Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette universelle de littérature — 1773

DOI Heft:
[Num. 81-90]
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.44753#0712
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
s <
des Hommes troö dcticat-s rmitileroient les
.produSrions du geiiie; bö Iqs verroit de
siede en siecle, porter unc main profane
'sür les meines ouvrages , rcncberir sür
Ja severite de leurs predecesTeurs , & fini'r
par tour detruire. Les correflions lors-
qubn se bornero.it a cela, ä qui seroicnt-
elles cönsices. Qsiel Homme öseroit slip-
pleer quelqüechose' ä Moliere , ä Corneille,
refaire an Vers de Racine , cär ce dernier
au jugement de I’Auteur seroit susceprible
de corredlions; il indique meme les pieces
cu e.lles seroient nccessaires ; ce sont cel-
les o.u l’amour a trop de pari , & ou cette
passion peut deveiiir dangcreuse. Au reste,
l'Auteur rend juslice a ce Poete qu’on
peur regarder commc le Dien du gout ;
sa letrre se fair lire avec olaiiir , lors meme
que l’on n’est pas de son avis. Nous ter-
minerops cet extrait par la citarion d'une
johe piece de vers , ouvrage de la jeu-
pesse de M. d: Fompignan , c’est une lertre
qu’il fair adresser par Racine a Mademoi-
selle le Couvreur; il etoit difficilc de faire
iilusioa en ecrivant sous ce nom.
Vous , sür qui Mclpomeue fonde
Les progres de son art long-temps interrompus ,
Le Couvreur , xeceVez* I’hommage & les tributs
D’un citoyen de l’aucre monde.
Mes succcs, par vos soins , surpalTent mes desirs.
C’est par vous que Monime, Hermione, Athalie,
Phedre , Roxane ;, Iphigenie ,
Heureux enfants de mes loilirs ,
Vivent chez les Frangois, Font encor leurs plaillr?.
JouisseZ, le Couvreur , d’une gloire li belle.
Vous ignoriez jusqu’ä ce jour
Ma leccunoilTance & mon zele.
J’en rougis. 11 est temps de montrer du retour ,
Et je vais dans ces vers Fairs au jardiii des ombres,
Vous raconter le demele ,
Qu’au Fond de nos bocages sombres ,
Eut hier avec moi l’ingrare Champmele.
Mou amour forma sa jeuneste.
Pous eile, vous savez jusqu’oü Für ma tondrelFc,
Combien dans ses nceuds j’ai souffert.
Je lui parlois encor des troubles de mon ame;
Je disois qu’Apollon & l’amour de concert,
Prenoient soin de venger ma ssamme \
Que les dieux , pour pun.ir soa coeur
Avoieiy chez les morrels envoye Melpomene

7IO )
Ft que pour habfeer la scSne .,
La deesse avoit pris le nom de Le Couvreur
Cet elogc ä cpup sür devoit m’ecrc Funeile.
L-’ombre siere ßc jalou.se. en srem t ä l’mstanr.
Femme, rivale, adrice , on devin.e aiseräem,
Si sa colere Für modelte;
Mais un heureux erenement
En suspendit le cours & m’epargna le reste.
Un Dicu , c’etöit l’amour ; ne vous et.onnez pas
Qu’au'x antres de la mott, il alt porte ses pas ;
11 perce ä votre nom, les plus sombres retraites;
Grac.eavos yc«x vainqueurs toujours lürde sesCoups,
Il remplir les iieux ou vous eres .
Ec ceux oü l’on parlc de vous.
Il arri.ve, sitot qu’il frappe nocrc yu'e,
La foule d’habitants dans nos bois repandue
Se ralsemble de touces parts.
•Ce dien decouvre a nos rega*ds
Un portrait que lui meine avoit pris soin de faire.
D’un transport ravistantje me sentis atteint
.Ce portrait enchanteut pouvoit-il ne pas plaire!
C'etoit le votre, & l’amour l’avoic peint.
Mais alors de ce dicu l’etpnnante magie
Sur ce brillant tableau repand des trairs de vie.
La teile obfcit a ses loix ;
Qn voit vos mouvements, on enrend votre voix.
Deja nous eprouvons la douce violencc
Qui va bientot nous entrainer ,
Et tont l’Elisee en silence ,
N’attend plus qu’un coup-d’ceil pour se determiner.
U geniit avec vous, avec vous ii.s’irrite?
Il se crouble , il tremble , il s’agite ;
•Un gelle , un seul regard nous conduir tour ä tour.
Du calme ä la rerreur, de ia haine a l’amour.
Euripide versoit des larares ;
Sophocle par fierte vou’oit cacher ses pleurs;
Mais rous deuxavouoient qu’embellispar vos chatme^
Mes vers ont du Vaincre les leurs.
Ce spectacle au.Iitöt termina la q.uerelle.
Plus surprise que nous, ßc vaiiiement rebelte,
Champmele relsentit ce Charme tout puissant,
Vous admira, setut, ßc fuit en rongilTant ’
Mais conaoilLez l’amour & quel est son empirc.
Mon cceur trop prompt a s’enssammer
Apprit en vous voyanr qu’une ombre peur aimer.
Ec n’a su reiister au desir de le dire.
Vous savez mon seerer, Sc tout mott que je suis ,
Je voudrois inspirer de la reccnnoissänce, • ’
(Qui dir amour, dir esperance)
Ecrivez moi si je le puis.
J’ai mis dans notre confidence ,
Uri jeune eleve des neuf Strurs ,
Qui par leurs premieres faveurt
A merite ma confiance.
Helas ! je me livre a sa foi.
Je ne sais qugl trouble m’annonce
Que puisqu’il vous connoit, il pense cotnme mnij
Mais fut-il mon riyal, donnez lui la reponse.

ANNONCES ET AVIS DIVERS.
La Gazette de Santc qui s’imprime a Paris, se continue arcc succcs 5 nous re-
 
Annotationen