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Gazette ou Journal universel de littérature — 1778

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[No. 31 - No. 40]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25799#0264
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oy JoyRNysR IvrËRArt/Rg,

368.

ti'Rcat qui l'eût nds au nombre des gens
delot.il quitta brusiiuementìe jar-
gon de Cccke & de Littleton, pour le
langaue plus sublime de Sakelpear &
de Congreve. Garrick débuta Lu*, le théâ-
tre de GoodmansRels , dirigé par Gif-
brvn&joua le rôle de Richard HL ion
coup d'etlâi ht la plus vive sensation Atr
les speêiateurs , qui conçurent de lui
les plus brillantes espétances ; il ne tar-
da point à les juAiRer, & dès Tan 1.747,
le Gouvernement lui conRaia direèlion
du théâtre de Drurylane. Chaque
année, & pour. aitîG dire, chaque jour
aiputoitaiaréputation; il étoit l'idole
du public, & malgré les éloges qu'cn
ne ceRoiï de lui prodiguer,ilfabbit sans
celle de nouveaux edbrts pour porter
lbn art au plus haut point de perfec-
tion.
Il eA très difEcile, il eA même im-
poHible de caraêiériAr le jeu de Garrick,
de décrire les resîburces de son art, &
l'étonnante variété qu'il mettoit dans les
rôles les plus oppoies. H avoir eu des
compétiteurs,mais qui n'excellcient que.
dans ungente, tels que Burhage dans
le tragique., du temps de Sakespear;
Betterton & Barth sous le regne, de Char-
les 1; Wilkes,qui jouoit dans le tragi-
que & dans le comique ; mais qui ne
mérita d'être accueilli que dans ce der-
nier genre ; Geber , excellent dans les
rôles de Chevalier & d'amoureux.. Gar-
rick jouoit avec une égale supériorité
tous les rôles ; & dans tous les genres, il
paroillbit toujours également Pubiimo.
Outre les talens extraordinaires pour
la déclamation, Garrick fut Poète aulii;
on a de lui une très grande quantité
de prologues, d'épilogues, même quel-
ques petites pièces de théâtre; mais il
faut avouer qu'il y a dans tout cela
beaucoup de médiocrité, & que R ces
pièces eurent du Atccès, ce fut parce
qu'il y jouoit, & par les faits auxquels
elles faisbient allusion; ensorte que le
Guvenir de ceg faits n'exiAant plus,

ces pièces paraîtront d'une impénétra-
ble cbscurité, mauvaisès, même ridi-
cules.
M. Garrick voulut s'élever encore*
en poéAe, dans le genre lyrique ;ip
composa une Ode sur ie Jubilé de Sba-
kesp.ëar ; mais on peut dire qu'en cette*
occaiion- il se trompa bien plus cruel-
lement encore que ne le fît Boileau"
dans sa très mauvaise Ode sur la prise
de Kamur. Audi- Garrick n'eut-il pas
plutôt fait paraître son Ode , qu'une
foule de Poctes s'acharnèrent à ie per-
secuter. T outeiois, quelque fbible que
soit cette Ode, il eA cependant vrai
que A Garrick fut le meilleur des ac-
teurs de son Aécle , il ne fut pas le der-
nier des Poètes;,car. ceux-ci abondent
à Londres, tout au moins autant qu'à
Paris, &c.
Voici quelques-unes des anecdotes
qu'on lit dans ce petit Almanach. Un
juif de Berlin étoit fort aiAdu au spec-
taele ^.quoiqu'il passàt pour un homme
très borné. Qu'eA-ce qui peut vous
attirer dans ce lieu , lui demandoit un
jour un spgtAateur , qui le voyoit cons-
tamment à la même place! M''., lui
répondit i'IA'aëlite , chacun a son goût;
le mien eA de deviner, & c'eA-ce qui
m'attire : quand je vois quelqu'un des
héros de la pièce se tuer ou être mis à
mort, je dis; pleurons, c'eA une Tra-
gédie : quand au contraire saction ie
termine par un mariage, je* vois dis-
tinèlement que c'eA une Comédie.
Mad. Kurt, Dire&rice d'une troupe,
à Augsbourg, y avoit ouvert un théâtre
qui étoit fort goûté, dans les premiers
temps; il survint dans ce même quar-
tier un incendie violent , qui ne fut
étemt qu'à force de secours de la part
des citoyens ; ils sè donnèrent tant de
soins, que la salle du* speèlacle ne ht
aucune perte. Pénétrée de reconnois-
iance, Mad*. Kurt annonça, quelques
jours après, la meilleure de ses pièces,
eut une prodigieusè aRluence, & en-
 
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