(
a sa Dame atäht son deptrt pour la Tcrrc
Sainte; il y parlc avec l’enthousiasme des
son temps de cette grandc entreprisc, qui
doit venger le Creatcur , & dont l’amoür
est la recompcnsc.
A y atnors com dure departie
Me convient faire ä perdre la millcu.r
Ki onkes fust amee ne servic
Deus me ramainst ä li par sa dongoti':
Si. voirement com j’en paiit a dolor
Deus cai ji die, ja ne in’en pairt je rnie }
Se li cors vait servir nodre Signor ,
Tour li mjen cuers remaint en sa Bäillie.
Por li m'en vois fcspirant en Suries
Ke nul ne doic faiÜir"son Creator ,
K- li fauröit a c’ell besoin d’aie
Saiche devoir sauroic il .1 grignor,
Ec saichent biei; li graut & li menor
Ke les,doic oa faire chevalerie
K on en conquierc Paradis 8c hon.ot
Ec los; & ‘pris & l’atsibr de sa rate.
Lc Paradis & l’amour dc sa mie sormen;
an allerablage plus convenable a un Ma-
suiman qui loupirc apres les Houris , qu’ä
un Chrecien qui va combattre Mahonie;;
aussi la saire de eene chunson fair voir
que Curnon de Bethune avoit plus ä cceur
la conquere de sa tnaitress'e que celle dc la
Tcrrc Saintc ; c’est ainsi quelle sinit.
J’ais ji m’en vois plorant des eijx del front
Lai öü Deus vault amendier mon coraigs
£t saichies bien l?a la millor du morst
Penscrdi plus k; ne sais a voiagq.
Ces chansons sont suivies d’un recueil
de plusicurs contes & sabliaux du treisieme
sicc’c , dans Icqucls Bocace & la Fontaine
ont beaucoup puise. Coramc M. Sinner en
a deja fair connoitre la plupart dans un
livrc qu’il Hi imprimer-ä Lausanne en 1759,
& qui eil entre les mains de touc lc monde,
naus ne nous y arretcrons qu’un instant.
La douzieme sable & la dir - septieme ssnt
ime satyre assez ingcnicuse sür les Meines
de ce temps - li ; la derniere sür-tour,
semble avoir fourni a Molier« le sujet du
Medeciu malgrc lui. La cinquanto- qua-
tricroe est la source oft la Fontaine a puise
le conte du berceau. Nous citerons ccs vers du
peuvieme conte sür le pouvoir dc l’argenr.
Denier fair cortois de vilajn ,
Dsoiei; falt d« malade fisin j
)
Denier sqrptend le mohde ä plai’n 3
T ot elc en son co'mmandemenc...
Denier fair la besoigne ä Rome.
Le suppleaienr qui fair la troisieme di-
vision de ce vokime , contient outre divers
rnandstrits du neuvieme du dixieme iiecle,
plusieurs lettres de Jacques Bongars , resi-
iident dc Henri IV , Roi de France , au-
pres des Princes d'Allemagne , dpnt la plu-
part peuveat servir a l’h'istoire de l'Euro-
pe , sur-tout a celle de Henri IV ; les His-
toricns Ecclciiastiques trouverontaussi dans
le sqpplement des derails sür Valentin Gcn-
til , Italien qui für brtile a Berne en ,
pour avoir blaspheme contre la Trinite;
il y a eacorc des c.hoses tre; ncuves dans
une anciennc chronique Erancoise de 1379,
ßinsi que dans an manuicric d’Honorc
Bonnoz, inritulc l’arche de bataille, Toys
n’en eil pas egalemcnt bon 5 il y a cncore
beascoup de questions ridicules , dont ccl-
le-ci peut donner une idec. « Se ung
Chappclain eft asialis de ses ennemis por-
tant le Corps de Dien ä ung malade, se
il doit laiüier le Corps dc Dien & Soy
deffendre. L’Auteur eil ppur l’äffirma-
tive; 3c il dir que le Pretre peut defendre
sa vie quand memc le malade dans ces en-
tresaites mourroit sans Sacremenrs.Lespreu-
ves de sa decißon sont aussi ridicules que
la qüestion ; voici celles qui lui paroident
le plus convainqaantes. Car trop de bon-
nes pcrsonncs meurent sans recepvoir lc
Corps de notre Seigneur; car je ne rreuve
nlie quant S. Paul eust la rede coppec ,
qu’il preist lc Corps de nostre Seignesr ,
ne S. Jehan Baptistc. Ne si ne crois miq
que le Bourreau quand il lui coppe lc
chief en la prison , lui demandail s’il vou-
loit recepvoir lc Corps de nostre Ssigneur
C’est de ces questions que s’oecupoienc
les Erudits de ce sidele ; quelles devoient
etre celles dont on entretenoit le menti
peuple ! on ne sauroit trop loser M. Sin-
ner’, qui a jette quclquc jour sür lc sa-
voir de ccs äges tenebreux ; son livre nous
raetaportee de I’apprecier, dc partir d’ui?
point fixe pour suivre lc developpement ?
les progres dc l’esprit & des connoisian-
ces josqu’a nosjours, de compter les pas
jafinis qu’on a du faire pour arriver
a sa Dame atäht son deptrt pour la Tcrrc
Sainte; il y parlc avec l’enthousiasme des
son temps de cette grandc entreprisc, qui
doit venger le Creatcur , & dont l’amoür
est la recompcnsc.
A y atnors com dure departie
Me convient faire ä perdre la millcu.r
Ki onkes fust amee ne servic
Deus me ramainst ä li par sa dongoti':
Si. voirement com j’en paiit a dolor
Deus cai ji die, ja ne in’en pairt je rnie }
Se li cors vait servir nodre Signor ,
Tour li mjen cuers remaint en sa Bäillie.
Por li m'en vois fcspirant en Suries
Ke nul ne doic faiÜir"son Creator ,
K- li fauröit a c’ell besoin d’aie
Saiche devoir sauroic il .1 grignor,
Ec saichent biei; li graut & li menor
Ke les,doic oa faire chevalerie
K on en conquierc Paradis 8c hon.ot
Ec los; & ‘pris & l’atsibr de sa rate.
Lc Paradis & l’amour dc sa mie sormen;
an allerablage plus convenable a un Ma-
suiman qui loupirc apres les Houris , qu’ä
un Chrecien qui va combattre Mahonie;;
aussi la saire de eene chunson fair voir
que Curnon de Bethune avoit plus ä cceur
la conquere de sa tnaitress'e que celle dc la
Tcrrc Saintc ; c’est ainsi quelle sinit.
J’ais ji m’en vois plorant des eijx del front
Lai öü Deus vault amendier mon coraigs
£t saichies bien l?a la millor du morst
Penscrdi plus k; ne sais a voiagq.
Ces chansons sont suivies d’un recueil
de plusicurs contes & sabliaux du treisieme
sicc’c , dans Icqucls Bocace & la Fontaine
ont beaucoup puise. Coramc M. Sinner en
a deja fair connoitre la plupart dans un
livrc qu’il Hi imprimer-ä Lausanne en 1759,
& qui eil entre les mains de touc lc monde,
naus ne nous y arretcrons qu’un instant.
La douzieme sable & la dir - septieme ssnt
ime satyre assez ingcnicuse sür les Meines
de ce temps - li ; la derniere sür-tour,
semble avoir fourni a Molier« le sujet du
Medeciu malgrc lui. La cinquanto- qua-
tricroe est la source oft la Fontaine a puise
le conte du berceau. Nous citerons ccs vers du
peuvieme conte sür le pouvoir dc l’argenr.
Denier fair cortois de vilajn ,
Dsoiei; falt d« malade fisin j
)
Denier sqrptend le mohde ä plai’n 3
T ot elc en son co'mmandemenc...
Denier fair la besoigne ä Rome.
Le suppleaienr qui fair la troisieme di-
vision de ce vokime , contient outre divers
rnandstrits du neuvieme du dixieme iiecle,
plusieurs lettres de Jacques Bongars , resi-
iident dc Henri IV , Roi de France , au-
pres des Princes d'Allemagne , dpnt la plu-
part peuveat servir a l’h'istoire de l'Euro-
pe , sur-tout a celle de Henri IV ; les His-
toricns Ecclciiastiques trouverontaussi dans
le sqpplement des derails sür Valentin Gcn-
til , Italien qui für brtile a Berne en ,
pour avoir blaspheme contre la Trinite;
il y a eacorc des c.hoses tre; ncuves dans
une anciennc chronique Erancoise de 1379,
ßinsi que dans an manuicric d’Honorc
Bonnoz, inritulc l’arche de bataille, Toys
n’en eil pas egalemcnt bon 5 il y a cncore
beascoup de questions ridicules , dont ccl-
le-ci peut donner une idec. « Se ung
Chappclain eft asialis de ses ennemis por-
tant le Corps de Dien ä ung malade, se
il doit laiüier le Corps dc Dien & Soy
deffendre. L’Auteur eil ppur l’äffirma-
tive; 3c il dir que le Pretre peut defendre
sa vie quand memc le malade dans ces en-
tresaites mourroit sans Sacremenrs.Lespreu-
ves de sa decißon sont aussi ridicules que
la qüestion ; voici celles qui lui paroident
le plus convainqaantes. Car trop de bon-
nes pcrsonncs meurent sans recepvoir lc
Corps de notre Seigneur; car je ne rreuve
nlie quant S. Paul eust la rede coppec ,
qu’il preist lc Corps de nostre Seignesr ,
ne S. Jehan Baptistc. Ne si ne crois miq
que le Bourreau quand il lui coppe lc
chief en la prison , lui demandail s’il vou-
loit recepvoir lc Corps de nostre Ssigneur
C’est de ces questions que s’oecupoienc
les Erudits de ce sidele ; quelles devoient
etre celles dont on entretenoit le menti
peuple ! on ne sauroit trop loser M. Sin-
ner’, qui a jette quclquc jour sür lc sa-
voir de ccs äges tenebreux ; son livre nous
raetaportee de I’apprecier, dc partir d’ui?
point fixe pour suivre lc developpement ?
les progres dc l’esprit & des connoisian-
ces josqu’a nosjours, de compter les pas
jafinis qu’on a du faire pour arriver