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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Molinier, Émile: La collection Spitzer
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0126
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112 LÀ COLLECTION SPITZER

les nuages. A droite, un autel allumé et un arbre; à gauche, un arbre et un bélier dans,
un buisson.

Revers. — Le revers est entièrement recouvert d’une plaque d’argent décorée de
larges rinceaux gravés, terminés par des fleurons encadrant cinq médaillons circulaires,
l’un occupant le centre, les quatre autres les angles. Au centre, l’Agneau mystique,,
debout sur ses quatre pieds et la tête entourée d’un nimbe crucifère; sur un bandeau qui
entoure le médaillon on lit : + AGrNVS DOMINI. — Dans les médaillons des angles sont
représentés les quatre vertus cardinales, sous les traits de femmes vues de face, à mi-
corps, et coiffées de couronnes composées de pièces articulées; elles n’ont chacune pour

attribut qu’un volumen\ elles sont accompagnées des inscriptions : + 1VSTICIA;-p

PRVDENGIA; — + FORTITVDO; — + TEMPERENCIA. — Bordure de rinceaux
symétriques.

La tranche est ornée sur ses quatre faces de plaques d’argent gravées de rinceaux; sur
la partie antérieure on lit l’inscription suivante ; IilC CDNTVR RELIQVIÆ SGI
IOHANN1S. PAPT. ET CIRIACL PANCRACE. KILÏAN. MART [Hic eonduntur reliquiæ
sancti Johannis Baptistæ et Ciriaci, Pcincracii, Kiliani martyrum). (Longueur :
Qra 255. — Largeur : 0m 230. — Épaisseur ; Ûm 017.)

Mais laissons l’orfèvrerie religieuse pour jeter un coup d’œil sur la vaisselle de table,
qui n’est pas moins bien représentée, par des spécimens moins nombreux, à vrai dire,
mais dont plusieurs sont absolument d’une importance capitale. Où trouver une salière
aussi charmante que ce petit monument cà triple étage, soutenu par d’élégantes figures
de chimères, dont Androuet du Cerceau semble avoir donné le modèle? Où trouver des
pièces plus somptueuses que ces grandes coupes de vermeil, qui rappellent chacune
dans de délicats bas-reliefs les principaux évènements du règne de l’un des Douze Césars?
Si l’on peut reprocher quelquefois à l’orfèvrerie allemande duxvi* siècle de manquer de
simplicité, de conserver encore en pleine Renaissance certaines des exagérations du style
gothique à la fin de sa carrière, pareil reproche, à coup sûr, ne pourra être fait au bocal
en argent niellé et doré dont on trouvera ici la reproduction, non plus qu’aux deux
salières qui l’accompagnent (planche 30-31). Rien ne choque ici, ni la forme ni le décor,
aussi sobres et de bon goût l’un que l’autre. Cette décoration d’arabesques niellées ne se
retrouve, il est vrai, que rarement dans l’orfèvrerie allemande de cette époque; on en
pourrait citer trois ou quatre exemples, entre autres une superbe coupe, que possède le
Louvre, et c’est tout. Certes, l’orfèvre d’Augsbourg, qui a créé le bocal de la Collection
Spitzer avait été à bonne école, ou du moins, entre tous les recueils de gravures qui
fournirent tant de modèles aux artistes à cette époque, il avait su choisir ceux qui
contenaient les conceptions les plus simples et les mieux pondérées.

C’est vers la fin du xvie siècle qu’ont dû être exécutées en Allemagne les salières dont
les gravures rappellent les délicats ornements que les horlogers ont si souvent placé sur
 
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