaient sous le nom d’Euganéens (Euganei), appellation restée attachée à la petite
chaîne de montagnes qui s’élève en ce canton de la Vénétie. Les Euganéens sont
représentés par eux comme établis là depuis une époque fort ancienne, et Pline le
Naturaliste prétend expliquer leur nom par le grec eùyevetç, signifiant bien nés, mot
qui aurait fait allusion à la noblesse de leur race. Ce qui est constant, c’est qu’on était
enclin à voir dans les Euganéens les descendants des premiers maîtres de la contrée.

Gazette archéologique. — Année 1888. 7
 
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