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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Roman, A. A.: Les tombeaux d’Assouan
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0047
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LES TOMBEAUX D’ASSOUAN

Assouan n’a jamais présenté de monuments des temps pharaoniques qui aient pu
arrêter longtemps l’attention des Égyptologues. Il suffit de citer quelques inscriptions
éparses, gravées sur les rochers, au bord du Nil, non loin de la gare du chemin de fer qui
réunit Assouan au petit village de Shellal, en face du Philœ, puis, celles plus nombreuses
qui bordent, à travers le désert, la route de la première cataracte. La plupart d’entre elles
ont été relevées et traduites par Champollion. On peut nommer encore, au sud-est de la
ville, un petit temple d’origine ptolémaïque, perdu au fond d’un trou. Il n’offre que peu
d’intérêt archéologique. Nous ne parlerons que pour mémoire d’un obélisque ébauché
resté sur place dans une carrière de granit. S’il eût été terminé, il aurait compté parmi
les plus élevés; sa longueur est de 32 mètres. Il y a dans la partie supérieure une légère
fissure. Serait-ce pour ce motif qu’on l’aurait abandonné? Il est fâcheux qu’il ne porte
aucun texte épigraphique. Nous ne comptons pas non plus les cercueils d’époque
byzantine trouvés en creusant une tranchée sur la voie ferrée d’Assouan à Shellal ; deux
d’entre ces cercueils en terre cuite ont leurs fragments conservés au musée de Boulaq.

En face du port d’Assouan, l’ile d’Éléphantine, la moderne Geziret-Assouan, dont les
dattiers aux belles cimes vertes font un si piquant contraste avec les hauteurs jaunâtres
de la rive opposée, mériterait les honneurs d’une monographie. Ni le temps, ni les
hommes n’ont épargné l’antique Abou; on sait que le grand temple élevé par Amen-
liotpou III, décrit par les membres de la commission d’Égypte dans leur ouvrage, a été
démoli en 1822, le gouverneur turc d’Assouan ayant voulu en employer les maté-
riaux. Sur les ruines du temple, au sud d’un petit village de barbarins, on voit encore
une statue très endommagée d’Osiris, où l’on déchiffre à grand’peine le cartouche de
Ménéplitah. En s’avançant à l’est, tout au bord du fleuve, on rencontre une grande porte
de granit d’époque ptolémaïque ainsi qu’un quai, dont les substructions seules datent
des temps pharaoniques. Là se trouvait assurément le nilomètre dont parle Strahon, et
à la place, une moderne saqieh anime de son grincement monotone les ruines silen-
cieuses de la ville chère au dieu Khnoum.

Sur la rive occidentale du Nil s’élève une suite de collines dont la principale vient
côtoyer le fleuve en face d’Assouan, puis s’infléchit brusquement à l’ouest. A l’endroit
où la montagne se bifurque, se dresse le point culminant. Au sommet, un oratoire con-
sacré à un cheikh (Qoubbet-el-hauwci) détache sa blanche coupole sur l’immuable azur

Gazette archéologique. — Année 1889. K
 
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