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Gazette universelle de littérature — 1775

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[Num. 11-20]
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https://doi.org/10.11588/diglit.44755#0097
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On connoîc l’ardeur, fi nous pouvons nous
exprimer airssi , de son tenapéramment ; dès
l’âge de 11 ans , fon penchant pour les
femmes s’étoit manisesié; il avoir eu plu-
sîeurs bonnes fortunes que les grandes vues
qu’avoir sur lui le Ciel avoicnr sacilité. Il
étoir déclaré que les épouses de Mahomet
jouiroienr dans l’autre vie d’une jeunesse éter-
nelle & d’une félicité inaltérable ; cette
nouvelle consolante s’étoit répandue ; les
jeunes personnes du sexe l’avoient écoutée
& s’empressoient de mériter l'honneur d’être
ses épouses , pour être toujours jeunes &
toujours hetareuses. Les mariages de Ma-
homet se multiplièrent & ils offrent dr-
verses aventures qu’il décrit à son fidèle
Zaïd ; niais—le bonheur alluré à ses épou-
ses n’est pas pour ce monde ; elles y éprou-
vent bien des chagrins , précisément, parce
qu’elles sont ses épouses ; mais dans l’autre
monde , elles en sont bien dédommagées ;.
Mahomet qui y fait un voyage , ne man-
que pas d’en donner des nouvelles à son
confident & au public. Ce- voyage merveil-
leux & les détails qu’il en raconte diffé-
rent un peu de ce qu’on en trouve dans
FAicoran , mais seraient dignes d’y figurer;
assurément ils ae dépareraient point ce 11-

( )
vre fameux; ici, il ne voyage plus sur îs,
jument Borac, c’est sur les épaules de l’an-
ge Ithuriel ; il s’arrête en passant dans la
lune , sa cutiosité qui l’a engagé à y des-
cendre lui fait délirer de voir la planète
de Vénus , celle de Mercure ; il lui arrive
une aventure dans celle de Jupiter. Les ha-
bitants font des géants 5 le petit Mahomet
est une curiosité nouvelle pour eux ; ils
imaginent d’avoir de la race de cette petite
migniature , & on cherche pour cela une
Naine , qui paroît encore bien Cololse au
Prophète qui ne lui arrive qu’à la ceinture 5
il n’évite cette bonne fortune qu’en appel-
ant Ithuriel qui le conduit dans le globe
de Saturne , d’où il arrive enfin dans le pa-
radis des Musulmans , où il retrouve plu-
sieurs de ses femmes & jouit encore des
droits d’époux. Une autre fois, il va faire
un petit voyage dans le paradis terrestre ,
où se trouvent encore quelques-unes de ses
femmes qu’il console.
Le Prophète a. fait bien des voyages ; on-
a cherché dans cette brochure à Içs lui
saire faire agréablement ; mais tout cela
ess au moins un peu monotone pour te lec-
teur.

ANNONCES ET
Suite de la Satyre fur le luxe»
L’or, pauvre genre humain, nous fut donné,, je
pense,
Pour être le hochet de notre vieille ensance 5
l’un n’osant y toucher, l’enterre rristemenr;
l’autre, au lieu d’en user , le jette follement;
Dis-moi, de ees deux fous lequel Pert davantage.
Ou l’avare opulent qui s’en défend l’usage ;
Ou le sor fastueux qui, sier d’un vain fracas ,.
le dépense en objets dont il ne juge pas?
Le chef de ses coaccrts lui choisit sa musique ;
Des peintres ses tableaux , des auteurs sa critique ;
Un cuisirrier ses mets jouissant par autrui,.
Il ne voit , ni n’entend ,■ ni ne mange pour lui s
Heureux encor , heureux, si les airs qu’il se donne,.
Sont vivre à ses dépens , sans ruiner personne !
Car nous sommes bien loin de ce si&cle gressier s.
€>ù l’on croioit encor qu’acheter c’est payer.
Que de pleurs vetseroit un nouvel Heraclite,
Que de bon cœur riroit un nouveau Démocrite
S’il voyoit chaque état d’un vain faite s’ensser

AVIS DIVERS.
Jusqu’à l’homme opulent le pauvre se gonsser',.
Le Seigneur au Commis dispucer l’élégance,
Et le Duc des Traitans affeàer la dépenfe ,
Et ceux-ci dans un Whist hasarder sans effroi
Plus . . . qu’en six mois entiers ils ne volent a®
Roi- !
Toutesois dans le luxe il est un trait que j ’aime ï
C’elt qu’au moins il nous venge & se détruit lui
même j
Et tou jours son désastre est près de ses succès ÿ
Car dans un temps fécond ch monstrueux excès j
En vain vous m’étalez des sortisies- vulgaires.
Vite, engîoutissez-moi tout le bien de vos Peres ?
Ou dans votre quartier obscurément sameux,
Dans un faste bourgeois végétez donc comme euxs-
Monder de cet avis senrit bien l’importance ;
Déployant dans son jfaste une noble insoïencc ,,
Mondor se ruinoit avec un goût exquis ;
Boucher lui vendoit cher ses élégants croquis;
Geliote chah-toit dans ses sêtes superbes;
Preville avec Tousei lui jouoient des proverbes „■
Et Lais à prix d’or lui vendant son amour ,
Traicolt,. aux frais d’un sor, Scia ville- ôc la couï>
 
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