Gazette universelle de littérature (1773)

ne depend point de Page t & on convient trompeurs. Nous n’en dirons pas davau-
que les ligiies peuvent «Irre quelquefois tage d’un livre utile & qu’il faut lire.

ANNONCES ET AVIS DIVERS.

On nous a envoye le Memoire suivant
avec priere de l’inserer da«s cette Gazette ;
quoique nous venions de le voir dans le
dernicr volume du Journal litteraire , dedie
au Roi de Prüste , par une Societe d’Aca-
demicicns , nous ne faisons aucune difti-
culte de copier uns piece qui merite d’etrc
plus repandue quelle ne .le seroit peut-
etre par la voie de ce Journal qui n’a pas
encore autaut de cours qu’il meritcroit den
avoir.
MEMOIRE Jur la maniere de recueillir,
de tonferver & d’envoyer les dtverjes
curioßtes d’hißoire naturelle.
I- 11 faut premierement öter la peau
a tous les quadruped.es de moyenne gran-
deur, le plutöc qu’on pourra , apres qu’ils
£®nt morts. La queue , les ongles , les
dents , les cornes, les oreilles, les mous-
taches, ou la soie, Tur le nauseau & au
rnenton , doivent dtre bien conserves.
Lorsqu’on veut öter la peau , il faut faire
l’ouverture aussi petire qu’on le pourra sans
empecher l’operation. La mcilleure ma-
niere de faire l'ineision est de couper la
peau des deux cuisses en dedans , partant
d’un genou & aboutistant ä Pautrej mais
cn observant> , quand on eft au milieu ,
de couper jusqu’ä l’anus, par une' lecondc
incision perpendiculaire a la premiere.
Apres qu’on aura ote la peau , ä laquelle
il faut laisier attachees la tete , les join-
tures & les extremites des pieds, en pourra
xemplir le crcux de la tete avsc une poudre
composee de quarre parties de tabac , d’une
partie de poivre noir , ou de poivre long,
& d une partie d alun brüle ou calcijid ,
le tour reduit en poudre, prenant soin
poartant de ddtacher la chair des os du
crane &■ des machoires , & dc tirer la cer-
vclle de la tctc , par l’entree ou trou de

la moelle de l’epine du dos. On frottera
aussi avec les memes ingredients tour le
dedans de la peau , apres quoi on pourra
la remplir d’etoupes seches , bien saupou-
drees avec la poudre susdite > mais on n’en
mettra pas une quantite allez grande pour
changer ou älterer la figurc de l’animal :
enfin il faut recoudre l’ouverture. La peau
etant remplie on doit la faire un peu Le-
cker, ensuite la mettre dans un four d’od
l’on aura tire le pain , & dont le degre
de chaleur doit etre li tempere, qu’un poil
ou une plume qu’on y mettra pour faire
l’epreuve ne puiste devenir friable , ni se
rissble» , ni- meme le courber. On ötera
les yeux & la langue, avant de mettre la
peau dans le four.
II. On plongera les petits quadruped.es
dans un petit baril ou pot de fayence,
plein d’eau-de-vie , d’arrac ou dc rum;
le rum est preferable ä cause des parties
balsamiques qu’il tient du sucre do«t on
le fait. Tous les animaux mis dans des
liqueurs fortes les remplistent d’irapureres,
& les gätent presque entierement. Aidst ,
pour empecher que les animaux qu’on met
dans les liqueurs ne se pourristent, on fera
bien dc les tirer de l'eau - de - vie ou du
rum, au bout de quelques jours ou de
quelques semaines , & de les mettre dans
des liqueurs nouvelles.
III. Comme il est presque impossible de
transpörter des peaux de grands quadrupedes
entieres & remplies, il suffit d’cn envoyer
le eräne, avec les deux machoires & toutes
les dents , avec les cornes , les ongles,
ou les cornes des pieds & les queues ; &
quant aux phoques ou veaux marins , on y
joindra les nageoires & les pieds de
devant.
IV. Il faut ouvrir les oifeaux par l’anus
& en tirer les entrailles , les poumons &
le jabot j on ieux ötera aulst les yeux &