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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Froehner, Wilhelm: Terres cuites grecques de la collection Moore, à New- York
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0107
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TERRES CUITES GRECQUES

DE LA COLLECTION MOORE, A NEW-YORK

(Pl. 17 ET 18)

Au moment où je me chargeai d’écrire un article sur ces deux terres cuites, on ne
pouvait prévoir que M. Moore nous serait bientôt enlevé à la force de l’âge et qu’il ne
me lirait plus. M. Moore était un amateur d’une rare distinction, plein de tact et d’expé-
rience dans le choix des objets; artiste lui-même, l’orfèvre le plus estimé du Nou-
veau-Monde. Il a légué sa collection, valant de cinq à six millions, au Musée métro-
politain de New-York. Les figurines dont je vais m’occuper, il les considérait comme
deux joyaux de l’art grec. Je suis absolument de son avis.

L’explication des sujets ne fait pas de difficultés. A la planche 17, nous voyons une
Vénus marine. Couchée sur un dauphin de grande allure, elle se promène sur les flots.
Cette image de femme a une grâce, une jeunesse, une poésie adorables. Elle est là,
souriante, sans fierté, irréprochablement belle; une Cléopâtre plutôt qu’une déesse.
L’éventail à la droite, elle saisit de sa main gauche la draperie déployée en voile,
et que le sculpteur a maniée comme on fait d’une pièce de soie : molle et transparente
sur les chairs, puis se gonflant et se raidissant au souffle de la brise. Une stéphané, des
boucles d’oreilles|, et une amulette suspendue entre les seins, forment la parure de
Vénus.

Le motif est connu ; on l’a rencontré bien des fois, et des terres cuites analogues ont
été publiées dans différents recueils, celle, entre autres, qui se trouve en tête de la Collec-
tion Sabourofï1 ; puis le groupe de Myrina, qui porte une signature d’artiste (’ApTÉywvoç)2.
Mais la terre cuite de M. Moore leur est supérieure par le style, plus simple et plus fort,
bien qu’elle date de l’époque impériale romaine. On ne se trompera pas de beaucoup en
plaçant toutes ces terres cuites au règne des Antonins, ou plus tard, si l’on veut.

La planche suivante (n° 18) représente une jeune fille étendue sur un rocher qui

1. Furtwângler, pl. 76. — Elle venait d’être
publiée par Cartault, Collection Lecuyer, pl. N4.
L’exemplaire de la Collection Hoffmann (mon Cata-

logue, n° 58, pl. xii) s’est vendu 3.800 fr.

2. Anzeiger zum Jahrbuch des arch. Institutes, 1889,
p. 90.
 
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