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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Roman, A. A.: Les tombeaux d’Assouan
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0048
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34 LES TOMBEAUX D’ASSOUAN

du ciel ; on domine de là toute l’étendue de la vallée d’Assouan et le commencement
des rapides qui forment la première cataracte.

Au dessous et à côté, des pans de murailles, derniers débris d’une sorte de château
d’époque romaine ou même musulmane, abritent un hypogée divisé en plusieurs
chambres, qui a servi de sépulture aux temps de l’ancienne Égypte. Depuis sa profa-
nation, antérieure à l’époque gréco-romaine probablement, cette tombe n’a jamais
été comblée, protégée qu’elle était contre le sable et les cailloux croulants par
les ruines qui surplombent; aussi ses vicissitudes ont-elles été nombreuses. Toutes les
inscriptions hiéroglyphiques ont été mutilées et recouvertes d’un badigeon. Des coptes
s’y étaient établis, ainsi que T attestent plusieurs graffiti, et les voyageurs qui se sont
succédé à des époques plus ou moins reculées, se sont plu à y laisser en diverses langues
des traces de leur passage.

Il est évident que ce sont là des vestiges de la nécropole des anciennes villes d’Abou
(Éléphantine) et de Souanou (Assouan), nécropole dont la position répond à celle de
Contra-Syène (Cfharb-Assouan).

Le versant de cette même colline, qui descend jusqu’au bord du Nil, est entièrement
recouvert de sable jaune très-fin, que le vent soulève et que la pente entraîne insensi-
blement dans le fleuve. Vers la fin de 1885, à quelque distance des ruines dont nous
venons de parler, le sable laissait émerger la crête de deux murs parallèles s’élevant le
long de la montagne, perpendiculairement au cours du Nil. Le général sir Francis
Grenfell, qui commandait à cette époque les troupes de l’occupation anglaise dans la
haute Egypte, et qui avait établi son quartier général à Assouan, eut l’idée de faire
déblayer ces deux rangées de murs et de continuer les fouilles, s’il y avait lieu. On mit
au jour, entre ces murailles de pierrre sèche, un escalier dont les marches sont assez
raides et au nombre de 92. Il aboutit à une plate-forme située à peu près à mi-côte.
C’est à partir de là qu’ont été creusées dans le granit, le long d’une ligne à égale dis-
tance environ du pied et du sommet de la montagne, suivant sans doute un filon plus
friable, les tombes que nous allons essayer de décrire.

Sur cette plate-forme donnent deux ouvertures. Elles étaient entièrement remplies de
sable et de fragments de rochers ; leur déblaiement a donné lieu à de grandes difficul-
tés, le sable retombant dans les espaces laissés vides par les travailleurs.

Les fouilleurs travaillaient sous les ordres de Moustapha efïendi Shakir, agent consu-
laire britannique à Assouan. Ils ont immédiatement désigné ces deux tombeaux par les
numéros 25 et 26. (Nous n’avons pu arriver à savoir pourquoi ce numérotage, qui s’est
continué pour toute la série des hypogées découverts, avait commencé à partir du
chiffre 25.)

La baie qui donne accès à la tombe n° 26 est située vis à vis de l’escalier; elle est très
élevée et présente une particularité : vers le tiers de sa hauteur, elle est divisée en deux
par un large linteau, réservé dans le rocher ; ce qui crée, pour ainsi dire, une fenêtre
au dessus de la porte. Avant d’aller plus avant, on remarque, à droite en entrant, la
 
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