DOI issue:
Aout (LXII - LXX)
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seance, les Sieurs Dudon, l’Abbe Carriere, & le Presidfent Laurette. Le Premier-Pre-
sident, age de 74 ans, a resule cette saveur, alleguant ä Mr le Duc de Villesuier
qu il le lentoit Ja force de le tehir droit & qu’il etoit trop respeftueux envers S. M.
pour ne pas soutenir cette penible attitude. Mr le Berthon, löge dans l’apartement
du Marechal de Moucby, a traite magniliquement ces courtisans, les Marechaux de
Duras, de Noailles, de Moucby, le Prince de Poix, le Düc de Civrtrt & äutres ont
ete diner ches lui. Ce voiäge lui coute plus (ä lui seul) de 40 mille livres. Les
Bohdelois ferotit des lejouiisances, le 22. Isous ne discontiiiuons pas d’etre persuade's
qu’on fera delivrer loo mille ecus aux Magillrats apres leur retour ä Bordeaux. Le
rnois d’Octobre prochairi, apres les vendaiiges* änivera ä FerjaiUes une Deputation
de Ce Parlement, pour rehiercier Sa Mäje'lle &c.
e Uon a, dans les Colonies, une tnaniere moderne de faire le cörnhierce, tres iri°
genieuse öi tres luciative, inventee par les Juifs, peuple tres intelligent ■, pour execu»
ter, avec sruit, les speculations mercantiles. Sept ä huit capitalilles Juifs se cotisöi-
ent durant la derniere guei^re „ des qu un navire ävöit niöuille dans le port ; une com-
pagnie le presentoit; eile deinandoit la lacture, l’exäminoit j eile ächetoit la cargäisosjj
moitie comptant, & 1 autre pajable dans 15 Jours apres la livraison des objets expor-
tes. On debarquoit les marchandises j 011 les emmagaünoit, on en faisoit une vente
ä l’encan “ cbaqu article ne raportoit qU’ä peine 1 p. 100, c’eib ä dire que les ache-
teurs ne le plaignoient pas d’avoir beneficie 3000 liv.; mais comme ils avöient soin
.d’acbeter toutes les cärgaisons, dont ils faisoient faire la vente ä lä falle encliere,
leurs fonds rentroient tout de suite i enlorte qu’un Capital de 300 tnille livres ache-
toit, dans une annee julques a 30 cärgaisons, rendant 30°ö livres, chacunej & au
bout de 365 Jours, ils se trouvoiestt poss’eder avec leurs fonds 80 & quelquefois 90
mille livres: aujourdhui, \es Catholi^ues ipeclilent coriime les Israelites, qui vü la
eoncurrence, n’ont plus le meme avantage.
l*n horloger avoit de'poie au Mont de Biete, 100 rstontreseilvlron, qu’utt gardien des
effets engages lui a rendues, pour bien peu de chose. On s’ell apercu du larcin. Un
Ordre de Police a fait emprisonner Linlidele depositaire, enferme dans l’hötel de la For-
ce. Le nomme Fa~jrelle, ainli niis all seieret, a pris le parti de se pendre avec unflld’ar-
chal, oublie dans sa chamhre , & sa tnort derobe une viC’time au glaive de la Loi. Le
nonime Verdun , concierge , est venu voir le pendu. Ce speCtäcle l’a tcllenient saili s
qu’il eil tombe sür le cliahip en apoplexie & ii’a l'urve'cu que peu de momens ä cette
terrible attaque. Le Sr de Bonnay, Direfteur du.Äfö//r de Biete, etoit a la Campagne ,
pendant toute cette Icene. S’il eut etts ä Baris , il alsure qu’il auroit e'pargne' cet e've-
xiement scaudaleux au Mont de Biete, en se contentant d’user de cle'hience &derenvoier
le coupable, pour se faire pendre ailleurs. On dit que Favrelle entretenoit trois mäi-
tresses ; ce qui a de'couvert les vols$ feil l’horloger , qui eil venu demandet ses mun-
tres, qui lui avoient ete furtivement rendues, & dont il exigeoit la restitution, ses re-
connoilsances a la maim
Le 29, le cabriolet de Mr le Marquis de i . . se trouvant etnbarrasse entre une cha-
rette & un carosse , passant au Caroufel ; ce Seigneur ä distribue' quelques coups de fouet
au codier & au charretier, Ces deuxhommes, devenus furieux, font tombes sür le Mar-
quis & l’ont tres mal traite'; on les a laiile faire. Le Seigneur, roue de coups. voiant
que les rieurs n’e'toient pas de son cöte', a pris le parti de regrimper dans son cabriolet,
& de gagner son hötel, honteux de ce qui venoit de lui arriver.
On assure que Mr de Sr. James, revenant de Verfailles , a requ un coup' de pifto-
let, dont la balle a perce' l’un des panneaux de sa voiture; ce Financier en a e'te' quit-
te' pour la, peur , avec la re'solution de ne plus se trouver, la nuit , sür la route de
Versailles.
De Berlin , le 26 Juillet. Le Traite de commerce , signe' par Mr le Baron de
Tbulemejer, & les Ministres du Congres Americam, contient entr’autres deux articles re-
marquables ; l’un porte : „ Que 11 l’une des Parties contraftantes eil en guerre avec une
autre Puissance, la libre correspondanse & le commerce des sujets ou citoiens de la par-
sident, age de 74 ans, a resule cette saveur, alleguant ä Mr le Duc de Villesuier
qu il le lentoit Ja force de le tehir droit & qu’il etoit trop respeftueux envers S. M.
pour ne pas soutenir cette penible attitude. Mr le Berthon, löge dans l’apartement
du Marechal de Moucby, a traite magniliquement ces courtisans, les Marechaux de
Duras, de Noailles, de Moucby, le Prince de Poix, le Düc de Civrtrt & äutres ont
ete diner ches lui. Ce voiäge lui coute plus (ä lui seul) de 40 mille livres. Les
Bohdelois ferotit des lejouiisances, le 22. Isous ne discontiiiuons pas d’etre persuade's
qu’on fera delivrer loo mille ecus aux Magillrats apres leur retour ä Bordeaux. Le
rnois d’Octobre prochairi, apres les vendaiiges* änivera ä FerjaiUes une Deputation
de Ce Parlement, pour rehiercier Sa Mäje'lle &c.
e Uon a, dans les Colonies, une tnaniere moderne de faire le cörnhierce, tres iri°
genieuse öi tres luciative, inventee par les Juifs, peuple tres intelligent ■, pour execu»
ter, avec sruit, les speculations mercantiles. Sept ä huit capitalilles Juifs se cotisöi-
ent durant la derniere guei^re „ des qu un navire ävöit niöuille dans le port ; une com-
pagnie le presentoit; eile deinandoit la lacture, l’exäminoit j eile ächetoit la cargäisosjj
moitie comptant, & 1 autre pajable dans 15 Jours apres la livraison des objets expor-
tes. On debarquoit les marchandises j 011 les emmagaünoit, on en faisoit une vente
ä l’encan “ cbaqu article ne raportoit qU’ä peine 1 p. 100, c’eib ä dire que les ache-
teurs ne le plaignoient pas d’avoir beneficie 3000 liv.; mais comme ils avöient soin
.d’acbeter toutes les cärgaisons, dont ils faisoient faire la vente ä lä falle encliere,
leurs fonds rentroient tout de suite i enlorte qu’un Capital de 300 tnille livres ache-
toit, dans une annee julques a 30 cärgaisons, rendant 30°ö livres, chacunej & au
bout de 365 Jours, ils se trouvoiestt poss’eder avec leurs fonds 80 & quelquefois 90
mille livres: aujourdhui, \es Catholi^ues ipeclilent coriime les Israelites, qui vü la
eoncurrence, n’ont plus le meme avantage.
l*n horloger avoit de'poie au Mont de Biete, 100 rstontreseilvlron, qu’utt gardien des
effets engages lui a rendues, pour bien peu de chose. On s’ell apercu du larcin. Un
Ordre de Police a fait emprisonner Linlidele depositaire, enferme dans l’hötel de la For-
ce. Le nomme Fa~jrelle, ainli niis all seieret, a pris le parti de se pendre avec unflld’ar-
chal, oublie dans sa chamhre , & sa tnort derobe une viC’time au glaive de la Loi. Le
nonime Verdun , concierge , est venu voir le pendu. Ce speCtäcle l’a tcllenient saili s
qu’il eil tombe sür le cliahip en apoplexie & ii’a l'urve'cu que peu de momens ä cette
terrible attaque. Le Sr de Bonnay, Direfteur du.Äfö//r de Biete, etoit a la Campagne ,
pendant toute cette Icene. S’il eut etts ä Baris , il alsure qu’il auroit e'pargne' cet e've-
xiement scaudaleux au Mont de Biete, en se contentant d’user de cle'hience &derenvoier
le coupable, pour se faire pendre ailleurs. On dit que Favrelle entretenoit trois mäi-
tresses ; ce qui a de'couvert les vols$ feil l’horloger , qui eil venu demandet ses mun-
tres, qui lui avoient ete furtivement rendues, & dont il exigeoit la restitution, ses re-
connoilsances a la maim
Le 29, le cabriolet de Mr le Marquis de i . . se trouvant etnbarrasse entre une cha-
rette & un carosse , passant au Caroufel ; ce Seigneur ä distribue' quelques coups de fouet
au codier & au charretier, Ces deuxhommes, devenus furieux, font tombes sür le Mar-
quis & l’ont tres mal traite'; on les a laiile faire. Le Seigneur, roue de coups. voiant
que les rieurs n’e'toient pas de son cöte', a pris le parti de regrimper dans son cabriolet,
& de gagner son hötel, honteux de ce qui venoit de lui arriver.
On assure que Mr de Sr. James, revenant de Verfailles , a requ un coup' de pifto-
let, dont la balle a perce' l’un des panneaux de sa voiture; ce Financier en a e'te' quit-
te' pour la, peur , avec la re'solution de ne plus se trouver, la nuit , sür la route de
Versailles.
De Berlin , le 26 Juillet. Le Traite de commerce , signe' par Mr le Baron de
Tbulemejer, & les Ministres du Congres Americam, contient entr’autres deux articles re-
marquables ; l’un porte : „ Que 11 l’une des Parties contraftantes eil en guerre avec une
autre Puissance, la libre correspondanse & le commerce des sujets ou citoiens de la par-