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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Molinier, Émile: La collection Spitzer
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0125
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LA. COLLECTION SPITZER 111

Si l’on voulait s’arrêter aux pièces d’orfèvrerie religieuse que renferme la Collection —
près de deux cents numéros — il faudrait de longues pages pour en faire une simple
énumération : châsses, reliquaires et monstrances de toutes formes et de toutes
dimensions, crucifix, colombes eucharistiques, calices, ciboires, sont là qui font revivre
l’histoire d’un art qui fut l’art par excellence au Moyen Age. Toutes les nationalités y sont
représentées l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne, et par des échantillons dont
beaucoup sont connus et depuis longtemps célèbres. Si l’orfèvrerie de Limoges, du xne
au xive siècle, par l’abondance des pièces qui la représentent dignement, prouve qne
c’est en France que Spitzer a formé sa Collection, certains monuments de prove-
nance allemande appartenant à l’art des bords du Rhin ou de pays plus éloignés,
montrent qu’il n’a eu garde de négliger de se fournir dans la patrie du moine Théophile
de quelques-unes de ces œuvres soignées et curieuses que l’on garde jalousement en des
trésors tels que ceux de Trêves, de Cologne ou d’Aix-la-Chapelle. La collection compte
quelques-uns — quatre si je ne me trompe — de ces autels portatifs, si rares en France,
si rares même que je n’en vois guère de dignes d’être cités que ceux du Trésor de
Conques. L’un de ces autels, dont on trouvera ici la reproduction, face et revers, rappelle
du reste, par sa forme de tablette, comme aussi celui que possède depuis peu d’années
le Musée de Clony, ceux de la célèbre abbaye. Ce curieux monument (planche 23-24),
dont l’exécution n’est pas exempte d’une certaine barbarie, est de nationalité allemande;
peut-être même a-t-il vu le jour en Bavière, à la fin du xie ou à l’aube du xne siècle.

Cet autel affecte la forme d une tablette rectangulaire. La face se compose d’une
pierre enchâssée dans une âme de bois et entourée d’une plaque d’argent formant ban-
deau sur les quatre côtés. Sur cette plaque sont gravés quatre sujets séparés par des
frises de feuillages ou de rinceaux; une frise de rinceaux contourne également toute la
plaque. Les personnages s’enlèvent en argent sur un fond doré.

A la partie supérieure, on voit le Christ, assis dans une auréole circulaire, la tête
entourée d’un nimbe crucifère; de la main gauche il remet un livre à saint Paul; de la
droite, les clefs du paradis à saint Pierre. A gauche se tient debout saint Biaise, accom-
pagné de Finscription suivante, dont les lettres sont placées verticalement les unes au
dessous des autres : SCS BLASIVS; — à droite, saint Nicolas, accompagné de l’inscrip-
tion : SCS NICOLAYS. Tous deux sont nimbés, imberbes, vêtus de la chasuble et du
pallium, et tiennent une crosse à la main.

Plus bas, on voit, à gauche, Melchisédech, barbu, accompagné de l’inscription :
MELCHISEDECH, et à droite Aaron tenant un encensoir : AARON. Il est barbu et ses
cheveux longs sont ceints d’une couronne composée de plaques articulées.

A la partie inférieure est représenté le sacrifice d’Abraham. Abraham, l’épée
levée, va frapper Isaac, qu’il tient par les cheveux ; la main de Dieu apparaît dans
 
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