G
& le degre de lumleres dont il a j'-ui.
C’est par ces rcssexions prelinjjnaires que
l’Auteiir debure ; il entre ensuite en ira-
riere 5 l’on trouvera maigre ce qu’il en
dir que c’est une Apologie qu’il a voulu
e'crire , & peut-etre quclques - unes des
parties de cc plaidoyer paroittont - elks
un peu erranges dans un Theologien 5
mais nous avons promis de le lailicr
parier.
David voit Bcthzabe dans le bain ; eile
y ecale les charmes les plus seduisants;
ce spe6t’cle l’embrafe ; c’est 1’cfFet d’uiie
de ces surprises qui agist'^nr avec tant de
force sür les hommes qui ont du rempdra-
anent, & que les Princes eprouvent peut etre
plus vivement que les autres. David auroit
du sans dot’te detourner ses regards , Sc
chasser bien vite cet objet de Ion Imagi-
nation 5 mais cela n’est pas tour ä fair dans
Pordre des choses; ce n’est point le parti
que prennent ordinairement les hommes ;
il voulut faire connoiiTaucc avec l'o’ojct
qui lui avoit plu ; seien les apparences,
il n’avoit pas forme d’abord le deslein d’en
venir au crime. Mais gm sait combien sont
dangereux les tire ä tete avec une beaute
dont les appas les plus secrets n’ont point
echappe a i’ceil curieux , & out iaihe une
srnpression si profonde dans un ceeur tendre
& luseeptibie. De premieres carcsles qui
paroissoient innocentcs , en amenerent bien
vite d’autres qui - le futenr moins. On
ignore si Bethzabe opposa quelque resis-
tance, ou si eile achcva de sedüire David
par des prevenances > de quelque maniere
qu’elle agit, David sür bientöt heureux.
M. Balrrdt paroit convaincu de ja verite de
cetre snaxime que la gravite de son erat
ae 1’empeche pas de repeter.
Princes & Rois von? fort vite en amour. -
Ce qui commence a mettre le caraftere
ae David dans un jöur avantageux, c’est
qu’il s’appcrcut sür 1c champ de son ecart ,
que les regrets suivirent les plaisirs , &
que, centre l’ordinaire, il Yearta cet objet
dangereux , dans la resolution fans doutc
de ne plus le revoir. 11 dtoit bien e’oigne
alors de pensex ä Pepoustr j il ne seu-
o^)
haitoit aiäfe chose , sinon que Bethz_abc
fnit tranqmlleipent ses jours avec Urie,
qui en ignorant ce qui s’ecoit pasie n’en
eür pas etd moins heureux 3 la Foatame
avoit die.
Quand on le sait c’est peu de chose,
Quand on l’ignore ce n’est rien.
Les Theologiens, comme l’on voit, co-
pient quelquerois les eonteurs. Un maudir
incident, eontinue M. Bahrdt, vient de-
ranger tout cc plan ; David par un trait
de prudence , plus louable que. blamable,
avoit mande Urie de l’armee sous quelque
pretexte , dans l’elperancc qu’il paiseroit
au moins une nait avec son epoufe, &
que quöiqu’il arriväc ensuite, toutseroit sür
le compte du märi.
M. Bahrdt apres ce raisonnement asiez
erränge, compare la condtiice du Roi des
Juifs a-veC ceile de cet Enapereur, comblc
de tant d’eloges par les Virgile & les
Horace , de ce maitra du moade , donc
le regne donnc le nom ä l’un des beaux
siecles, Odravien , connu sous le nom
d’Auguste , füt bien plus ardent i la pour-
suite du sexe que David; ä peinc Leu a~
t-on ccnsure. Mais s’il avoit monrre un
repentir aussi prompt que le Prophete Roi s
& qu’il cut employe des mefures aujji fages
pour couvrir fon ignominie , de quels termes
ses adulateurs ne se seroient- ils pas setvis
pour exalter ses rares vertus. II se porta
au contraire aux derniercs extremites de
l’incontinence & de l’imprudence. Il avoit
une intrigue avec une femme mariee ; le
mari ne 1 tgnoroit pas, & la crainte lui sit
garder pendant quelque temps le silence ;
le depit l’emporta ä la fin ; il coiifia ses
chagrins au Philosophe Athenodore; celui-
ci se servi-t d’un expedient bien autrement
fort que celui du Prophete Nathan , pour
ec@nner,& ramener Augufte. Il se mit dans
la litiere qui servoit ä porter la Dame chez
Auguste ; arrive ainsi dans son apparte-
ment , il sortit de cette litiere un poignard
ä la main , fit mine de s’elancer sür lui
en criant : Regarde, tyran, ä quel danger
t’exposent tes honteuses pasiions ! Auguste
en devint-il plus sage & meilleur i Re-
venu de sa srayeur , il cominua de se li-
& le degre de lumleres dont il a j'-ui.
C’est par ces rcssexions prelinjjnaires que
l’Auteiir debure ; il entre ensuite en ira-
riere 5 l’on trouvera maigre ce qu’il en
dir que c’est une Apologie qu’il a voulu
e'crire , & peut-etre quclques - unes des
parties de cc plaidoyer paroittont - elks
un peu erranges dans un Theologien 5
mais nous avons promis de le lailicr
parier.
David voit Bcthzabe dans le bain ; eile
y ecale les charmes les plus seduisants;
ce spe6t’cle l’embrafe ; c’est 1’cfFet d’uiie
de ces surprises qui agist'^nr avec tant de
force sür les hommes qui ont du rempdra-
anent, & que les Princes eprouvent peut etre
plus vivement que les autres. David auroit
du sans dot’te detourner ses regards , Sc
chasser bien vite cet objet de Ion Imagi-
nation 5 mais cela n’est pas tour ä fair dans
Pordre des choses; ce n’est point le parti
que prennent ordinairement les hommes ;
il voulut faire connoiiTaucc avec l'o’ojct
qui lui avoit plu ; seien les apparences,
il n’avoit pas forme d’abord le deslein d’en
venir au crime. Mais gm sait combien sont
dangereux les tire ä tete avec une beaute
dont les appas les plus secrets n’ont point
echappe a i’ceil curieux , & out iaihe une
srnpression si profonde dans un ceeur tendre
& luseeptibie. De premieres carcsles qui
paroissoient innocentcs , en amenerent bien
vite d’autres qui - le futenr moins. On
ignore si Bethzabe opposa quelque resis-
tance, ou si eile achcva de sedüire David
par des prevenances > de quelque maniere
qu’elle agit, David sür bientöt heureux.
M. Balrrdt paroit convaincu de ja verite de
cetre snaxime que la gravite de son erat
ae 1’empeche pas de repeter.
Princes & Rois von? fort vite en amour. -
Ce qui commence a mettre le caraftere
ae David dans un jöur avantageux, c’est
qu’il s’appcrcut sür 1c champ de son ecart ,
que les regrets suivirent les plaisirs , &
que, centre l’ordinaire, il Yearta cet objet
dangereux , dans la resolution fans doutc
de ne plus le revoir. 11 dtoit bien e’oigne
alors de pensex ä Pepoustr j il ne seu-
o^)
haitoit aiäfe chose , sinon que Bethz_abc
fnit tranqmlleipent ses jours avec Urie,
qui en ignorant ce qui s’ecoit pasie n’en
eür pas etd moins heureux 3 la Foatame
avoit die.
Quand on le sait c’est peu de chose,
Quand on l’ignore ce n’est rien.
Les Theologiens, comme l’on voit, co-
pient quelquerois les eonteurs. Un maudir
incident, eontinue M. Bahrdt, vient de-
ranger tout cc plan ; David par un trait
de prudence , plus louable que. blamable,
avoit mande Urie de l’armee sous quelque
pretexte , dans l’elperancc qu’il paiseroit
au moins une nait avec son epoufe, &
que quöiqu’il arriväc ensuite, toutseroit sür
le compte du märi.
M. Bahrdt apres ce raisonnement asiez
erränge, compare la condtiice du Roi des
Juifs a-veC ceile de cet Enapereur, comblc
de tant d’eloges par les Virgile & les
Horace , de ce maitra du moade , donc
le regne donnc le nom ä l’un des beaux
siecles, Odravien , connu sous le nom
d’Auguste , füt bien plus ardent i la pour-
suite du sexe que David; ä peinc Leu a~
t-on ccnsure. Mais s’il avoit monrre un
repentir aussi prompt que le Prophete Roi s
& qu’il cut employe des mefures aujji fages
pour couvrir fon ignominie , de quels termes
ses adulateurs ne se seroient- ils pas setvis
pour exalter ses rares vertus. II se porta
au contraire aux derniercs extremites de
l’incontinence & de l’imprudence. Il avoit
une intrigue avec une femme mariee ; le
mari ne 1 tgnoroit pas, & la crainte lui sit
garder pendant quelque temps le silence ;
le depit l’emporta ä la fin ; il coiifia ses
chagrins au Philosophe Athenodore; celui-
ci se servi-t d’un expedient bien autrement
fort que celui du Prophete Nathan , pour
ec@nner,& ramener Augufte. Il se mit dans
la litiere qui servoit ä porter la Dame chez
Auguste ; arrive ainsi dans son apparte-
ment , il sortit de cette litiere un poignard
ä la main , fit mine de s’elancer sür lui
en criant : Regarde, tyran, ä quel danger
t’exposent tes honteuses pasiions ! Auguste
en devint-il plus sage & meilleur i Re-
venu de sa srayeur , il cominua de se li-