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ij^EErrE OD /ODENSE DN/PEES'EE DE ^/rrEE^TDEE.
autels une conAance Immortelle. Le
perAde aiAIBne le futur époux, & en-
leve l'époulé. Cette leène d'horreur &
de lâcheté, eA peinte avec la plus lorte
énergie. Par bonheur pour i'alHigée,
il lurv ent un troiAeme amant, qui, plus
brave que Roland & tous les Paladins
polAbles, venge l'outrage , lacriAe le
meurtrier, & délivre la veuve. Pour
peu que le lecteur liait lénAbie, il con-
çoit qu'un sérvice aulA Agnalé, mérite
la plus grande des récompenlés : ainA
penléia Dame, qui, pour témoigner au
réparateur de la perte la vive lénAbilité ,
lé lacriAe elle-même, l'époulé : car, aux
traits de Ion premier époux, elle luire-
connoit la belle ame de Ion sécond
amant, & elle oublie dans les bras les
ennuis & les peines.
Z7sr d/zr yiir
yù/ir/uny d<rr <77^. c'eA-à-dire ,
E p/ai/ânt , OMvr<!^ pJrA?-
pont '77^.
Tel eA le titre d'un nouveau Journal
annoncé à Vienne dans le mois de Dé-
cembre dernier. C'eA sans doute une pé-
nible tâche que le JournaliAe s'impolé;,
ion deiléin eA de plailanter lans cédé ,
de rire, de s'amusér, même de perAAer
les Ecrivains, lés lecteurs & lui même.
Il le fraye une route nouvelle ; car il laut
rendre cette juAice à nos confreres, les
très respeétabies PériodiAes, hebdoma-
daires, AnnaiiAes ou folliculaires, qu'ils
ne sont rien moins que plaisans , & que*
s'ils ne cherchent pas a in Aruire, iis s'at-
tachent encore moins, à plaire, à amulén.
Cette dallé' au contraire lé diAingue par
le ton le plus lerieux, le plus grave; A
quelqu'un de ceux qui la compolent, af-
fecte quelquefois de lortir de Ion carac-
tère léc & froid, ce n'eA allurement pas
pour égayer le public, c'eA toutau plus,
faute de railbns, pour lancer du haut
de Ibn grenier, quelque très maÆve épi-
gramme, ou quelque virulente diatribe;,
pour accabler du poids de son asïomante
critique un malheureux Auteur, dont il
n'a pas encore lu l'ouvrage, & qui a eu
l'audace de réul&r lans Ion aveu. Le Pé-
riodiAe Autrichien trouve cette méthode
peu plailante; il promet de ne point la
luivre, & voici à peu près comme il an-
nonce le plan de Ion Journal.
M Un homme qui le plait lur cette
bonne terre, où Dieu l'a placé, qui n'a
point de créancier importun par lequel
Ion lommeil loit troublé, point de mé-
chante femme, dont i'esprit querelleur
excite Ion hypocondrie ; qui ne manque
ni d'argent, ni de lantaiAes propres à fai-
re de iadépensè; en un mot, un homme
dont le cœur eA pleinement exempt de
loucis ; des yeux duquel n'ont jamais
coulé les larmes de la douleur, tandis
qu'au contraire, celles de la joie y rou-
lent sans cede; qui eA en paix avec lui-
même & avec tout le monde , qui lé re-
jouit de lonexiAence, & qui rend, au-
tant qu'il le peut, tous les femblabies
participans de ses plaiArs : cet homme
annonce ici une feuille nouvelle pour le
carnaval ; & comme Ion goût eA de rire,
de badiner, de plailanter , il l'intitule le
.Spj/it'ogss. Une faut pourtant point s'i-
maginer que ce plailant loit un Auteur
de; proféAion. H eA trop habile pour
écrire aux dépens de sa lanté. Ce n'eA
qu'un Auteur pour rire. On ne doit pas
attendre de lui des penlees sùblimes, des
vérités profondes. Tout ce qu'il prélén-
tera à lés leéteurs, conAAera en saillies
plailantes, qui lui viennent non à l'huile
de la lampe, mais à la laveur.du vin, &
qu'il écrit sur lés tablettes, quand il lé
lént en verve,telles que i'esprit humain,.
Sc celui qu'il a reçu de la mere les lui
lournitlént. Par la même railon, on
auroit tort de lé perlùader qu'il ne fe-
ra jamais que plailanter ; il peut fort
bien s'ofR'ir à lui des chosés ins-
truèfives & même reAéchies ; mais Ai
cela lui arrive, il promet par avance^
ij^EErrE OD /ODENSE DN/PEES'EE DE ^/rrEE^TDEE.
autels une conAance Immortelle. Le
perAde aiAIBne le futur époux, & en-
leve l'époulé. Cette leène d'horreur &
de lâcheté, eA peinte avec la plus lorte
énergie. Par bonheur pour i'alHigée,
il lurv ent un troiAeme amant, qui, plus
brave que Roland & tous les Paladins
polAbles, venge l'outrage , lacriAe le
meurtrier, & délivre la veuve. Pour
peu que le lecteur liait lénAbie, il con-
çoit qu'un sérvice aulA Agnalé, mérite
la plus grande des récompenlés : ainA
penléia Dame, qui, pour témoigner au
réparateur de la perte la vive lénAbilité ,
lé lacriAe elle-même, l'époulé : car, aux
traits de Ion premier époux, elle luire-
connoit la belle ame de Ion sécond
amant, & elle oublie dans les bras les
ennuis & les peines.
Z7sr d/zr yiir
yù/ir/uny d<rr <77^. c'eA-à-dire ,
E p/ai/ânt , OMvr<!^ pJrA?-
pont '77^.
Tel eA le titre d'un nouveau Journal
annoncé à Vienne dans le mois de Dé-
cembre dernier. C'eA sans doute une pé-
nible tâche que le JournaliAe s'impolé;,
ion deiléin eA de plailanter lans cédé ,
de rire, de s'amusér, même de perAAer
les Ecrivains, lés lecteurs & lui même.
Il le fraye une route nouvelle ; car il laut
rendre cette juAice à nos confreres, les
très respeétabies PériodiAes, hebdoma-
daires, AnnaiiAes ou folliculaires, qu'ils
ne sont rien moins que plaisans , & que*
s'ils ne cherchent pas a in Aruire, iis s'at-
tachent encore moins, à plaire, à amulén.
Cette dallé' au contraire lé diAingue par
le ton le plus lerieux, le plus grave; A
quelqu'un de ceux qui la compolent, af-
fecte quelquefois de lortir de Ion carac-
tère léc & froid, ce n'eA allurement pas
pour égayer le public, c'eA toutau plus,
faute de railbns, pour lancer du haut
de Ibn grenier, quelque très maÆve épi-
gramme, ou quelque virulente diatribe;,
pour accabler du poids de son asïomante
critique un malheureux Auteur, dont il
n'a pas encore lu l'ouvrage, & qui a eu
l'audace de réul&r lans Ion aveu. Le Pé-
riodiAe Autrichien trouve cette méthode
peu plailante; il promet de ne point la
luivre, & voici à peu près comme il an-
nonce le plan de Ion Journal.
M Un homme qui le plait lur cette
bonne terre, où Dieu l'a placé, qui n'a
point de créancier importun par lequel
Ion lommeil loit troublé, point de mé-
chante femme, dont i'esprit querelleur
excite Ion hypocondrie ; qui ne manque
ni d'argent, ni de lantaiAes propres à fai-
re de iadépensè; en un mot, un homme
dont le cœur eA pleinement exempt de
loucis ; des yeux duquel n'ont jamais
coulé les larmes de la douleur, tandis
qu'au contraire, celles de la joie y rou-
lent sans cede; qui eA en paix avec lui-
même & avec tout le monde , qui lé re-
jouit de lonexiAence, & qui rend, au-
tant qu'il le peut, tous les femblabies
participans de ses plaiArs : cet homme
annonce ici une feuille nouvelle pour le
carnaval ; & comme Ion goût eA de rire,
de badiner, de plailanter , il l'intitule le
.Spj/it'ogss. Une faut pourtant point s'i-
maginer que ce plailant loit un Auteur
de; proféAion. H eA trop habile pour
écrire aux dépens de sa lanté. Ce n'eA
qu'un Auteur pour rire. On ne doit pas
attendre de lui des penlees sùblimes, des
vérités profondes. Tout ce qu'il prélén-
tera à lés leéteurs, conAAera en saillies
plailantes, qui lui viennent non à l'huile
de la lampe, mais à la laveur.du vin, &
qu'il écrit sur lés tablettes, quand il lé
lént en verve,telles que i'esprit humain,.
Sc celui qu'il a reçu de la mere les lui
lournitlént. Par la même railon, on
auroit tort de lé perlùader qu'il ne fe-
ra jamais que plailanter ; il peut fort
bien s'ofR'ir à lui des chosés ins-
truèfives & même reAéchies ; mais Ai
cela lui arrive, il promet par avance^