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Héron de Villefosse, Antoine: Une réplique romaine de l’Hermès de Praxitèle
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.22133#0109
UNE RÉPLIQUE ROMAINE DE LHERMÈS DE PRAXITÈLE
(Planche 19)
Dans la séance du 8 février 1889, j’ai eu l’honneur de présenter à mes confrères de
l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres le moulage et les photographies d’une
statuette romaine, en bronze, d’un style fort médiocre, mais dont le sujet offrait un
grand intérêt pour l’histoire de l’art. Je ne savais alors rien ou presque rien de
l’origine de ce bronze et je ne pus donner que des renseignements très vagues sur sa
provenance. Un seul fait m’avait été affirmé, c’est que la découverte du monument avait
eu lieu en Bourgogne h
L’année suivante, au mois d’octobre 1890, j’eus l’occasion de revoir à Autun la
collection de M. Bulliot et je fus heureux d’y retrouver la statuette en question. Avec
son obligeance habituelle, le savant Président de la Société éduenne me communiqua
une lettre de M. l’abbé Sonnois, curé d’Auxonne, datée du 3 octobre 1886, et contenant
sur ce bronze des renseignements tout à fait précis. Il a été découvert à Champdôtre-
lez-Auxonne par un manouvrier qui défonçait son champ, à proximité du lieu dit
chemin des Romains.
Ce bronze représente Mercure. Le dieu est debout, appuyé sur la jambe droite; il
soutient sur l’avant-bras gauche un enfant nu, à la chevelure longue et régulièrement
bouclée ; l’enfant est assis dans un pli de la chlamyde et regarde avec envie une grappe
de raisin. Mercure tient cette grappe dans la main droite élevée ; il l’agitait sans doute
devant l’enfant pour exciter son attention.
Le mouvement du bras droit de Mercure a été faussé par un choc; heureusement ce
bras n’a pas été brisé. La main, actuellement rejetée trop en arrière, touche à la chevelure ;
originairement, elle était levée à la hauteur et un peu en avant du front. Le mouvement
du bras droit de l’enfant a été également changé par suite d’une pression ou d’un choc1 2;
cela est visible sur l’original : ce petit bras, replié maintenant et comme appliqué sur la
poitrine, était tendu en avant pour saisir la grappe. Détail curieux, l’enfant porte sous
1. Comptes rendus de VAcadémie des Inscriptions et
Belles-Lettres, année 1889, p. 13-14.
2. Le pan de la chlamyde qui tombe sous le bras
de Mercure est aussi faussé. Il semble, en outre, que
les pieds du petit Bacchus, détachés par un coup vio-
lent, sont restés dans la main de son père nourricier.
(Planche 19)
Dans la séance du 8 février 1889, j’ai eu l’honneur de présenter à mes confrères de
l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres le moulage et les photographies d’une
statuette romaine, en bronze, d’un style fort médiocre, mais dont le sujet offrait un
grand intérêt pour l’histoire de l’art. Je ne savais alors rien ou presque rien de
l’origine de ce bronze et je ne pus donner que des renseignements très vagues sur sa
provenance. Un seul fait m’avait été affirmé, c’est que la découverte du monument avait
eu lieu en Bourgogne h
L’année suivante, au mois d’octobre 1890, j’eus l’occasion de revoir à Autun la
collection de M. Bulliot et je fus heureux d’y retrouver la statuette en question. Avec
son obligeance habituelle, le savant Président de la Société éduenne me communiqua
une lettre de M. l’abbé Sonnois, curé d’Auxonne, datée du 3 octobre 1886, et contenant
sur ce bronze des renseignements tout à fait précis. Il a été découvert à Champdôtre-
lez-Auxonne par un manouvrier qui défonçait son champ, à proximité du lieu dit
chemin des Romains.
Ce bronze représente Mercure. Le dieu est debout, appuyé sur la jambe droite; il
soutient sur l’avant-bras gauche un enfant nu, à la chevelure longue et régulièrement
bouclée ; l’enfant est assis dans un pli de la chlamyde et regarde avec envie une grappe
de raisin. Mercure tient cette grappe dans la main droite élevée ; il l’agitait sans doute
devant l’enfant pour exciter son attention.
Le mouvement du bras droit de Mercure a été faussé par un choc; heureusement ce
bras n’a pas été brisé. La main, actuellement rejetée trop en arrière, touche à la chevelure ;
originairement, elle était levée à la hauteur et un peu en avant du front. Le mouvement
du bras droit de l’enfant a été également changé par suite d’une pression ou d’un choc1 2;
cela est visible sur l’original : ce petit bras, replié maintenant et comme appliqué sur la
poitrine, était tendu en avant pour saisir la grappe. Détail curieux, l’enfant porte sous
1. Comptes rendus de VAcadémie des Inscriptions et
Belles-Lettres, année 1889, p. 13-14.
2. Le pan de la chlamyde qui tombe sous le bras
de Mercure est aussi faussé. Il semble, en outre, que
les pieds du petit Bacchus, détachés par un coup vio-
lent, sont restés dans la main de son père nourricier.