Gazette universelle de littérature (1773)

Anthologia jententiarum Arabicarum ,
&c Recueil de fentences Arabes, avec les
fcholies de Samachfari , publiees 6’ tradui-
tes avec des eclaircijjements ; par M.
Henri Schultens : A ~Leyde , chez Le-
raain. in-^.Q.
C’estun petit fils du celebre Albert Schal-
tens , qui marche ici sür les traces de
son Ayeul , que son pere avoit deja sui-
vies. II a consacre comme eux tonte soa
application ä l’ettrde des langues orienta-
les. Deux manuserits de la Bibhotheque
de Leyde lui ont fourni la matiere de cc
recueil. Un Arabe nomme Samachsari , a.
laisTe Sentences, la plupart morales9
& quelques unes assez ingenieuses. M.
Schaltens les a rassemblees , & commcÄ-
tees ä la reserve de 85 qui lui omt para
trop triviales. La tradudion Latine est
vis-ä-vis du Texte 5 & les Scholies de
l’Auteur Arabe sont au-dessous , mais sans
ctre traduites. Les remarques du Tra-
duÄeur vienneat ensuite & separement 5
il a uroic pu y an peu plus de pre-

epie adroit , le determincrent ä en deman-
der un au Pape.
Le-pouvoir des Pontifes etoit monte pat
degres ä la plus haute elevation ; il se
faisöit sentir jusqu’aux extremires des Ilies
Britaniques ; peu contents de la luprema-
tie Ecciesiastique, ks Papes s’en etoient
arrogee une sür les puisiantes Femporelles;
ils se meloient de teures leurs affaires; on
les avoit vus epouler la cause de Guillau-
me de Normandie , prononcer en faveur de
ses pretentions , excommunier tous ceux
qui refuseroient de les reconnoitre. Henri
chargea de cette negociation Jean de Sa-
lisbury son Chapelain ; celui-ci ne man-
qua pas d’adrelTe pour la remplir ; le Fape
vit dans le projet du Roi un moyen d’aug-
menter son pouvoir 5 il donna une Bulle,
par laquelle il sanftifia l’usurpation medi-
tee. Henri reussit; il donna ensuite ä son
fils Jean la Seigneurie d’Irlande ; le Legat
du Pape ofFrit de, l’aller couronner ; il avoit
meine apporte une Couronne de plumcs
de paon , mais qui avoit ete benie par le
Pape , & etoit en consequence regardee
comme une chose tres precieuse; Henri
reftisa cette ofFre ; il ne se soucroit pas
que le Pape se melat de ses affair,es , lors-
qu’il n’avoit plus besoin de son secours 5
une investiture qu’il auroit ,pour ainli dire,
sanftifiee comme l’usurpation , auroit pu
servir de pretexte. a quelques-uns des des-
cendants de son fils, pour cesfer de recon-
noitre l’autorite des Rois d’Angietetre. La
conduite de Jean en Illande , gäta les af-
faires du pere. Toute cette partie de l’his
toire est tres curieuse & ecrite avec interet;
les suivantes ne le sont pas moins.
Le second volume commence au temps
ou le Parlement d’Irlande confera a Henri
VIII le titre de Roi d’Irlande ; ses prede-
cetlurs n’avoient eu que celui de Seigneur.
A mesure qu ob avance , l’histoire devient
phs interessante ; l’Auteur ne raconte pas
toujours les faits comme l’ontfait les au-
tres historiens, & m6me comme ceux qui
paslent pour etre les plus exafts ; mais il
ne s’est ecarte de leurs opinions qu’äpres
un mur examen , dont on. trouve ici les
resultats ; il n’a pu entrer dans les details
des raisons qui Tons determine 3 parcc,

qu’il eut de beaitcoup etendu Ion ouvrage
qui seroit alorsdevena moins une histoire
qu’une critique des histoircs precedentes.
II a eu entre les mains des materiaux ori-
ginaux que la plupart des autres n’ont
pas connus , ou dont ils n’ont eu que des
extrairs ou des no'tices qui se resientent
souvent des piepuges & de la raaniere de
voir de celui qui les sair. En recouranc
aux sources memes , dont quelques-unes
n’avoient point encore ete creusees , il a
decouvert bien des saits qui Pont mis en
etat de jetter du jour sür les causes de
bien des evenements qui avoienr exerce
les conjestures de ceux qui les avoienr ra-
contes avant lui, äc dans lesqucls ils avoienr
donne beaucoup ä l’imagination aux de-
pens dc la verite. Des secours aulLi pre-
cieux , entre les rnains, d’un komme eclai-
re par la Philosophie & par la critique ,
ne pouvoient que procurer un ouvrage
iateressant , & celui-ci quoiqu’il remplitie
trois volumes m-40. ne sera pas trouve
trop long.
Litterature.