Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 14.1889

DOI article:
Brutails, Jean-Auguste: Notes sur les églises d’Espira de l’Agly et de Taxo d’Avail (Pyrénées-Orientales)
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0055
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
NOTES SUR LES EGLISES D’ESPIRA DE L’AGLY

ET DE TAXO D’AVAIT

( PYRÉNÉES-ORIENTALES )
(Planche 9)

La date de construction de l’église du prieuré d’Espira de l’Agly n’est pas connue.
Nous savons que les religieux d’Espira firent consacrer une église au mois de juin 1J 30;
mais il est permis de croire que cet édifice n’est pas celui qui existe aujourd’hui. Le
testament que fit Pons de Vernet, le 26 avril 1211, en partant pour la Terre Sainte, laisse
supposer que l’église actuellement debout était en construction à cette époque1.

Le plan est des plus simples : la nef se compose de cinq travées à peu près carrées.
Dans l’angle nord-ouest, le clocher, qui est carré, déborde les lignes extérieures
du monument2. A l’est, un chevet particulièrement intéressant comprend un petit
chœur, sur lequel s’ouvrent deux absides jumelles. Ce chevet est plat à l’extérieur.

Sur le côté sud, deux portes : l’une, fort simple, percée dans la travée centrale, mettait
en communication l’église et le cloître, dont il reste des vestiges. La grande porte est
pratiquée dans la. dernière travée vers l’est. Cinq fenêtres prennent jour au sud, de
même que deux œils-de-bœuf, qui se trouvent au dessus du second et du troisième pilier;
il existe une autre fenêtre dans le pignon oriental.

Le mur méridional, sur la longueur correspondant à la dernière travée et jusqu’à
l’angle sud-est, est beaucoup plus épais. Ce renforcement a une double raison : d’abord
la présence de la grande porte3; ensuite, l’existence sur ce point d’un couloir où l’on

1. a Et relinquo operi ejusdem domus Sancte-
Marie de Aspirano M. Solidos barchinonensium et
G. eiminas ordei, et ut prier ejusdem nomus et cano-
nici faciant et edificent ad honorem Dei, in ecclesia
nova, altare beati Jacobi appostoli et teneant illud
bene ornatum et illuminatum. » Archives des Pyré-
nées-OrientaleE. Gartulaire du Temple, f° 16.

2. Il est, paraît-il, question de réparer ce clocher;
je me permettrai de faire observer que les clochers de
la contrée avaient une destination militaire : de là
leurs formes massives et leur aspect de donjon ; cer-
tains d’entre eux étaient commandés par un capitaine.
Ge serait un non sens que de. terminer ces tours par
une llèche ; il n’y a qu’un couronnement qui con-
vienne à leur rôle historique aussi bien qu’à leur

Gazette archéologique -— Anni.k J800.

forme : c’est un crénelage.

3. La porte était généralement fort ornée dans les
églises du pays. Très souvent, c’est un morceau
remarquable, comme à l’église du Boulou, — à l’église
de Brouilla si intéressante par le plan de son chevet en
forme de trèfle, — à Eus, — au Monestir-del-Gamp,
— à Saint-.Tean-le-Vieux de Perpignan, à Tou-
louges, etc. La nécessité de multiplier les archivoltes
et les ressauts, pour obtenir un plus grand effet, est un
premier motif de l’épaisseur du mur sur ce point. En
outre, l’architecte a souvent donné une grande largeur
au tableau intérieur des portes, qui étaient maintenues
fermées au moyen de fortes barres coulant dans le
mur, résistent mieux à un assaut.

6
 
Annotationen