1t nos Huses qu’enchalne une Lol trop auftere,
Respeöant ce myttere,
Au Mecene inconnü dreüerönt nn Aurel.
T H E A T R E.
Der Uofmeißer , 8cc. T.e Precepteur ou
les avdntages de 1‘education privee. Come-
d'ic par M. le Dofteur Gerthe. A Leipßck
1774, chez Weygand. zrz-8°.
Le succes du Drame intitule : Goethe
de Berlichjge, a engage Ion Atiteur ä mct-
trO au thdätre d’aütres produstions du me-
ine geare, & dans le meine gout; Shakes-
pear paroit etre ton modele , & cela eft
peut etre singulier au de lä du milieu du
i8e. siecle ; le gehie a des droits ä l’admi-
raüon ; mais le genie -brüt perd beaucoup
dans le siecle du gout. On ne sauroit con-
tester ä 1‘Auteur de l’esprit , du feu , & me-
ine une sorte d’imaginatioir'j il y a dans Ces
pieccs des seenes allez bien dialoguees, des
saillies heureuses , des caradleres bien tra-
ces , & quelqpefois des ressexions Portes ,
& fondees sür une connoissance approfon-
die du cceur bumain ; mais on ne s’accou-
ttnne que difficilement ä suivre le fii de-
venements oti les trois unites tont conti-
nuellement violees ; & quand cette bisar-
rerie pourroit amuser a une premiere re-
prdsentatiori , les connoisseurs ne revien-
dronc pas ä une seconde.
La seenede la piece que nous annon^ons,
est tantöt a Insterbourg eh Prüste , tantöt
a Hailbronn , tantöt a Halle, tantöt a
Leipsick hors des portes de la ville , quel-
quefois dans une ecole de village , d’au-
trefois en pleine Campagne ; l’aftion' dure
quelques annees , S< le tout est , ä propre-
ment parier , un rableaü des accidents or-
dinaires,& tres ordinaires de la vie & de
ce qui se pasle dans l’interieur des famdles.
La plüpart des caraÄeres tont peu conför-
mes ä la nature , , sur-tout, ä la nature
hpnnete & decente.
Une jeune Demoisel.le de qualite, belle,
yertueuse, & qui postedc des connoistan-
ccs , repond ä l’amour d’un jeune cavalier
son cousin qui est tres bien eleve ; eile lui
jure une fidelite eternelle 5 bientöc oubli-
598 )
ant ses sermenrs , eile Ce laiste seduire psr
un Precepteur ignorant ; eile a pour lai
une foibleste , dont les suites ne peuvent
etre plus honteüses ; eile en porre les fruits
dans son sein; eile quitte'Ia maison pa-
ternclle , & va mendier avec une Vieille
femme aveugle. A la fin , eile voit son pere
en songe qui lui reproche l’opprobre , dont
eile s’est couverte ; eile se reveille & va se
jeter dans un’etäng; son pere, qui se trou-
ve inopinement & hcureüsement sür le bord
de cet <stang , la retire de I’eau , la ramene
dans sa maison , lui rend ses bonnes gra-
ces ; eile rentre dans la route de la vertu,
& paroit dans le monde sür le pied ou eile
etoit auparavant.
Telle est l’heroine ; telles sont ses avetv
tures ; on ne sera peut-etre pas facht? de
trouyer ici l’ext.rait du cararftere & des
aveiitures du Pedant. Unjeune Theologien,
qüi avoit paste san ternps fort inutilement
ä I’Acadcmie , entre en qualite de Precep-
teitr dans la maison’d'un vieux Major rebar-
batif, & capricieux , qui apres l’avoir en-
gage lur le pied de tyo Ducars , le reduit
peu ä peu ä 40. Ji se'duit la fiile vertueuse
de ce Major, s’enfuit apres ce bei exploir,
se ‘met sous-rhdltre dans une ecole de vil-
lage. Toujours tourmente par ses passions
qui sont fort vives , il prend le parti de
detruire la racine du mal; il se fait Pope-
ration d’Origene ; quelque ternps apres sa
guerison , il prend la faataisie de se ma-
tter & epouse une jeune & jolie paysanne.
D’apres ces exemples , un Conseiller prive
regäsde I’educätion pärticuliere , comme la
chose la plus pernicieuse , & dit avec em-
portement que tous les Frecepteurs font des
coquins d pendre.
Voila les perssnnages &: les traits prin-
cipaüx de la piece , ou il nait ä ch.ique
instant tant d’incidents si peu prrpares
qu’il est impostible de deviner ce qui les
amene ; austi les seenes ne sauroient etre
'plus mal liees qh’elles le sont; il est im-
poiTible au speftateur le plus attentif de
rempprter l’idee de ce qu’il a vu & entendu.
Avec cela on ne peut regarder que commc
des objets tres degeütants & tres contrai-
res aux bonnes pioeurs , ces sedudions Sc
Respeöant ce myttere,
Au Mecene inconnü dreüerönt nn Aurel.
T H E A T R E.
Der Uofmeißer , 8cc. T.e Precepteur ou
les avdntages de 1‘education privee. Come-
d'ic par M. le Dofteur Gerthe. A Leipßck
1774, chez Weygand. zrz-8°.
Le succes du Drame intitule : Goethe
de Berlichjge, a engage Ion Atiteur ä mct-
trO au thdätre d’aütres produstions du me-
ine geare, & dans le meine gout; Shakes-
pear paroit etre ton modele , & cela eft
peut etre singulier au de lä du milieu du
i8e. siecle ; le gehie a des droits ä l’admi-
raüon ; mais le genie -brüt perd beaucoup
dans le siecle du gout. On ne sauroit con-
tester ä 1‘Auteur de l’esprit , du feu , & me-
ine une sorte d’imaginatioir'j il y a dans Ces
pieccs des seenes allez bien dialoguees, des
saillies heureuses , des caradleres bien tra-
ces , & quelqpefois des ressexions Portes ,
& fondees sür une connoissance approfon-
die du cceur bumain ; mais on ne s’accou-
ttnne que difficilement ä suivre le fii de-
venements oti les trois unites tont conti-
nuellement violees ; & quand cette bisar-
rerie pourroit amuser a une premiere re-
prdsentatiori , les connoisseurs ne revien-
dronc pas ä une seconde.
La seenede la piece que nous annon^ons,
est tantöt a Insterbourg eh Prüste , tantöt
a Hailbronn , tantöt a Halle, tantöt a
Leipsick hors des portes de la ville , quel-
quefois dans une ecole de village , d’au-
trefois en pleine Campagne ; l’aftion' dure
quelques annees , S< le tout est , ä propre-
ment parier , un rableaü des accidents or-
dinaires,& tres ordinaires de la vie & de
ce qui se pasle dans l’interieur des famdles.
La plüpart des caraÄeres tont peu conför-
mes ä la nature , , sur-tout, ä la nature
hpnnete & decente.
Une jeune Demoisel.le de qualite, belle,
yertueuse, & qui postedc des connoistan-
ccs , repond ä l’amour d’un jeune cavalier
son cousin qui est tres bien eleve ; eile lui
jure une fidelite eternelle 5 bientöc oubli-
598 )
ant ses sermenrs , eile Ce laiste seduire psr
un Precepteur ignorant ; eile a pour lai
une foibleste , dont les suites ne peuvent
etre plus honteüses ; eile en porre les fruits
dans son sein; eile quitte'Ia maison pa-
ternclle , & va mendier avec une Vieille
femme aveugle. A la fin , eile voit son pere
en songe qui lui reproche l’opprobre , dont
eile s’est couverte ; eile se reveille & va se
jeter dans un’etäng; son pere, qui se trou-
ve inopinement & hcureüsement sür le bord
de cet <stang , la retire de I’eau , la ramene
dans sa maison , lui rend ses bonnes gra-
ces ; eile rentre dans la route de la vertu,
& paroit dans le monde sür le pied ou eile
etoit auparavant.
Telle est l’heroine ; telles sont ses avetv
tures ; on ne sera peut-etre pas facht? de
trouyer ici l’ext.rait du cararftere & des
aveiitures du Pedant. Unjeune Theologien,
qüi avoit paste san ternps fort inutilement
ä I’Acadcmie , entre en qualite de Precep-
teitr dans la maison’d'un vieux Major rebar-
batif, & capricieux , qui apres l’avoir en-
gage lur le pied de tyo Ducars , le reduit
peu ä peu ä 40. Ji se'duit la fiile vertueuse
de ce Major, s’enfuit apres ce bei exploir,
se ‘met sous-rhdltre dans une ecole de vil-
lage. Toujours tourmente par ses passions
qui sont fort vives , il prend le parti de
detruire la racine du mal; il se fait Pope-
ration d’Origene ; quelque ternps apres sa
guerison , il prend la faataisie de se ma-
tter & epouse une jeune & jolie paysanne.
D’apres ces exemples , un Conseiller prive
regäsde I’educätion pärticuliere , comme la
chose la plus pernicieuse , & dit avec em-
portement que tous les Frecepteurs font des
coquins d pendre.
Voila les perssnnages &: les traits prin-
cipaüx de la piece , ou il nait ä ch.ique
instant tant d’incidents si peu prrpares
qu’il est impostible de deviner ce qui les
amene ; austi les seenes ne sauroient etre
'plus mal liees qh’elles le sont; il est im-
poiTible au speftateur le plus attentif de
rempprter l’idee de ce qu’il a vu & entendu.
Avec cela on ne peut regarder que commc
des objets tres degeütants & tres contrai-
res aux bonnes pioeurs , ces sedudions Sc