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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

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Froehner, Wilhelm: Terres cuites grecques de la collection Moore, à New- York
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https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0108
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TERRES CUITES GRECQUES DE LA COLLECTION MOORE

simule un lit de repos. La tête soutenue par le bras gauche, qui s’accoude sur le lit, elle
lève le bras droit et sa main droite effleure le sommet delà tête. M. Cartault déjà faisait
remarquer que l’Ariane du Musée du Vatican a exactement la même attitude, et que
les deux figures ne diffèrent que par la coiffure et le jet de la draperie1. Même l’armille
au bras et la nudité du sein se retrouvent sur le marbre du Vatican. Un tambourin est
appuyé contre le lit.

Là aussi, il y a une terre cuite toute pareille à citer1 2, et dans la collection van
Branteghem on voyait une figure semblable, une Joueuse de lyre, assoupie sur un
rocher3. Les scènes de ce genre se passent dans le séjour des bienheureux, où les
mortes se distraient par la musique et les jeux, et se réconfortent par le sommeil.

Il n’arrive pas souvent qu’un ouvrage antique en marbre ou en bronze ait un degré
de parenté quelconque avec nos figurines de terre. La ressemblance, pour ne pas dire
l’identité, de Y Ariane avec la pièce que je publie n’est donc pas sans intérêt, et ce
serait à noter si, de l’explication de la terre cuite, une lumière, si faible qu’elle fut,
rejaillissait sur l’explication du marbre. On n’est pas d’accord sur la destination primi-
tive de Y Ariane. Avait-elle servi de décor à un tombeau de femme? ou faisait-elle
partie d’un groupe, avec Thésée ou Bacchus et ses suivants? A l’heure qu’il est, ni
l’une ni l’autre de ces hypothèses n’est admise sans contestation, mais la seconde étant
impossible à soutenir4, je crois que la première s’impose de nouveau, et que la figurine
de M. Moore lui prête un nouvel appui. Les arguments qu’on a produits pour nier la
destination sépulcrale de Y Ariane n’ont pas force de preuve; à une morte, disait Frie-
derichs5, il faut le sommeil de la mort, paisible, immobile, non agité par les rêves.
C’était confondre l’idée chrétienne du sommeil éternel avec la fiction antique, infini-
ment plus gaie et plus vivante.

FROEHNER.

1. Cartault, 2e Collection Lecuyer, pl. 38, 2.

2. Voir la note précédente.

3. Catalogue du Burlington Club, n° 156; Cata-
logue de vente, n° 335.

4. M. Helbig aussi pense que la statue (dont le lit,

en forme de rocher, est moderne) n’a pu faire partie

d’un groupe. Oejfentliche Sammlungen in Rom, t. I,
n° 212.

5. Gypsabgüsse antiker Bildwerke, 2e édition (par
Wolters), no 1572. — E. Braun, Ruinen und Museen
Roms, p. 352.
 
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